Le président de la Chambre des Représentants, Habib El Malki, a exprimé dimanche son « étonnement » et sa « déception » suite à « l’inscription d’un projet de résolution au Parlement européen sur une soi-disant ‘utilisation des mineurs par les autorités marocaines’ dans la crise migratoire de Sebta ».Dans une déclaration à la presse, El Malki a indiqué qu’il s’agissait d’une « initiative qui est en total déphasage avec la qualité de la coopération entre le Parlement marocain et le Parlement européen ».
Selon lui, cette initiative « s’inscrit dans une tentative de détourner l’attention d’une crise politique purement bilatérale entre le Maroc et l’Espagne ».
« Comme tout le monde le sait, cette crise n’est pas liée à la migration mais à l’entrée en Espagne, de manière frauduleuse, d’un individu poursuivi par la justice espagnole, pour des crimes graves contre des victimes espagnoles », a-t-il expliqué.
Il a également affirmé que « l’instrumentalisation de la question migratoire, et notamment de la question des mineurs non accompagnés dans ce contexte, s’apparente clairement à une manœuvre qui vise à européaniser une crise bilatérale ».
« Je déplore l’exploitation d’un incident exceptionnel dans un partenariat où le Maroc joue un rôle exemplaire », a martelé le président de la chambre des représentants.
« Dans le domaine migratoire et comme l’ont affirmé les autorités marocaines, le Maroc n’agit pas en service commandé de l’Union européenne ou pour une contrepartie. Il le fait en partenaire et dans le cadre d’une responsabilité partagée, comme le démontrent les chiffres en matière de coopération migratoire et sécuritaire de ces dernières années, et que certains eurodéputés semblent ignorer », a-t-il précisé.
Il a soutenu que « la Chambre des Représentants, qui va suivre de très près cette question, espère que l’esprit constructif de partenariat saura prévaloir et que le Parlement européen ne tombera pas dans le piège de l’escalade ».
La réaction du président de la chambre des représentants intervient alors que le Parlement européen débattra et votera le 10 juin une résolution sur la possible violation de la convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant et à l’utilisation de mineurs par les autorités marocaines dans la crise migratoire dans l’enclavée occupée de Sebta.
Les récents événements à Sebta, après le passage de la frontière de milliers de personnes, dont des centaines d’enfants, en provenance du Maroc, feront l’objet d’un débat jeudi prochain en session plénière du Parlement européen.
Les députés examineront si l’utilisation de mineurs par les autorités marocaines constitue une violation de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant.