Au Tchad, le torchon brûle entre les frères Deby. Une querelle entre le président tchadien et son frère aîné éclate au grand jour et semble créer des confusions au sommet de l’Etat.
Dans sa lettre, le général Adam Idriss Deby s’insurge contre son frère. Il dit avoir été abandonné et décrit une décennie d’exil, de solitude et de trahison. Il va également s’insurger contre la gouvernance de Mahamat Idriss Deby en le citant nommément. « Et c’est bien de Mahamat Idriss Deby que je m’exprime ici. C’était d’abord la machine à espoir, et quel espoir ? L’espoir de ne pas sombrer dans le chaos.
Mahamat est devenu le chaos ! Et quel chaos ? Le chaos de la peur permanente et de la force prête à frapper quiconque ose contester la moindre part de son autorité. La ruine du peu d’institutions que nous avons et de l’économie naissante d’un peuple saignant de la guerre perpétuelle. »
Il accuse son frère d’avoir plongé le Tchad dans le chaos. « Mahamat est devenu le chaos ! Et quel chaos ? Le chaos de la peur permanente et de la force prête à frapper quiconque ose contester. » Adam Idriss Deby invite son frère cadet à démissionner. Il estime que ce dernier a échoué à ramener la paix et la prospérité promises au peuple tchadien. Il dénonce également une gestion autoritaire et une manipulation des institutions.
Dans un communiqué en cinq points, Mahamat Idriss Déby riposte. Il rejette les accusations de son frère, qu’il qualifie de « haineuses et jalouses ». Le président tchadien rappelle le contexte familial et professionnel, soulignant que l’exil d’Adam découle de son refus d’accepter une nomination au sein de la DGSSIE, sous le commandement de son frère cadet. « Le défunt Maréchal du Tchad Idriss Deby Itno, notre père, (paix à son âme) m’avait nommé directeur général de la DGSSIE, le 20 septembre 2014, alors que le général Adam Idriss Deby, plus âgé que moi, était CEM au sein de cette même grande formation mise sous ma direction.
Deuxièmement : Il avait abandonné son poste au sein de la DGSSIE en contestation à cette nomination. Il s’est avéré par la suite que cette nomination était une des raisons principales de son départ en exil. Il n’a donc jamais accepté qu’il soit mis sous le commandement d’un frère cadet, en raison de son égo surdimensionné. »
Mahamat Idriss Déby accuse également Adam de transformer des frustrations personnelles en revendications publiques : « Sa vaine tentative de faire passer ses rancunes pour des causes du peuple n’est qu’une diversion. » Il met également en doute les mérites militaires de son frère, remettant en question ses contributions au pays et sa légitimité en tant que général.