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Kaguer Nargaye : « on a perdu plus de la moitié du marché »

Le directeur d'agence Sud des brasseries du Tchad, Kaguer Nargaye, revient sur les raisons de la mise au chômage technique…

Le directeur d’agence Sud des brasseries du Tchad, Kaguer Nargaye, revient sur les raisons de la mise au chômage technique de plusieurs employés de l’entreprise. Une situation qui a entrainé un désarroi et une crise sociale pour de nombreuses familles.

Depuis quelques mois, les Brasseries connaissent une crise, une crise sans pareille. Cette crise a conduit à la mise en chômage technique d’un certain nombre de personnel. Quelle est la situation actuelle des Brasseries ?

Notre crise a commencé depuis le 2 janvier 2020, suite à la fin de la convention d’établissement que nous avons avec l’État tchadien qui nous exonérait sur certaines taxes. Depuis le 2 janvier 2020, on doit payer toutes les taxes. Nous sommes contraints de revoir en intégrant toutes ces taxes qu’on doit à l’État, c’est-à-dire les taxes qui étaient exonérées.

Le 2 janvier 2020, j’ai convié tous les grossistes ici pour communiquer les nouveaux tarifs. A partir de ce jour-là, les détaillants, les consommateurs et les grossistes se sont soulevés, ils ont réagi et sont partis en grève. Sur le mois de janvier nous n’avons pas vendu. On comptait sur nos échanges avec le Gouvernement. La direction générale a fait toutes les démarches qui n’ont pas donné.

Début février, les grossistes ont décidé de reprendre avec nous. Ils sont venus acheter avec nous et sont partis mettre le produit sur le marché. Les consommateurs, trouvant que les produits sont un peu chers, ont réagi et la consommation ne passait pas. Les grossistes, comme ils n’ont pas vendu, ne peuvent pas venir acheter chez nous. Cette crise que nous traversons en ce moment nous empêche même de produire. Sur le mois de février, on a fait que trois provisions.

Alors que par le passé, on a une moyenne de 20 provisions sur le mois. Voilà, cette crise nous a amené à mettre en chômage technique depuis le 19 février 2020, un bon nombre de personnel. Si la situation perdure six mois après, on va procéder à la seconde phase qui est le licenciement technique.

Le chef de l’Etat était à Moundou il y a quelques jours. Avez-vous échangé avec lui sur ce dossier ?

Le président de la République était ici le 28. J’ai eu l’occasion de lui en parler. Lui-même a dit qu’il connait la crise que traversent les Brasseries. Hier, le 29, nous avons reçu notre ministre de tutelle, du commerce et de l’industrie. On a échangé ici. On a fait le point sur l’état d’avancement de notre dossier au niveau du Gouvernement.

Son service technique a fait le travail. Maintenant, la suite va passer par le ministère des Finances et on attend. Je pense que tous les ministres ne sont pas à N’Djamena. Ils seront de retour à N’Djamena à partir du 10 mars. Après le 10 mars, je pense qu’ils vont essayer de voir notre situation. Cette situation, si elle ne s’arrange pas, alors nous allons mettre en licenciement technique une partie du personnel. On a perdu plus de la moitié du marché. Ça va nous amener même à fermer l’une de nos usines. Voilà la situation que nous traversons qui est très grave.

Toutes les hautes autorités sont conscientes de cette situation.

S’il y a un plaidoyer à faire auprès du Gouvernement, lequel feriez-vous ?

C’est de demander au Gouvernement de revoir les lignes de taxes pour que nous revoyons les prix en baisse parce que les consommateurs trouvent les prix actuels très élevés, donc ils ne peuvent pas consommer, c’est au-delà de leur pouvoir d’achat.

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