Arrêtés à l’issue des marches contre la politique française du 14 mai 2022, les leaders de Wakit Tamma sont condamnés à 12 mois de prison avec sursis, 10 millions de dommages à payer et 50.000f d’amende.
Cette décision de justice a créé une vague de réactions, tant du côté des acteurs de la société civile que chez certains hommes politiques. L’opposant, Yaya Dillo dénonce « l’incompétence de la junte à assurer la sécurité des biens et des personnes ». Il entend poursuivre la lutte pour libérer les leaders de la société civile condamnés à Moussoro et évacuer à N’Djamena. « Nous n’avons pas droit au relâchement de la lutte », déclare l’homme politique. Sa formation politique entend mener des actions allant dans ce sens. « Le PSF vous édifiera de son plan d’actions citoyennes contre la mascarade judicio-politique en cours dans notre pays », confie-t-il.
Pour Saleh Kebzabo, il était necessaire que la justice fasse preuve de fermeté dans cette affaire. «L’Etat a fait preuve de fermeté, c’était utile. », déclaré le président de l’UNDR, par ailleurs vice-président du comité spécial chargé des négociations avec les politico-militaires. Il pense que l’Etat ne : « doit pas être intransigeant dans un dossier essentiellement politique. Nous avons besoin de paix et sérénité. »
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L’appel des avocats
Le collectif des avocats entend faire appel de la décision auprès de la Cour d’appel de N’Djamena. Les hommes en toges noires dénoncent le : «manque de courage du Tribunal de grande instance de N’Djamena, qui a siégé en audience foraine à Moussoro- pour « ne pas avoir prononcé la nullité de la procédure. » Deux des leaders des marches sont des avocats inscrits au barreau du Tchad.
Les six condamnés sont entre autres, Gounoung Vaima Ganfare, secrétaire général de l’Union des syndicats du Tchad (UST) ; Koudé Mbaïnaïssem, avocat au barreau du Tchad ; Hissène Massar Hissène, président du Rassemblement des cadres de la société civile ; Allamine Adoudou, ancien ambassadeur en Égypte ; Youssouf Korom, secrétaire général du Syndicat des commerçants fournisseurs tchadiens ; et Max Loalngar, avocat, porte-parole de Wakit Tamma et ancien président de la Ligue tchadienne des droits de l’Homme.
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