Le président de la Commission de l’Union africaine a nié toute intention de se présenter à la prochaine élection présidentielle prévue à l’issue de la transition en cours dans son pays.
« Je crois que c’est une querelle politicienne dans laquelle on veut m’entraîner, mais je ne tomberai pas dans ce piège ». C’est en ces termes que le président de la Commission de l’Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a nié les accusations portées sur son éventuelle candidature à la prochaine élection présidentielle à venir dans son pays.
« Je ne suis candidat à rien. Je suis président de la Commission de l’Union africaine. Il me reste encore deux ans et plus pour remplir mon mandat et je me concentre sur ça », a-t-il martelé dans un entretien accordé samedi à RFI et France 24 en marge du sommet de la Francophonie tenu les 19 et 20 novembre à Djerba, en Tunisie.
Moussa Faki Mahamat a par ailleurs rappelé que cette question lui a fréquemment été posée durant sa longue carrière politique. C’était notamment le cas quand il était encore, en 2004, Premier ministre du défunt président Idriss Déby Itno.
Cette idée véhiculée par le gouvernement de la transition du Tchad est « un amalgame sciemment entretenu », a accusé M. Mahamat qui a récemment publié un rapport accablant les autorités de son pays suite à la répression sanglante notée lors de la manifestation de l’opposition dans la capitale et plusieurs grandes villes du pays.
Le 20 octobre dernier, les forces de l’ordre ont tiré à balle réelle contre les manifestants faisant officiellement 50 morts et plus de 300 blessés. Malgré cela, le Tchad n’a pas été suspendu des instances régionale et sous-régionale.
« Au départ, on m’a causé de vouloir faire la part belle à mon pays qui a échappé à la suspension. Maintenant, c’est le contraire », a ironisé Moussa Faki, précisant qu’il a le droit d’avoir des ambitions ou un projet pour son pays comme tout citoyen tchadien qui remplit les conditions édictées par la loi.