L’Assemblée nationale a adopté le budget 2020 à hauteur de 1 210 milliards de francs CFA en recettes contre 1 326 milliards de dépenses, soit un déficit de 117 milliards.
Le texte a été élaboré sous assistance du FMI qui annonce un retour de la croissance grâce aux efforts dans la gestion des finances publiques mais aussi de la remontée des cours du pétrole. Pour l’année prochaine, l’Etat tchadien entend payer au maximum la dette des opérateurs économiques pour relancer l’économie.
La dette intérieure que le Trésor public doit au secteur privé était estimée il y a quelques mois à 1 000 milliards de francs CFA. Un montant que l’Etat Tchadien n’a pas admis. Il a commandé un audit des factures. Mais en attendant, un effort a été fait pour soulager les opérateurs économiques.
« Pour la dette intérieure, une cagnotte avait été prévue, explique Tahir Hamid Nguilign, ministre des Finances et du budget. De 30 milliards, on avait payé 12 milliards. Le travail continue pour que nous arrivions à ce montant de 30 milliards au titre des arriérés intérieurs. Mais, en même temps, la dette intérieure a fait l’objet d’un audit et d’un plan d’apurement qui a été présenté au conseil des ministres qui va l’examiner. »
Le montant de la dette examinée n’est toujours pas connu. Il sera publié après son adoption par le conseil de ministres en même temps que l’échéancier de paiement. Mais en attendant, le député d’opposition, Madtoïngué Benelngar, qui n’a pas voté pour la loi de finances, conseille au gouvernement de privilégier le secteur des bâtiments et travaux publics qui sont un bon levier pour relancer l’économie.
« Il y a un montant important concernant les entreprises dans les BTP et c’est ces entreprises qui tirent l’économie vers le haut. Il faut aussi aider les entrepreneurs à créer des emplois. Et s’il y a cette conscience et que le gouvernement est sérieux cette fois-ci, je crois que ça nous permettrait de sortir de l’ornière. »
Le paiement de la dette intérieure a été le cheval de bataille du secteur privé ces dernières années au point où le patronat tchadien en a fait le sujet principal de sa rentrée économique.