Afrique centrale : Air CEMAC ne décollera pas

La liquidation de cette compagnie aérienne en gestation a été décidée le 03 aout dernier AU Cameroun au terme d’une rencontre entre les ministres des Transports de la Communauté.

 

Air CEMAC ne prendra pas les airs. Les ministres des Transports et de l’Aviation civile de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) réunis à Douala au cours d’une session ministérielle, le 3 août 2018 ont décidé de la liquidation de la compagnie de transport aérien.

La décision de procéder à la liquidation d’Air CEMAC est tributaire des difficultés financières rencontrées par les pays de la zone pour l’implémentation de ce projet lancé au début des années 2000. En 2015, les pays de la zone ont “officiellement” abandonné ce projet dont la liquidation arrive trois ans plus tard sans que la compagnie puisse véritablement fonctionner. Pour la matérialisation de sa liquidation, les ministres ont décidé de créer un comité de suivi ayant deux représentants dans chacun des six pays de l’Afrique centrale, ainsi que des experts de l’aviation civile et de l’Agence pour la sécurité et la navigation aérienne (Asecna).

Créée par les chefs d’Etat de la Cemac pour booster l’intégration communautaire en Afrique centrale, Air CEMAC n’a jamais véritable décollé, à cause des atermoiements dans la conduite de ce dossier. Une situation selon des analystes qui ne découlerait pas seulement des difficultés financières, mais aussi de la volonté des dirigeants de promouvoir d’abord des pavillons nationaux. En dehors de la Centrafrique, les autres pays de la sous-région ont créé des compagnies nationales de transport aérien, en l’occurrence, le Cameroun, le Congo, le Gabon, la Guinée équatoriale et le Tchad. Air CEMAC dont le siège était fixé à Brazzaville, au Congo avait pour principal Hub, Douala, la métropole économique du Cameroun.

Après avoir paraphé un contrat d’assistance respectivement avec Air France, Royal air Maroc (RAM) et Sud Africa airlines (ASA), Air CEMAC n’a pu aller au bout de son projet qui prévoyait une prise de participation des investisseurs privés à 20% au départ, avec une possibilité d’augmenter le capital à 49%.