Vendredi 26 juin, les députés ont voté à la majorité pour décerner ce titre au chef de l’État pour « services rendus à la nation ».
Idriss Déby a été élevé au titre honorifique de maréchal vendredi 26 juin, par les députés de la majorité. Il faut dire que le sujet n’était pas inscrit à l’ordre du jour, ce vendredi-là.
Une initiative spontanée, explique Jean-Bernard Padaré, le porte-parole du MPS, le parti présidentiel : « C’est une élévation consacrée, prévue dans nos textes. Il n’est pas maréchal dans l’armée, ce n’est pas un grade, c’est une dignité par rapport à tout son parcours. »
Mais pour les élus de l’opposition, qui ont quitté la salle au début de la séance, ce titre est anachronique, s’indigne Saleh Kebzabo, chef de file de l’opposition tchadienne. « Quand on entend ce titre de maréchal, ça fait sourire, ça ne fait pas rire. Ce n’est pas au goût du jour ni du temps. Quand vous dites maréchal aujourd’hui en Afrique, on pense à Bokassa, on pense à Idi Amin, on pense à Mobutu, personnage loufoque. Mais malheureusement pour nous, le parti au pouvoir démontre que le Tchad est à ce niveau parce que le président Déby, chef des armées, n’a pas besoin d’un autre titre, fut-il honorifique. »
Cette nomination intervient après l’opération Bohoma lancée contre les jihadistes présents dans le lac Tchad. Un franc succès pour la majorité tandis que l’opposition rappelle que la guerre n’est toujours pas terminée.