Tchad : vérification des diplômes des fonctionnaires

Cela va faire environ quatre mois que le gouvernement tchadien a lancé cette vaste opération. Celle-ci vise à accroitre les…

Cela va faire environ quatre mois que le gouvernement tchadien a lancé cette vaste opération. Celle-ci vise à accroitre les recettes de l’Etat.

 

L’Etat tchadien a entrepris il y a quelques mois une vaste opération de vérification des diplômes de ses agents civils et « beaucoup de faux » ont été découverts, a indiqué le ministre de la Fonction publique, Ali Mbodou Mbodoumi.

Pour faire face à la crise financière et économique qui frappe le pays, le gouvernement a pris fin août 2016 seize mesures d’urgence visant à accroître les recettes publiques, à réduire les charges et à améliorer l’efficacité de la dépense publique et le rendement des services de l’Etat. Parmi ces mesures figure l’audit des diplômes de tous les agents de l’Etat.

C’est au cabinet d’audit CGIC-Afrique international du Burkina Faso qu’a été confiée la difficile tâche d’auditer tous les diplômes des fonctionnaires recrutés entre le 1er janvier 1996 et le 31 décembre 2016, soit au total 55.521 diplômes, parmi lesquels ceux de 42.902 fonctionnaires, 7.999 contractuels et 4.620 mains d’œuvre.

« Le Tchad a une masse salariale injustifiée et décriée par les partenaires. A travers cette opération, l’Etat veut se débarrasser de tous les agents irréguliers », a déclaré mercredi le ministre de tutelle qui s’était enquis la veille de l’avancée des travaux d’audit.

« A ce jour, le cabinet a réalisé 80% de son travail. Les résultats de cet audit seront disponibles dans les trois prochains mois. Mais déjà, beaucoup de faux sont révélés », a affirmé M. Mbodoumi.

« Nous nous sommes rendu compte que des agents irréguliers, en complicité avec des agents du ministère de la Fonction publique, ont réussi à soutirer une bonne partie de leurs dossiers en vue de s’échapper au contrôle », a-t-il révélé en assurant avoir « pris des dispositions nécessaires pour qu’aucun agent n’échappe à cette opération d’assainissement ».

Si 80% du travail a été abattu, les 20% restants ne sont pas une sinécure. « Quelle que soit la volonté du cabinet, le travail demeure complexe parce qu’effectuer un audit dans des archives qui ne sont pas tenues n’est pas aisé », a reconnu M. Mbodoumi. Son ministère ne dispose pas d’archives électroniques, mais des fichiers en papier dont certains comportent des informations illisibles, altérées par le temps et les intempéries…

Le gouvernement a ainsi décidé de prolonger de trois mois le contrat du cabinet d’audit, qui était initialement de six mois. Cette prorogation doit permettre de déterminer la situation des agents dont les traces des dossiers ne se trouvent pas dans les archives.

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