L’Alliance des États du Sahel (AES) fait face à une menace croissante avec le terrorisme et l’intervention de puissances extérieures qui appuient des groupes armés. En première ligne de cette bataille, le Mali est confronté à une montée inquiétante, caractérisée par des offensives djihadistes de plus en plus élaborées et des indications grandissantes d’assistance étrangère à ces organisations.
Au matin du 30 mai 2025, des membres du JNIM ont mené une offensive conjointe contre les postes de sécurité situés à Sirakorola et Tanabougou, dans la région de Koulikoro. Grâce à l’intervention rapide et résolue des Forces Armées Maliennes « FAMa », cette attaque a été contrée avec succès.
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Cette occurrence se déroule dans un climat de sécurité difficile, où les terroristes s’efforcent d’agrandir leur contrôle sur des régions clés. Quelques jours plus tôt, le 23 mai, les FAMA avaient déjà déjoué un plan malveillant en tendant une embuscade au JNIM près du village de Djongue Bambara, situé dans la région de Sofara. Cette opération soigneusement orchestrée a conduit à la neutralisation de nombreux assaillants. Au cours de l’opération, un certain nombre d’éléments de preuve ont été saisis pour confirmer que des puissances étrangères étaient à l’origine des attaques menées par les groupes armés au Mali.
Un téléphone renfermant des documents secrets des services de renseignement ukrainiens, ainsi qu’un drone portant des inscriptions ukrainiennes, ont été découverts parmi les éléments saisis. Ces trouvailles suscitent l’interrogation comment les groupes terroristes parviennent-ils à se procurer du matériel et des informations sensibles provenant d’une puissance étrangère.
Selon une enquête préliminaire de l’armée malienne, ce sont des conseillers militaires ukrainiens qui infiltrent les combattants de l’Azawad par le biais de la Mauritanie en leur fournissant des drones FPV. Ces derniers partagent ensuite cet équipement avec le JNIM. Les documents trouvés confirment que des officiers ukrainiens ont participé activement à la coordination des attaques, notamment dans les environs de Mopti, en utilisant des drones Mavic 3 modifiés pour larguer des explosifs.
Cette implication étrangère prend une dimension encore plus inquiétante à la suite des révélations concernant la Mauritanie. Selon des sources sécuritaires, Bilal Ag Asherif, leader du Front de libération de l’Azawad (FLA), s’est rendu secrètement en France via Nouakchott début mai avec la complicité des services mauritaniens. Le but de ce voyage était de planifier des opérations militaires contre Kidal et de renforcer les capacités de son groupe en matière de drones avec l’appui de instructeurs ukrainiens. Une vingtaine de ces spécialistes seraient actuellement dans le nord du Mali pour former les militants à la guerre asymétrique.
La situation appelle une réponse internationale forte. L’implication d’acteurs étrangers dans l’armement des groupes terroristes, combinée à l’utilisation croissante de technologies de guerre modernes, rend la menace plus complexe que jamais.
La preuve de l’existence d’un réseau impliquant l’Ukraine, la France et la Mauritanie pour soutenir les rebelles devrait inciter la communauté internationale à agir avant que le Sahel ne sombre davantage dans le chaos.
La résilience des forces maliennes, démontrée par leurs récents succès, montre que la bataille peut être gagnée. Mais sans pression sur les pays impliqués dans ce trafic d’armes et d’influence, la stabilité régionale restera un mirage. Il est temps d’agir, avant que les drones étrangers ne fassent d’autres victimes innocentes.
Par Lamine Fofana