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Tchad: formation d’un collectif pour dénoncer une amnistie sélective

Composé de dix personnes issues de différents métiers de la société, ce collectif pense qu’il existe une politique de deux…

Composé de dix personnes issues de différents métiers de la société, ce collectif pense qu’il existe une politique de deux poids deux mesures dans l’application de l’amnistie générale.

 

Le mouvement de l’Action citoyenne pour l’application intégrale de l‘amnistie au Tchad demande l’application de l’amnistie générale pour tous les prisonniers politiques. La mesure a été décrétée en mai dernier par le président Idriss Déby pour l’ensemble des ex-rebelles, mais de nombreux prisonniers qui devaient en bénéficier sont toujours derrière les barreaux, selon ce collectif de la société civile.

Le collectif est composé de dix personnes issues de la société civile. Avocats, juristes, écrivains… tous dénoncent une amnistie sélective. Une dénonciation exprimée lors d’une conférence de presse, samedi 10 novembre, quelques jours après le retour de l’opposant historique Acheikh Ibn-Oumar qui a lui-même bénéficié d’une amnistie.

« Il y a ceux qui, au niveau de la diaspora, sont reçus avec tous les honneurs. Pendant ce temps, nous avons recensé, à ce jour, 73 personnes qui n’ont plus de raisons de rester en prison. Tous ceux qui répondent aux critères d’atteinte à l’intégrité de l’Etat doivent bénéficier automatiquement de l’amnistie sans autres conditions », souligne Jean Bosco Manga, porte-parole de l’Action citoyenne pour l’application intégrale de l’amnistie au Tchad (Acaiat).

Dans la liste du collectif, figure le cas d’Abdelkader Baba Laddé, ex-rebelle emprisonné depuis quatre ans. Cependant, pour le ministre de la Justice, Djimet Arabi, l’ordonnance 19 est claire. Il rappelle que seules les personnes poursuivies pour atteinte à l’intégrité de l’Etat peuvent bénéficier de l’amnistie.

« Baba Laddé est poursuivi pour plusieurs chefs d’inculpation. Je citerai l’incendie volontaire ou le viol, l’assassinat, la détention illégale d’armes. Certaines de ces infractions n’entrent pas immédiatement dans le cadre de cette loi d’amnistie », précise le ministre de la Justice.

Un comité technique a été mis en place par le ministère pour examiner au cas par cas ceux qui peuvent bénéficier de l’amnistie du chef de l’Etat.

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