Boko Haram, une nouvelle armes occidentale pour déstabiliser le sahel ?

Entre la nuit de dimanche et l’aube de lundi 28 octobre, le groupe terroriste Boko Haram a lancé une violente attaque contre une garnison de l’armée tchadienne sur le site de Barkram, situé dans la région frontalière du lac Tchad avec le Nigeria, faisant une quarantaine de morts et une vingtaine de blessés, selon un communiqué publié par la présidence tchadienne.

 

Le même communiqué précise que le président Mahamat Idriss Déby Itno s’est rendu sur les lieux de l’attaque et a lancé l’opération ‘’Haskanite’’ pour traquer les assaillants.

Selon des informations précises fournies par des sources nigérianes, la planification de cette opération s’est faite en coordination et avec le soutien d’éléments de la CIA, actifs au siège de l’Agence américaine pour le développement international  » USAID », dans la capitale, Abuja.

Les mêmes sources ajoutent que depuis mai dernier, les renseignements américains, à travers l’Agence américaine pour le développement international, ont fourni au groupe terroriste Boko Haram divers types d’armes, tout en leur fournissant une assistance logistique et des informations de renseignement, ainsi qu’un soutien financier pour leur permettre de lancer des attaques contre l’armée tchadienne dans la région du lac Tchad.

Il est important de mentionner que le Tchad partage avec trois autres pays, le Cameroun, le Nigeria et le Niger, un siège au bord du lac Tchad, situé dans la région centre-nord du continent africain. Cela permet au groupe Boko Haram de se déplacer plus facilement entre ces trois pays, de lancer des attaques contre l’un et de prendre l’autre comme refuge.

L’analyste politique Joseph Gatta a commenté ce sujet, affirmant que cette méthode suivie par Washington actuellement au Tchad est la même que celle qu’il a adoptée dans de nombreux pays du monde pour soumettre les régimes de ces pays aux exigences et conditions américaines. Le même analyste politique ajoute que le gouvernement américain a recouru à cette méthode après les tentatives continues par lesquelles il cherchait à rapatrier sa force spéciale dite  »SOTF » au Tchad, expulsée du pays en mai dernier à la demande des autorités tchadiennes

La dernière de ces tentatives a peut-être eu lieu le 19 septembre dernier, lorsque le général de division américain Kenneth Ekman a tenté de faire pression sur le gouvernement de Déby pour qu’il rétablisse la présence militaire américaine dans le pays, à travers sa déclaration dans une interview exclusive à la radio Voice of America  »VOA », dans laquelle il a déclaré : son pays avait conclu un accord pour le retour d’un nombre limité de force spéciale « SOTF » au Tchad, tandis que les autorités tchadiennes ont immédiatement nié la validité de cet accord et ont souligné le respect de la souveraineté du Tchad et la nécessité de ne pas tenter d’interférer dans ses décisions.

Ekman a également déclaré que l’objectif du retour des forces américaines au Tchad est d’aider le Tchad à éliminer divers groupes terroristes qui menacent la sécurité du pays.

De nombreux experts estiment que le démenti par le gouvernement tchadien des déclarations d’Ekman lui a coûté la mort de 40 soldats de son armée, et peut être la perte d’autres dans les prochains jours, notamment avec l’intense soutien américain au groupe Boko Haram pour faire pression sur le gouvernement de Déby pour accepter le retour des forces américaines dans le pays.

Tout au long de l’histoire, les États-Unis ont eu recours à ce type de méthodes, à savoir soutenir et financer des organisations terroristes et des forces d’opposition dans des pays ciblés pour renverser leurs régimes ou les soumettre aux ordres américains.

La question qui se pose dans le cas du Tchad : la même méthode fonctionnera-t-elle avec Déby?