Pré-dialogue de Doha : le porte-parole du CCMSR destitué pour insubordination

Par une décision de ce lundi 04 avril 2022, le président du Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République (CCMSR) Rachid Mahamat Tahir mute le porte-parole du mouvement pour ‘’insubordination caractérisée’’.

Le sieur Gassim Chérif n’est plus porte-parole du CCMSR à partir de ce jour. Il a été destitué pour « insubordination caractérisée » par Rachid Mahamat Tahir, président du groupe armé. Cette mesure fait suite à la décision de Chérif Gassim de continuer de siéger au nom du mouvement aux pourparlers de Doha, après l’abandon du président.

Le porte-parole du Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République, par ailleurs représentant du groupe à Doha avait laissé entendre que son président aurait décidé de suspendre la participation de manière unilatéral. Pour lui, cette décision n’engage que son auteur. « Notre pays le Tchad traverse un moment charnière, l’heure n’est plus à la tergiversation et à la politique de la chaise vide », avait écrit Gassim Chérif.

Tchad : les rebelles du CCMSR se retirent du pré-dialogue de Doha

En continuant de prendre part aux assises de Doha, le porte-parole destitué pensait avoir pris la bonne décision. Le nouveau porte-parole du CCMSR, est Ndeidoum Cyprien.

Les travaux se poursuivent à Doha, dans le cadre du pré-dialogue des politico-militaires. Plus de cinquante groupes rebelles y prennent part.

 

 

 

Tchad : les médias privés annoncent une journée de grève sèche

De façon unanime, un collectif de médias privés du Tchad  décident d’observer une grève sèche, samedi prochain 19 mars 2022. Cette décision fait suite à l’exclusion des journalistes du privé, des pourparlers de Doha.

Les médias privés n’ont pas reçus d’accompagnement de l’Etat, à l’effet de couvrir les pourparlers entre le gouvernement de transition et les responsables de groupes armés à Doha. Cette situation a suscité la colère de plusieurs journalistes et des acteurs de la société civile.

Ainsi, les patrons de presse, l’Union des journalistes tchadiens (UJT), l’Association de presse privée du Tchad(AEPT), l’Union des Radios privées du Tchad (URPT) se sont retrouvés ce 17 mars en assemblée générale extraordinaire pour discuter  de la non-participation à la couverture médiatique des pourparlers entre le gouvernement et les politico-militaires qui se déroulent actuellement à Doha.

A l’issue des échanges, il a été décidé que le samedi 19 janvier 2022 soit décrétée : « journée sans presse ». Cette journée marque la reprise des pourparlers du pré-dialogue entre gouvernement et politico-militaires à Doha.

Les responsables des médias privés ont également décidé de boycotter la rencontre organisée par le ministre de la Communication cet après-midi.

Tchad : pré-dialogue de Doha, les exigences des politico-militaires sont connus

Les pourparlers entre le gouvernement actuelle et les politico-militaires ont repris ce jeudi 17 mars 2022, à Doha au Qatar. Les patrons de groupes armés ont soumis des conditions préalables au dialogue national inclusif en perspective.

Les revendications vont de l’instauration du couvre-feu à la garantie des politico-militaires, sous le contrôle des institutions internationales. Au total 52 mouvements armés sont représentés au pré-dialogue de Doha. En plus de l’instauration d’un couvre-feu général, Ils demandent : « Cessation de toute hostilité de quelle que nature que soit, de campagnes médiatiques de dénigrements. ».  La libération effective, immédiate et sans conditions de tous les prisonniers de guerres, prisonniers politiques et d’opinion par un décret spécial.
4- Procéder d’un commun accord au Désarmement-Démobilisation-Réinsertion (DDR) des combattants. Les dispositions de réinsertion doivent s’appliquer aussi aux militants civils exilés de retour au Tchad. Ils bénéficieront de l’aide à la création d’entreprises.

Egalement, la création d’une véritable Armée nationale républicaine, apolitique, pluriethnique, creuset de la nation. « La création d’une Commission spéciale d’enquête quadripartite (CMT/Politico militaires et Alliés/Médiateur/Nations unies) afin de déterminer les responsabilités dans la disparition des prisonniers de guerres et que les coupables subissent la rigueur implacable d’une justice impartiale. » Dans le même lot, il est exigé, « la création d’une Commission d’enquête, de recensement et d’évaluation des dommages perpétrés par l’armée tchadienne depuis18 ans dans la région de Korbol et environnants en indemnisation des victimes ». La même Commission d’enquête spéciale doit mener ses investigations sur tous les autres crimes similaires dans les régions du Lac, Kanem, BET, les 2 Logones, Ouaddaï, Dar Sila, Salamat et autres.

Les politico-militaires demande au CMT, de mettre fin immédiatement et sans conditions aux répressions sanglantes et mortelles de toutes les manifestations pacifiques. Ils veulent participer : «  aux pouvoir à tous les structures de l’Etat et autres Institutions. » Et l’intégration des cadres civiles de retour d’exil dans la fonction publique (pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire) pour ceux qui le souhaitent. »

Les autres revendications sont entre autres :

  • Création d’une Commission vérité et réconciliation afin de renforcer la paix et la cohésion sociale.
  • Dans l’attente d’un nouveau gouvernement issu du DNI, tous les responsables civils et militaires
    coupables de crimes et délits doivent être traduits devant la justice.
  • Les membres de toutes les institutions de la transition (CMT et Gouvernement) ne doivent pas participer aux premières élections post-transition/
    16- Le pays médiateur et les institutions internationales (ONU, UA) seront so llicités pour garantir le suivi et le respect des engagements pris lors de la signature du présent document par le CMT et les MPMA.
  • Reformuler la structure et la composition des Forces mixtes Tchad-Soudan avec l’implication des politico-militaires.
    18- Après l’accord de paix, les MPMA qui souhaitent contribuer à l’édification de la démocratie, pourraient s’ériger en parti politiques. À cet effet, une procédure spéciale accélérée devra être adoptée afin de légaliser une liste collective des partis inscrits.
  • Création des trois (3) Commissions tripartites (CMT-MPMA-Organisation de la société civile)
    – Politique et Juridique,
    – Défense et Sécurité,
    – Economique et sociale

Et enfin, le souhait que la Commission soit constituée du pays médiateur, de l’ONU, l’UA, pays limitrophes et organisations sous régionales, afin de garantir la sécurité des Mouvements politico militaires et Alliés avant, pendant et après le Dialogue National inclusif.

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Tchad : ouvert le 13 mars, le pré-dialogue avec les politico-militaires suspendu pour trois jours

Le coup d’envoi des travaux du pré-dialogue entre le gouvernement tchadien et les politico-militaires a été donné le 13 mars 2022 à Doha au Qatar. Mais les travaux ont très vite été suspendus suite au boycott du FACT.

Au total 52 mouvements politico-militaires sont présents à Doha/Qatar, dans le cadre du pré-dialogue avec le gouvernement du Tchad. Le coup d’envoi des travaux a été donné par le ministre des Affaires étrangères du Qatar, en présence du premier ministre tchadien. Le président de la Commission de l’UA, Moussa Mahamat Faki a également pris part à l’ouverture des travaux. Il a d’ailleurs déclaré qu’il y’a : « un temps pour tout. Un temps pour la paix, un temps pour la guerre. Celui qui se trompe de temps et qui s’obstine à faire la guerre en temps de paix, court droit au mur, droit à l’échec, droit pour tout dire à l’exact opposé des intérêts et attentes des populations de son pays.

Sauf que son discours a très vite été absorbé suite à la suspension des travaux pour trois jours. Ayant constaté des irrégularités dans le processus d’organisation, les participants du FACT ont quitté la Chambre après que le Premier ministre ait commencé son discours. En raison de différends concernant la tenue des pourparlers. Il conteste le retrait de l’ancien président Goukouni Weddeye de la commission de médiation. Le Front pour l’alternance et la concorde au Tchad souhaite également que le Qatar, pays hôte jour un rôle de médiateur et non de facilitateur dans le processus de réconciliation. Ainsi, le Qatar accepté de faire la médiation et suspend les travaux pour trois 72 heures. Pour permettre aux participants de se concerter et proposer 10 personnes pour les débats.

La décision a été appréciée par les mouvements politico-militaires. Ils entendent s’accommoder à la nouvelle norme.