C’est la décision qu’a pris le juge des flagrants délits à l’issu de son procès qui s’est tenu hier 04 octobre à N’Djamena.
Arrêté en République centrafricaine en décembre 2014, Baba Laddé a été entendu le 20 septembre par un juge tchadien pour détention illégale d’armes, association des malfaiteurs, rébellion, incendie volontaire de villages, viols et mise en danger de la vie de ses compatriotes.
Ses avocats avaient plaidé sa libération immédiate conformément à la loi d’amnistie signée par le chef de l’Etat tchadien, mais ils ont déboutés par le juge des flagrants délits qui a estimé que les chefs d’accusation ne relèvent pas du flagrant délit, mais du criminel.
L’ancien rebelle n’était pas présent à la barre ce jeudi. Il est souffrant et suit des traitements, selon ses proches.
Ancien officié de la gendarmerie nationale tchadienne, Baba Laddé était entré en rébellion au Darfour en 1998, puis arrivé en République centrafricaine (RCA) en 2008.
Revenu au Tchad en 2013 à la suite d’un accord de paix, il a été nommé conseiller du Premier ministre, un poste qu’il a occupé peu de temps avant de s’exiler à nouveau en RCA. Il reviendra pour la deuxième fois en 2014 au Tchad et sera nommé préfet du département de la Grande Sido, dans le Moyen-Chari.
Démis de ses fonctions, il décide de s’enfuir vers le nord de la RCA. Baba Laddé est arrêté, en décembre 2014, par les casques bleus, remis à Bangui qui décide de l’extrader vers N’Djaména sur la base d’un accord de coopération judiciaire entre les deux pays.
C’est depuis près de quatre ans qu’il est détenu à la prison de haute sécurité de Koro Toro, dans l’extrême nord du Tchad.