Le groupe rebelle qui a perpétré une attaque dans le Kouru Bougri en fin de semaine dernière propose un échange de ses trois militaires contre trois de ses soldats détenus par le gouvernement.
Au Tchad, l’attaque du 11 août qui a visé une petite base militaire à Kouru Bougri dans le désert montagneux de Tibesti à l’extrême nord du pays, a fait plusieurs morts dans les rangs de l’armée tchadienne dont un colonel, mais l’armée est resté silencieuse et n’a communiqué aucun bilan sur les victimes suite à cette attaque. Le CCSMR, le Conseil de commandement militaire pour le salut de la République qui revendique l’attaque, affirme qu’il détient plusieurs prisonniers de l’armée dont trois officiers et qu’il est prêt à les échanger contre trois de ses dirigeants prisonniers à Ndjamena.
Les images qui circulent depuis le 12 août montrent des rebelles qui se regroupent et encerclent un ensemble de soldats portant l’uniforme de l’armée tchadienne. Certains sont légèrement blessés. Ils sont embarqués dans une camionnette cernée par les rebelles.
Le Conseil du commandement pour le salut de la République affirme qu’il détient en captivité plusieurs soldats tchadiens dont trois officiers, le lieutenant-colonel Youssef Haliki, le Colonel Haroun Abderrahmane, et le capitaine Gakoutoi Bernard. Aujourd’hui, Kingabé Ogouzeïmi de Tapol, le secrétaire général du CCSMR, se dit prêt à échanger ces soldats contre ses collègues, trois dirigeants du mouvement arrêtés il y a quelques mois alors qu’ils étaient au Niger.
« Nous avons trois de nos camarades qui sont portés disparus, sur le territoire de Niger, il y a bientôt une année maintenant. Quant à la libération des prisonniers que nous avons, et bien nous exigeons que nos trois camarades soient libérés, immédiatement, sans condition, sains et saufs. Nous pourrions alors envisager l’éventualité de remettre les prisonniers qui sont en notre possession, à la Croix-Rouge internationale ou au Croissant-Rouge, pour qu’ils regagnent leurs familles », a déclaré Kingabé Ogouzeïmi de Tapol.
L’Etat tchadien garde le silence sur le bilan de l’attaque du 11 août et n’a toujours pas communiqué le bilan des victimes. Mais le procureur tchadien a ouvert une information judiciaire contre X et le directeur des renseignements militaires a été démis de ses fonctions. Les autorités assurent que cela n’a rien à voir avec l’attaque.