L’annonce a été faite par le premier ministre, Saleh Kebzabo.
L’aide à la presse sera de 300 millions de F en 2023 selon le chef du gouvernement Saleh Kebzabo. « Jusqu’ici, l’aide à la presse était de 150 millions de Fcfa chaque année. Je ne sais même pas combien vous toucher. L’aide à la presse a doublé en 2023, personne d’entre vous n’en a parlé », a déclaré samedi le chef du gouvernement, dans un message de vœux adressé aux militants de son parti UNDR.
« On a augmenté cette année, on va augmenter l’année prochaine pour que la presse travaille dans de bonnes conditions mais en retour, on va vous demander d’être professionnels. Non pas des journalistes commerçants », a souligné Saleh Kebzabo.
Selon le membre du gouvernement, l’idée est d’avoir une presse au-dessus de tout soupçon. « Une presse qui soit engagée dans le développement du pays, sur des bases objectives de critiques ».
Pratique du journalisme risqué
La situation politique et sécuritaire du Tchad reste très instable et fait peser des risques importants sur l’exercice du journalisme. La mort, en avril 2021, du président Idriss Déby Itno n’offre pour l’instant aucune perspective nouvelle pour la démocratisation du pays a souligné Reporter sans frontière.
Pour cette organisation, La présence de groupes armés sur le territoire comme Boko Haram et l’État islamique constitue un facteur d’insécurité pour les journalistes, comme est venu le rappeler la mort d’un caméraman de la télévision nationale ayant sauté sur une mine en 2019. En février 2022, le reporter d’une radio communautaire a été tué par balles au cours d’une attaque dans le sud du pays.
Les professionnels subissent également la violence des forces de l’ordre lors de la couverture des manifestations contre le gouvernement et sont victimes de la répression menée par les autorités en ligne. En 2018 et 2019, les réseaux sociaux ont été coupés pendant 470 jours consécutifs, faisant du Tchad l’un des pires cybercenseurs du continent africain ces dernières années.