Au cours d’une conférence de presse tenue samedi, un collectif d’associations de défense des droits de l’homme a annoncé que deux avocats avaient été désignés pour préparer la participation des victimes tchadiennes au procès des responsables des milices qui ont massacré les Tchadiens à la fin du régime de l’ancien chef de l’Etat, François Bozizé.
Au lendemain de la crise centrafricaine qui a provoqué le rapatriement de milliers de Tchadiens, attaqués par les milices, des associations tchadiennes de défense des droits de l’homme ont recensé les victimes des atrocités et déposé une plainte à la Cour pénale internationale (CPI).
Djidda Outman, le porte-parole du collectif, explique qui est concerné par la plainte déclarée recevable par la CPI dans le cadre du dossier Centrafrique en cours : « Nous avons recensé plus de 8 000 victimes. Le nombre va plutôt augmenter, parce que les 8 000 victimes que nous avons recensées, c’est seulement dans une partie des camps de réfugiés. […] Nous sommes des défenseurs des droits de l’homme. Nous défendons toutes les victimes qui sont au Tchad. »
Pour Me Elisabeth Rabesandratana, un des avocats commis pour assister les victimes, il est temps d’entamer les premiers actes de constitution : « Ce sont des dossiers très délicats à monter, parce qu’en cette période de guerre, il y a toujours des problèmes pour justifier de son identité, pour justifier de telle et telle exaction précise de l’incendie. Donc il faut vraiment apporter des éléments de preuve suffisants pour pouvoir être reconnues comme victimes participantes. »
Enregistrement des dépositions
Les associations tchadiennes précisent que les plaintes visent toutes les parties au conflit. « Ce n’est pas seulement les anti-balaka, mais qu’il y ait également les responsables de l’ex-Seleka », confirme Mahamat Digadimbaye, coordonnateur du collectif.
Les dépositions des victimes de la crise centrafricaine seront enregistrées par les deux avocats pendant toute la semaine à venir.