Les enjeux de la réforme fiscale et la problématique du renchérissement des prix, dont les conséquences sont fâcheuses, sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce jeudi.+Aujourd’hui le Maroc+, qui s’attarde sur les enjeux de la réforme fiscale, écrit qu’à l’instar de la généralisation de la protection sociale, de l’éducation ou de la santé, la réforme fiscale est tout aussi urgente, car la montée en puissance de l’économie vers un palier de croissance soutenue, les programmes et politiques publiques et les réformes structurelles à caractère social supposent des investissements publics conséquents et, donc, davantage de pression sur les finances publiques.
Le rapport sur le nouveau modèle de développement a d’ailleurs mis le doigt sur l’épineuse question du potentiel fiscal du Maroc qui est encore loin d’avoir été atteint, constate le quotidien, notant que les gisements à cibler sont identifiés et connus publiquement.
Pour l’Impôt sur les Sociétés (IS), le registre des contribuables compte en tout et pour tout quelque 530.000 entreprises dans tout le Maroc qui paient l’IS, dont à peine 2% génèrent à elles seules plus de 80% des recettes.
Quant à l’impôt sur le revenu, les chiffres du fisc parlent d’un million de contribuables au moment où la CNSS dit avoir sur ses registres quelque 3,3 millions de salariés dûment déclarés, précise-t-il.
+L’Opinion+, qui revient sur la problématique de la flambée des prix des carburants, évoque une hausse imminente des prix à la pompe, soulignant que les opérateurs notifient d’ores et déjà les distributeurs pour qu’ils prennent leurs dispositions.
La facture s’annonce donc salée pour les automobilistes et autres conducteurs de véhicules motorisés et l’ombre d’une vague de manifestations plane sous nos cieux, comme en témoignent les différents appels à protestation qui se propagent comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, avertit la publication.
Déjà, ne serait-ce qu’en début du mois courant, les professionnels du transport routier et les taximen multipliaient les menaces de grèves, évitées de justesse grâce à une promesse d’aide financière par l’Etat en compensation de la hausse des prix des carburants.
Mais malgré cette intervention gouvernementale, si une énième hausse est actée, la grogne risque de faire tache d’huile, au point de faire resurgir la mémorable campagne de boycott de 2018, au moment où l’économie marocaine a besoin de la contribution de toutes les forces économiques nationales pour contrer les effets ravageurs de la conjoncture, relève-t-il.
Même son de cloche du côté d’+Al Bayane+, qui estime qu’il ne s’agit pas de « jouer au pompier pyromane » pour réduire l’effet brûlant de la hausse des prix des hydrocarbures sur les transporteurs tout “en laissant faire le marché” qui s’enflamme par ailleurs.
Mais, il faudrait prendre en considération l’ensemble des paramètres qui influencent le pouvoir d’achat de la population et agir pour le préserver, faute de pouvoir l’améliorer, explique la publication.
Certes, l’envolée des prix à la consommation est aussi en relation “avec ce qui se passe dans le monde”, cependant on ne peut se suffire de cette “lapalissade” pour répondre aux attentes de la population qui souffre de tous les impacts sur le système.
Le renchérissement des prix des denrées de première nécessité est un facteur de tension qu’il faut compenser non seulement par des interventions politiques mais aussi par des mesures socio-économiques limitant les effets de la crise sur les ménages et préservant la paix sociale, préconise-t-il.