Depuis quelques jours la plateforme syndicale revendicative a lancé une grève généralisé et total dans plusieurs secteurs de la fonction publique.
Les élèves, surtout ceux des classes d’examens, se sentent impuissants face au bras de fer qui oppose le gouvernement aux syndicats. Au rang des revendications des travailleurs, le paiement de leur salaire intégral qui subit une ponction depuis janvier dernier.
Cette grève pourrait jouer sur le bon déroulement des examens de fin d’année, notamment l’organisation du Baccalauréat et du BEF, le Brevet d’étude fondamentale, prévus respectivement les 7 et 9 juillet prochain. Certains élèves se disent déconcertés « Moi franchement, je ne suis plus motivée pour lire mes cours. Puisqu’on ne sait pas si les examens auront lieu quand, voir pas du tout. C’est décourageant. », nous dit Evelyne, élève en classe de 3e au Lycée d’Amtoukoui.
Certains élèves plus que jamais motivés
Malgré le statu quo, Luc Mbaibinon, élève en classe de terminale A4 au Lycée d’Atrone se prépare tout de même à passer ces examens le moment venu. « Nous, les élèves du Lycée d’Atrone série A4, on a formé un groupe d’entrainement et on court derrière les cours de soutiens pour apprendre certaines matières qu’on pas abordé avec nos enseignants. Donc on se prépare au maximum pour attendre le jour J. » Il lance un appel au gouvernement « Il faut que le gouvernement et les syndicats pensent un peu à notre éducation. On est à la maison, ce n’est pas bien. »
A la différence des élèves des établissements privés, ceux du public ont perdu déjà presque trois mois de cours, conséquence des grèves à répétition cette année.
Pour Roland Doumta, tuteur de deux enfants dans une école publique, cela va inéluctablement nuire à leurs performances.
« Nous ne nous inquiétons pas uniquement des examens de fin d’année mais aussi du temps perdu. Même si les examens auront lieu, j’estime que nos enfants n’ont rien appris », regrette Roland Doumta.
Contacté, le ministère de l’Education nationale n’a pas souhaité répondre à nos questions.
Le syndicat des enseignants ne comptent pas baisser les bras
Pour Blaise Ngartoidé, secrétaire générale du SET, le Syndicat des enseignants du Tchad, il appartient désormais au président Deby d’éviter la perturbation de la tenue des examens de fin d’années.
« Vous devez vous souvenir qu’en 2016, 2017 et 2018, c’est le souci de l’éducation de ces enfants qui nous a amené à suspendre les grèves. Mais aujourd’hui, nous sommes arrivés à un moment où nous n’avons plus assez d’influence pour convaincre nos militants de suspendre la grève. » Pour le secrétaire générale du SET seul le président de la République, Idriss Deby, à la solution, celle du paiement des salaires.
Alors que les élèves se soucient de la tenue des examens de fin d’années, les autres élèves, ceux qui ne passent pas d’examens, ne savent finalement pas s’ils sont déjà en vacances ou non.