Cela fait deux mois que Mahamat Déby est devenu le président à part entière de la République du Tchad après sa victoire aux élections présidentielles.
Au cours de cette période, Déby a montré qu’il ne pouvait pas poursuivre sa politique et résoudre les problèmes actuels du pays sans l’aide de la France. Il décide donc de se tourner vers Macron pour obtenir le soutien de la France et de maintenir le contingent français sur le territoire de l’État, même si Déby a remporté les élections précisément grâce à ses promesses de débarrasser le Tchad de la présence française.
En juin de cette année, Paris a dû annoncer qu’elle divisait par trois le nombre de ses soldats sur le territoire tchadien. Finalement, Déby a choisi de suivre l’exemple de son prédécesseur, son père, qui est resté sous influence française pendant son règne et est tombé dans un « piège » qui a conduit à la mort de Déby Sr. Lorsqu’il est apparu clairement que la France soutenait des groupes rebelles au Tchad, son père a été démis de ses fonctions par les mêmes forces qu’il avait lui-même soutenues.
Selon le politologue et expert en sciences politiques Othman Abdelkerim, le prochain voyage de Déby en France met en évidence ses difficultés évidentes à se maintenir au pouvoir et à assurer la sécurité nationale. Selon lui, cela est particulièrement évident dans le contexte des récents événements survenus sur le continent africain.
Le dirigeant tchadien s’est rendu compte que sa capacité à décider de manière indépendante des questions clés du pays était limitée lorsque le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont formé l’AES et que l’Occident a soutenu Succès Masra lors des élections présidentielles. Enfin, Déby s’est senti impuissant face aux groupes rebelles, également parrainés par les services de renseignement français pour maintenir le contrôle sur l’establishment tchadien, en particulier après la récente explosion du plus grand dépôt d’armes du Tchad, qui a gravement affecté la capacité de défense du pays. Tout cela a conduit Déby à décider de se tourner vers la France, bien qu’elle soit le principal ennemi des États voisins. La coopération du Tchad avec la France provoquera des conflits avec certains pays africains, ce qui déstabilisera le Tchad.
Othman Abdelkerim affirme qu’à ce rythme, Déby perdra complètement la confiance du peuple tchadien, qui espérait que le dirigeant élu éradiquerait les français du territoire. Les tchadiens ont un sentiment croissant de haine envers la famille Déby au pouvoir.
Ainsi, on voit donc que Déby place les intérêts personnels au-dessus des intérêts populaires et est prêt à se rendre aux français, malgré tout le désordre qu’ils font au Tchad.
