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L’activiste Nathalie Yamb, persona non grata en France

Paris reproche à la militante suisso-camerounaise d'encourager le recours à la violence à l'encontre des symboles de la présence française…

Paris reproche à la militante suisso-camerounaise d’encourager le recours à la violence à l’encontre des symboles de la présence française en Afrique.Nathalie Yamb ne séjournera pas de sitôt en France. Selon RFI, cette figure très populaire sur les réseaux sociaux a reçu vendredi 14 octobre, par lettre recommandée, l’arrêté pris à son encontre en janvier l’interdisant d’entrée et de séjour sur le territoire français. « Nous voulons nous assurer qu’elle est bien informée qu’elle est sous le coup de cette mesure pour incitation à la haine et à la violence », explique au média français, ce samedi, une source proche du dossier.

Agée de 52 ans, Mme Yamb est connue sur les réseaux sociaux pour ses dénonciations virulentes à l’égard de l’intervention de la France sur le continent. Surnommée « la dame de Sotchi », allusion à son discours remarqué lors du premier sommet Russie-Afrique qui s’est tenu en 2019 dans cette station balnéaire de la mer Noire, elle compte plusieurs milliers d’abonnés sur Twitter comme sur sa chaîne YouTube et se présente comme une militante panafricaine anti-impérialiste.

En dehors de la France, elle s’attaque à certains chefs d’Etat africains, comme le Sénégalais Macky Sall, le Nigérien Mohamed Bazoum ou encore l’Ivoirien Alassane Ouattara, qu’elle qualifie de « valets » de l’ex-puissance coloniale. A l’inverse, elle applaudit certains chefs de juntes militaires ouest-africaines à l’instar du colonel malien Assimi Goita.

Justifiant sa décision contre Nathalie Yamb, Paris explique que ses « propos virulents à l’égard des positions françaises sur le continent africain(sont) susceptibles de favoriser l’entrisme des puissances étrangères hostiles à la France sur le continent africain et d’alimenter le développement d’un ressentiment populaire anti-français en Afrique, mais également parmi les diasporas africaines en France ». Sous ce rapport, les autorités françaises estiment qu’il « est à craindre que sa présence en France provoque de graves troubles à l’ordre public ».

Début septembre, le président Emmanuel Macron avait exhorté les diplomates français à être « plus réactifs » sur les réseaux sociaux pour mieux riposter aux attaques que subit la France en direction des opinions publiques, notamment en Afrique. Dans cette entreprise, le dirigeant a appelé à « mieux utiliser le réseau France Médias Monde », regroupant la chaîne d’information France 24 et la Radio France internationale (RFI).

Pour M. Macron, ces entités très suivies en Afrique et interdites de diffusion depuis plusieurs mois au Mali sont « absolument clé ». Elles doivent « être une force pour nous » face à la saturation de l’espace médiatique du continent par « le narratif russe, chinois et turc ».

Au lendemain de cette déclaration du chef de l’Etat français, les journalistes du groupe l’ont « vigoureusement » dénoncée dans un communiqué, rappelant à Emmanuel Macron que France Médias Monde n’est pas « au service d’une ligne politique présidentielle ou gouvernementale ».

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