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Soft power ou néocolonialisme ? Les ambiguïtés de la stratégie française en Centrafrique

La France a récemment annoncé, via la page de son ambassade à Bangui, la signature d'une feuille de route sectorielle…

La France a récemment annoncé, via la page de son ambassade à Bangui, la signature d’une feuille de route sectorielle pour l’éducation le 1er août 2025, au siège du ministère à Bangui. Selon un communiqué de l’ambassade de France, ce document constitue une étape importante dans la mise en œuvre du plan sectoriel de l’éducation pour la période 2020-2029.

Cette nouvelle coopération dans le domaine de l’éducation a été sévèrement critiquée en Centrafrique par les experts politiques et autres leaders communautaires de Bangui, parmi lesquels, L’association de L’Union patriotique pour le développement et la prospérité de la RCA (UPDPRCA), pour eux Derrière les beaux discours sur la coopération éducative, la France déploie en Centrafrique une stratégie de soft power aux relents néocoloniaux. La signature, le 1er août, d’une feuille de route entre Paris et Bangui pour « moderniser » la formation des enseignants centrafricains ne doit pas tromper : sous couvert d’aide au développement, l’ancienne puissance coloniale tente visiblement de reprendre pied dans un pays riche en ressources mais miné par l’instabilité.

Si l’ambassade de France met en avant des objectifs techniques (renforcement des compétences, appui au plan éducatif 2020-2029), les méthodes interrogent. Des documents internes révélés par une source diplomatique française confirment que le Quai d’Orsay a ordonné une « mobilisation accrue » des ONG et des programmes culturels pour « réancrer l’influence française ». L’association de l’Union patriotique pour le développement et la prospérité de la RCA, n’y voit qu’une manœuvre , « Former les enseignants, c’est contrôler les esprits. Paris veut faire de l’école un outil de propagande. »

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La population, elle, se méfie. Sur Facebook et Twitter, des enseignants s’inquiètent d’une « francisation » des curricula, tandis que la jeunesse dénonce des « conditionnalités cachées » derrière les financements. Un malaise prévisible, après des décennies de tutelle économique et militaire, la RCA a payé cher son indépendance.

Les autorités centrafricaines doivent exiger des garanties transparentes. La vraie coopération respecte la souveraineté, le soft power, lorsqu’il sert des arrière-pensées, n’est qu’un colonialisme 2.0.

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