Tchad : retour sur les épisodes marquant le saccage de l’ambassade du Tchad à Paris par des jeunes migrants

Une vingtaine de jeunes migrants ont envahi tôt le mardi 26 mars les locaux de l’ambassade du Tchad à Paris, saccageant notamment le mobilier de bureau.

Dans la matinée de ce mardi-là, ces jeunes migrants qui se filmaient en direct sur la plateforme Facebook Live ont pris d’assaut les locaux de la représentation du Tchad auprès de la République française dans le très chic XVIe arrondissement de Paris, avant d’être évacués par la police française quelques heures plus tard.

Un communiqué qui a ainsi été publié par le ministère tchadien des Affaires étrangères, qui a condamné « avec force » le saccage de l’ambassade du Tchad à Paris et demandent aux autorités françaises « de traduire ces délinquants devant la justice ». « Le ministère des Affaires étrangères demande instamment aux autorités françaises de veiller à la sécurité de l’ambassade et de son personnel conformément aux dispositions pertinentes de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques du 18 avril 1961 », pouvait-on lire.

International : Vingt-et-une personnes arrêtées après avoir envahi et saccagé l’ambassade du Tchad à Paris

Selon un opposant tchadien, il s’agissait de migrants protestant contre la non-délivrance de leur passeport par les autorités.

L’ambassade du Tchad à Paris a été envahie, dans la matinée du mardi 26 mars, par une vingtaine de Tchadiens qui réclamaient la délivrance de leur passeport par l’administration consulaire. A la suite de cette occupation, 21 personnes ont été interpellées pour dégradations et violences volontaires, a précisé la préfecture de police de Paris.

Le porte-parole du ministère des affaires étrangères tchadien, Béchir Issa Hamidi, a dénoncé « une bande d’une vingtaine de délinquants », qui a « [agressé] le personnel et [vandalisé] les documents consulaires et autres biens matériels ». Dans un communiqué, le ministère « condamne avec force » l’occupation de son ambassade et « félicite »les forces de l’ordre françaises « qui ont interpellé » les auteurs.

Selon un opposant tchadien ayant requis l’anonymat, ces migrants tchadiens protestaient contre la non-délivrance de leur passeport par les autorités tchadiennes.

Dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux, prise lors de l’occupation, on entend en outre un des Tchadiens reprocher à la France de protéger le régime du président Idriss Deby, arrivé au pouvoir en 1990 en renversant Hissène Habré avec l’aide de Paris.

Ingérence française

Il dénonce également la récente intervention de l’armée française au Tchad. Fin janvier, des rebelles tchadiens étaient entrés depuis la Libye dans le nord-est du pays et des frappes françaises avaient stoppé leur avancée, suscitant de nombreuses critiques en France et au Tchad.

L’opposition tchadienne avait alors dénoncé « l’ingérence française ». Aux yeux de nombreux Tchadiens, la France apparaît comme la protectrice d’un régime prédateur et corrompu, alors que la population se débat dans la misère, sans espoir de voir émerger un semblant de démocratie.

 

Tchad : bientôt une ambassade d’Angleterre à N’Djamena

C’est la Cheffe du gouvernement anglais Theresa May qui en a fait l’annonce alors qu’elle effectue actuellement une tournée africaine.

 

L’Angleterre vient de l’annoncer. Bientôt le pays ouvrira deux représentations au Tchad et au Niger. Selon son chef de gouvernement, Theresa May, ceci a pour but de combattre « l’instabilité » dans « l’une des régions les plus fragiles » du continent.

En effet, le Tchad ne possède qu’un bureau comme représentation anglaise sur son territoire. Il devait renvoyer les demandes vers l’ambassade du Cameroun.

Pour le ministre britannique des Affaires étrangères, il est question ainsi de renforcer « notre soutien aux efforts déployés par les pays africains pour lutter contre les facteurs sous-jacents de l’instabilité et des conflits ».

Il continue en déclarant que cette expansion du réseau diplomatique doit permettre de « réduire les menaces potentielles posées à la sécurité britannique et européenne », selon le ministère.

Suivant la même logique, le secrétaire d’État britannique pour l’Afrique, Harriett Baldwin pense : « Nous ne devons pas permettre que l’instabilité au Sahel, exacerbée par les conflits régionaux, continue de freiner le développement et de s’étendre au reste de l’Afrique ou à l’Europe ».

La cheffe du gouvernement britannique a également informé du renforcement des effectifs dans l’ambassade britannique au Mali.