Échéance électorale au Tchad, le barreau apporte quelques précisions sur le plan juridique

Au sujet de l’actualité liée à l’élection présidentielle du 6 mai prochain et ses corollaires, le Barreau du Tchad appelle au respect du droit et des droits humains dans leur ensemble.

Dans ce moment crucial de la vie de la nation marquée par la campagne électorale en cours et les échéances qui se pointent, le Barreau du Tchad rappelle à tous les acteurs et à la population, le respect du droit et des droits humains dans leur ensemble. Le Barreau dans son communiqué du 2 mai 2024, fait rappelle que dans le préambule de la Constitution, le peuple tchadien a réaffirmé son attachement aux principes des droits de l’Homme tels que définis par la Charte des Nations Unies, la Déclaration universelle des droits de l’Homme et la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples. Aussi, la loi fondamentale reconnait, la primauté des instruments juridiques internationaux ratifiés par le Tchad.

« La Constitution prône l’indépendance, l’impartialité, l’intégrité, la transparence et le professionnalisme de l’ANGE dans l’exercice de sa mission et que cette institution n’entretient aucun lien hiérarchique avec les autres institutions de l’Etat. »

A l’organe en charge des élections, le Barreau l’exhorte, y compris chacun de ses membres, à se conformer à sa mission et de l’exercer en toute indépendance, impartialité, transparence, intégrité et professionnalisme comme lui recommande la loi.

Aussi, le Barreau du Tchad souligne que les interdits doivent être ceux cités expressément par la loi électorale et non des suppositions.

Tchad : Violences et problèmes sociaux préoccupent les avocats

Le Barreau du Tchad interpelle les pouvoirs publics, sur la récurrence des violences et problèmes sociaux observés à travers le pays. La plupart se solde par mort d’homme.

Des conflits sanglants et des violences sont observés dans presque tout le pays. Le dernier en date est celui de l’enfant de 15 ans égorgé le 24 août 2022 au marché moderne de Doba, province du Logone oriental. Quelques semaines avant un conflit intercommunautaire a éclaté à Léo, département de la Kabbia, province du Mayo Kebbi-Est. Au moins trois morts ont été enregistrés dans ce conflit intercommunautaire. « Le Barreau du Tchad, tout en condamnant fermement cette énième violence contre les populations, interpelle les autorités de transition qu’il est une obligation régalienne de l’Etat d’assurer la sécurité des personnes et de leurs biens. »

D’un autre côté, les avocats interpellent le gouvernement face aux problèmes sociaux dont sont victimes les populations. « Le Barreau du Tchad constate un manque ou une insuffisance de réponses promptes du Gouvernement face aux inondations qui laissent sans abris et sans moyens de subsistance une bonne partie de la population. », déclare le bâtonnier, Me Djerandi Laguerre Dionro.  Pour lui, tout cela résulte en grande partie de la mauvaise gestion des ressources affectées à l’aménagement des villes et à l’urbanisation et notamment les marchés attribués et mal exécutés ou, pas du tout exécutés mais sans que les personnes concernées ne soient inquiétées.

Le Barreau interpelle également, la conscience de tous les participants au Dialogue National Inclusif et Souverain de mettre au premier plan l’intérêt et les aspirations du peuple tchadien qui est la victime expiatoire des manœuvres et calculs malsains des politiques politiciennes.