La cérémonie de clôture et de remise du grand prix littéraire du Tchad a eu lieu samedi à la Bibliothèque nationale de N’Djamena, dans le cadre de l’édition 2019 du mois du livre et de la lecture.
Au cours du mois du livre, plusieurs sujets fondamentaux relatifs au présent et à l’avenir du secteur du livre au Tchad ont été abondamment abordés et discutés. Il s’agit, entre autres, de la question du livre-jeunesse, de celle du livre scolaire, le marché du livre, le manque d’aides étatiques, les difficultés des auteurs, éditeurs et libraires, et l’incitation des jeunes à la lecture.
Plusieurs responsables et membres du Gouvernement ont pris part à l’évènement, notamment la ministre du Développement touristique, de la Culture et de l’Artisanat, Madeleine Alingué.
« Le fait d’accepter de discuter de ces questions avec les professionnels montre que le ministère en charge de la culture n’a pas perdu de vue toutes ces problématiques. D’ores et déjà, je m’engage à les prendre en compte dans l’élaboration de la future politique nationale du livre et de la lecture publique dont les premiers jalons viennent d’être jetés lors de ce mois du livre et de la lecture, à travers une journée de réflexion sur la crise de la lecture au Tchad », a déclaré la ministre Madeleine Alingué.
Le Grand prix a pour objectif de récompenser à chaque édition du mois du livre, un écrivain tchadien qui se distingue par la qualité et la quantité de sa production littéraire ainsi que par la portée de son message. Cette année, le choix s’est porté sur la personne du professeur Zakaria Fadoul khidir qui, de par la durée de son expérience littéraire, le volume et la qualité de sa production, est l’une des grandes figures de la littérature tchadienne d’expression française.
A travers ce choix, le comité a également voulu adresser un message fort d’encouragement à l’endroit des plumes locales qui sont elles aussi talentueuses et qui, malgré des conditions difficiles persistent dans la production d’œuvres littéraires de qualité. La dernière raison du choix est la vie de Zakaria Fadoul Khidir, à travers des méandres et vicissitudes, ses hauts et ses bas, qui constitue en elle-même déjà un roman ; un véritable roman plein de leçons de courage, de persévérance et d’abnégation face à l’adversité.
« En cela, il est un modèle pour chacun de nous et surtout pour nos jeunes. En même temps, sa trajectoire personnelle cadre parfaitement avec le thème général de cette édition 2019 qui est justement la vie est un roman. Zakaria Fadoul Khidir est pour nous au ministère de culture une icône. Sa désignation comme lauréat du grand prix fait de lui un héros. Et comme tous les héros, il mérite d’être célébré et honoré. Toutes les dispositions ont été prises pour lui réserver une fête grandiose. Mais hélas ! Comme on a coutume de le dire, l’homme propose, Dieu dispose. Et c’est Dieu qui a eu le dernier mot en le rappelant à lui brusquement à seulement six jours de sa consécration », a affirmé Madeleine Alingué.
« Qu’à cela ne tienne, mort ou vivant, Zakaria Fadoul Khidir est déjà un héros et il restera pour toujours dans les annales de l’histoire de notre littérature, le troisième lauréat du Grand prix littérature du Tchad : c’est cela qui compte. Il est que sa brusque disparition nous plonge tous dans le désarroi et une profonde tristesse car avec cette disparition, le Tchad vient de perdre un des grands chevaliers de ses lettres, un des porte-étendards de sa littérature d’expression français », a témoigné la ministre du Développement touristique, de la Culture et de l’Artisanat, Madeleine Alingué.
Le Grand prix a été remis à titre posthume à Zakaria Fadoul Khidir. Il a été réceptionné par son fils.