L’organisme de défense des droits humain a organisé e weekend une conférence de presse a cours de laquelle ses membres ont dits le mécontentement.
Placée sous le thème: ‘’détention illégale et immixtion des autorités administratives dans le pouvoir judiciaire’’, cette conférence vise à dénoncer ce que le secrétaire général de la convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (Ctddh), Mahamat Nour Ahmat Ibedou qualifie de rejet des décisions de justice par ces autorités, surtout en provinces. « C’est un phénomène d’autant plus grave que son existence au Tchad est unique. La récurrence des violations posées par les administrateurs entre autre des gouverneurs sur des décisions et arrêts des tribunaux est inquiétante à plus d’un titre, car il est évident que ce phénomène n’aurait pas atteint cette ampleur s’il n’était pas encouragé et soutenu par le pouvoir politique », précise Mahamat Nour Ahmat Ibedou. Il cite le cas de l’ex-gouverneur du Logone oriental Adam Noucki Charfadine. Il estime que son action constitue le mépris envers la justice tchadienne.
« Il existe une fin à tout et le gouverneur l’a appris à ses dépens. Nous avons pensé naïvement, au regard des sanctions que les choses vont changer. Malheureusement, nous avons déchanté et le gouverneur de la région du Lac Ali Abbali Salah nous a démontré que les habitudes sont tenaces », ajoute-t-il. Selon le secrétaire général, le gouverneur du Lac, de son statut de beau-frère d’Idriss Deby, s’est permis d’arrêter et d’incarcérer des citoyens qui n’ont pas participé au conflit foncier ayant causé mort d’hommes dans la région et libérées par la chambre d’accusation de la cour d’appel de N’Djamena.
« Nous avons rappelé au gouverneur qu’un arrêt est opposable à tous sans exception aucune. Mais il a eu recours au service du procureur de Bol pour mettre ces malheureux à la disposition d’un juge d’instruction, tout en ignorant ce principe élémentaire qui dit : « nul ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits », renchérit-il. Pour lui, priver arbitrairement un citoyen d’un de ses droits fondamentaux à savoir le droit à la liberté est un acte grave. « La violation d’une décision de justice sape à n’en pas douter le fondement d’un Etat de droit. Même la mauvaise qualité des décisions ne peut justifier de tels actes, car d’autres voies légales de recours s’imposent », complète-t-il.