Sept personnes, dont quatre civils, ont été tuées en une semaine dans deux attaques de Boko Haram dans l’ouest du Tchad. L’annoncé a été faite ce jeudi par des responsables locaux et de l’armée, dans une région où le groupe djihadiste nigérian multiplie les incursions meurtrières.
Trois militaires et deux civils ont péri le 4 septembre dans la sous-préfecture de Kaiga Kindjiria, a précisé un responsable de l’administration de la province du Lac Tchad, qui a requis l’anonymat. «Des éléments de Boko Haram ont attaqué cette localité et tué deux villageois». Un véhicule des militaires qui les poursuivaient a sauté sur une mine et trois soldats ont péri. Ce bilan a été confirmé par un officier de l’armée, sous couvert de l’anonymat. Mi-août dans la même localité, six personnes avaient été tuées dans un attentat perpétré par une kamikaze.
Une semaine plus tard, mercredi, deux civils ont été tués et un blessé par des combattants de Boko Haram à Medikouta, un village situé lui aussi dans la province du lac Tchad, a indiqué le responsable provincial. Des habitants ont été attaqués alors qu’ils tentaient de récupérer leurs biens dans leurs maisons qu’ils avaient abandonnées il y a quelques mois par peur du groupe djihadiste. «Les cases abandonnées par les paysans étaient habitées par les éléments de Boko Haram, qui ont ouvert le feu», a-t-il raconté. Le bilan a été confirmé par un responsable de l’armée tchadienne, qui a requis l’anonymat.
Cette région du Tchad, comme celles qui bordent le lac Tchad dans les pays voisins – Niger, Nigeria, Cameroun – est le théâtre d’une recrudescence des attaques attribuées à Boko Haram depuis juin 2018, selon un rapport de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH). Le 22 mars, 23 soldats tchadiens avaient été tués dans un assaut contre une base avancée sur la rive nord-est du lac. Onze soldats avaient péri dans une autre attaque de Boko Haram le 21 juin. L’insurrection de Boko Haram, qui a débuté en 2009 dans le nord-est du Nigeria, et sa répression par l’armée, ont fait plus de 27.000 morts et 1,8 million de déplacés dans ce pays. Elle a gagné le Niger, le Tchad et le Cameroun voisins. Depuis 2015, les pays de la région luttent contre ces djihadistes au sein de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale engagée autour du lac Tchad avec l’aide de comités de vigilance composés d’habitants.