Lors d’un déjeuner de presse, le président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme, Midaye Guérimbaye est revenu sur la situation des droits de l’homme au Tchad et sur l’affaire Ibedou.
« Notre pays court un grand risque », s’offusque Midaye Guérimbaye, président de la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LDTH), lors d’un déjeuner de presse organisé ce week-end au sein de la radio Fm Liberté. Inviter les hommes des médias à méditer sur la situation sur des droits des humains au Tchad est l’objectif de cette rencontre.
Pour ce défenseur tchadien des droits humains, « aujourd’hui le Tchad a deux gros problèmes » qui obstruent la réalisation des droits de l’homme.
Une Justice tchadienne partielle
Si le juge est indépendant, il n’est malheureusement pas le cas au Tchad, regrette Midaye Guérimbaye. Ces jugements sont constamment influencés par les autorités du pays. Ce qui fait que « la justice la justice est valable que dans une partie du Tchad et l’autre partie est cédée aux autorités traditionnelles, militaires coutumières ».
Dans son intervention, cet acteur de la justice n’a pas manqué de revenir sur l’affaire Ibedou qui alimente les médias nationaux et internationaux depuis des semaines. « Au Tchad, tout le monde n’a pas droit au débat politique », constate-t-il. Midaye a fait remarquer que si Ibedou est aujourd’hui en prison, c’est parce qu’il informe constamment le public sur les cas des violations des droits de l’homme dans le nord du pays. « L’affaire Ibedou n’est pas une affaire de justice, c’est une affaire politique », s’indigne le président de la LTDH.
Les trois pouvoirs du pays sont en panne
Le pouvoir législatif, le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif qui sont les forces de la République ne tiennent pratiquement pas débout. Les députés qui sont élus pour porter la voix des populations ignorent les problèmes des localités qui leur ont élus. Le pouvoir judicaire qui doit être autonome se trouve incapable de faire entendre sa voix. Au vu de tout cela, Midaye Guérimbaye pense avec un pincement au cœur que « le pouvoir exécutif du pays est infantilisé, le pouvoir législatif a de gros problèmes et le pouvoir judicaire a démissionné ».