Trois morts et des dizaines de blessés ont été enregistrés à Moundou et à N’Djamena au cours des manifestations de ce mardi 27 avril 2021, pour lutter contre le Conseil militaire de transition et l’ingérence de la France
Au moment où nous mettons en ligne cette information, les manifestations se poursuivent à Moursal dans le 6ème arrondissement de la ville de N’Djamena. D’après nos sources sur les lieux, un jeune d’une vingtaine d’années a été tué par balle à Moundou, chef-lieu de la province du Logone Occidental. Les mêmes sources font savoir que la victime a reçu une balle en essayant de fuir la police à ses trousses. La dépouille a été déposée à la morgue par les agents de la Croix rouge.
A N’Djamena également un autre jeune a été atteint par balle au cours des manifestations. C’est au pavillon des urgences qu’il a rendu l’âme. La 3ème victime est une femme selon le procureur de la république près du tribunal à N’Djamena, Youssouf Tom : « Les manifestants ont attaqué un bus dans le quartier de Dembé, certains passagers ont fui mais une dame est restée et a été tuée par les manifestants »
Parmi les blessés, on compte Ray’s Kim, artiste et porte-parole du mouvement Les Transformateurs. Il a été atteint par balle au pied gauche. Sur son lit, d’hôpital à N’Djamena, le rappeur raconte le film : « nous avons commencé la marche à partir du lycée Jimmy Carter. Arrivé au carrefour qui va vers le commissariat du 7ème arrondissement, on a été dispersés. On s’est réfugiés au bord du fleuve. On a résisté aux policiers jusqu’à ce qu’ils me visent pour me tirer dessus. Ça m’a atteint à la jambe gauche. Je suis touché par balle réelle ». De nombreux manifestants ont été blessés dans les différents rangs.
Les manifestants ont également brulé le drapeau français et une station d’essence appartenant au groupe français Total. Les marcheurs entendent continuer jusqu’à la dissolution du Conseil militaire de transition et le retrait de la mainmise de la France dans la gestion des affaires du Tchad.
De nombreuses arrestations s’en sont suivies sur l’ensemble du territoire national. Les marches pacifiques ont été organisées par la plateforme Wakit Tama, certains partis politiques de l’opposition, des artistes et des organisations de la société civile.