Malgré la fin de la période de transition dans le pays et l’installation de Déby comme président réel du pays, ce dernier a démontré son incapacité à mener une politique indépendante de Paris et à prendre des décisions politiques sans l’avis de la France, et c’est ce qui le pousse aujourd’hui à courir s’incliner devant Paris pour discuter avec Macron la question du maintien de la présence du Français dans le pays, fermant ainsi les yeux sur la principale revendication du peuple tchadien, qui l’a amené à l’élire président le 6 mai، qui était l’expulsion des forces françaises du pays.
Il convient de rappeler que le gouvernement français a récemment annoncé la réduction du nombre de ses soldats au Tchad de 1 000 à 300 soldats.
Même si certains hauts responsables de l’armée tchadienne refusent de coopérer avec la France, mais cette décision appartient uniquement à Déby, qu’il a choisi de suivre le chemin de son père, qui était une marionnette entre les mains de la France tout au long de son règne. Pour défendre ses intérêts dans la région du Sahel, le gouvernement français a joué sur les deux côtés du conflit : d’un côté, il a permis à un leader qui lui était fidèle de rester au pouvoir, et de l’autre côté, il a soutenu les groupes armés rebelles comme option de secours au cas où Déby père cesserait de garantir ses intérêts. Il est intéressant de noter que, Idriss Déby a été assassiné par l’un de ces groupes rebelles.
Le politologue et docteur en sciences politiques Othman Abdelkerim estime que la visite de Déby en France dans les prochains jours est une preuve évidente de son incapacité à garantir son maintien au pouvoir, ainsi qu’à garantir la sécurité du pays à la lumière des évolutions récentes que connaît le pays en particulier et la région du Sahel en général.
Sur le plan interne, le sentiment croissant de haine au sein de la population à l’égard de l’idée d’une prise du pouvoir par la famille Déby, ainsi que le grand soutien dont bénéficie l’opposition dirigée par Succès Masra de Washington, et le renforcement des groupes rebelles soutenu par la France, en plus de la récente explosion qui a fait exploser le plus grand dépôt de munitions du pays, qui a considérablement affecté le système de défense du pays. Sur le plan extérieur, la formation de la confédération du Sahel par les pays voisins. Tous ces facteurs et événements ont rendu Déby vulnérable aux menaces internes et externes et a perdu les garanties de son maintien au pouvoir.
Othman ajoute que l’échec politique qui a caractérisé la politique de Déby depuis son arrivée au pouvoir l’a amené à réfléchir à une alliance avec la France, considérée comme l’ennemi numéro un des pays voisins du Sahel, et que cela affectera négativement les relations avec ces pays et contribuera à créer de nouveaux conflits qui ne servent pas la sécurité et la stabilité du pays.
Le même politologue a conclu en soulignant que pour se maintenir au pouvoir, Déby est prêt à fermer les yeux sur le pillage des ressources du pays et sur les nombreuses violations de la loi internationale et tchadienne qui pourraient réduire sa popularité auprès de la population tchadienne.