Coronavirus: 43 nouveaux décès en Iran, le bilan officiel monte à 237 morts

Téhéran a annoncé lundi la mort de 43 personnes supplémentaires infectées par le nouveau coronavirus, portant à 237 morts le bilan officiel de l’épidémie dans le pays.

« Au cours des dernières 24 heures, 43 personnes ont malheureusement (péri), et nous avons donc jusqu’à présent 237 personnes décédées de cette maladie dans notre pays », a déclaré Kianouche Jahanpour, porte-parole du ministère de la Santé lors d’une conférence de presse télévisée.

M. Jahanpour a indiqué par ailleurs que « 595 nouveaux cas (de contamination avaient) été identifiés (…) dans une trentaine de laboratoires agréés à travers le pays ».

« Nous avons eu donc 7.161 cas de Covid-19 à ce jour », a-t-il ajouté.

L’Iran est, avec la Chine et l’Italie, l’un des principaux foyers de la maladie Covid-19.

Avec 1.945 confirmés lundi, la province de Téhéran est la plus touchée du pays, devant celle de Qom (centre, 712 cas) et Mazandaran (nord, 633 cas).

Cette dernière, en bordure de la mer Caspienne est une destination prisée des Iraniens pour le traditionnel congé du Nouvel An persan (cette année du 19 mars au 3 avril), qui met tout l’Iran sur les routes pour des retrouvailles familiales.

A l’approche de cette échéance, le journal Iran a titré en première page « Le divertissement et les voyages mis en quarantaine ».

Si aucune mesure de quarantaine de certaines villes ou régions entières n’a été annoncée –contrairement à celles mises en place en Chine ou en Italie–, les autorités déconseillent formellement les voyages et ont annoncé que tout automobiliste soupçonné d’être contaminé par le virus serait placé immédiatement en quarantaine.

– « Agression bactériologique » –

Selon les médias iraniens, les autorités de plusieurs provinces ont pris des arrêtés de fermeture des hôtels et autres lieux d’hébergement touristiques afin de dissuader la population de voyager.

A la suite de la décision annoncée jeudi par Téhéran de prolonger la fermeture des écoles jusqu’à la fin de l’année iranienne, soit le 19 mars, la chaîne de télévision d’Etat Amouzèche (« Instruction » en persan) a adapté ses programmes avec de nouvelles émissions à destination des élèves du primaire.

Le journal réformateur Etemad a déploré lundi qu’une polémique ait vu le jour entre responsables iraniens sur les origines du virus.

Le quotidien faisait ainsi référence à des propos du général de division Hossein Salami, commandant en chef des Gardiens de la Révolution (l’armée idéologique de la République islamique) ayant jugé, selon plusieurs médias iraniens que le « virus, d’abord propagé en Chine, puis en Iran (…) pourrait être le produit d’une agression biologique des Américains ».

« Les Etats-Unis doivent savoir que s’ils l’ont créé, (ce virus) se retournera sur leur propre peuple », aurait ajouté le général selon des médias iraniens.

Alaeddin Boroudjerdi, député sortant et ancien chef de la Commission parlementaire de la sécurité nationale et des affaires étrangères, a néanmoins émis des doutes sur cette « hypothèse » en mettant en avant que « les Etats-Unis, le régime sioniste et d’autres pays (étaient) tous affectés » par la maladie, selon des propos cités par Etemad.

Parmi les nouveaux décès liés au virus, les médias iraniens ont rapporté la mort de Mohammadréza Rahchamani, militant réformateur et ancien député, à l’âge de 67 ans.

Le site d’information en ligne Entekhab, annonce pour sa part le décès à 91 ans, à cause du virus, de l’ayatollah Réza Mohammadi Languéroudi, qui fut élève de l’ayatollah Khomeiny, père fondateur de la République islamique.

Primaires démocrates: Biden gonflé à bloc à la veille de son duel avec Sanders

Envolée dans les sondages, ralliements à la chaîne: Joe Biden était en position de force lundi à la veille de son premier duel avec le socialiste Bernie Sanders dans la primaire démocrate.

Après un début de campagne laborieux, l’ancien vice-président de Barack Obama, 77 ans, a repris la place de favori dans la course destinée à désigner l’adversaire de Donald Trump à la présidentielle du 3 novembre.

Quelque 52% des électeurs démocrates souhaitent que ce vétéran de la politique au message modéré porte les couleurs du parti contre 36% pour son rival Bernie Sanders, 78 ans, champion de la gauche, selon un sondage CNN publié lundi matin.

Avec 51% et 27% des intentions de vote respectivement, d’après une enquête du Detroit Free Press, l’écart est encore plus important pour le seul Michigan, le plus peuplé des six Etats où des scrutins sont prévus mardi.

En 2016, déjà en lice dans la primaire démocrate, Bernie Sanders avait nettement devancé Hillary Clinton dans cet Etat industriel de la région des Grands Lacs et un revers cette année porterait un coup dur à sa campagne. Mais à l’époque il avait fait mentir les sondages et tout reste possible.

Les électeurs du Dakota du Nord, Idaho, Mississippi, Missouri et Washington sont aussi appelés à départager les deux septuagénaires dans leur premier affrontement depuis le « Super Tuesday » qui fut fatal à plusieurs prétendants.

De piètres résultats dans les 14 Etats en jeu ont ainsi contraint le multi-milliardaire Michael Bloomberg ou la sénatrice Elizabeth Warren à jeter l’éponge. Si cette dernière réserve encore son choix, la plupart des anciens candidats se sont depuis ralliés à Joe Biden.

– « La bonne personne » –

Après Pete Buttigieg, Michael Bloomberg, Amy Klobuchar ou encore Kamala Harris, le sénateur noir Cory Booker lui a apporté lundi son soutien au nom du « rassemblement » nécessaire pour éviter l’éparpillement des voix.

« Il est temps que nous battions Donald Trump et c’est devenu très clair pour moi que Joe Biden est la bonne personne pour ça », a-t-il expliqué sur la chaîne CBS. « Nous devons nous unir et montrer notre force », a-t-il ajouté.

Les propositions de Bernie Sanders sur le système de santé, l’éducation ou le salaire minimum, très à gauche pour les Etats-Unis, font peur au sein de l’establishment démocrate.

Donald Trump, qui préférerait visiblement en découdre avec Bernie Sanders, ne cesse d’assurer que l’appareil démocrate essaie de l’écarter.

« Maintenant les démocrates essaient de salir Bernie avec la Russie, la Russie, la Russie. Ils le rendent fou ! », a-t-il encore tweeté lundi, en référence aux débats sur un voyage en Union Soviétique effectué par Bernie Sanders peu après son mariage.

– Coronavirus –

Même si le vent semble avoir tourné depuis une semaine, le sénateur du Vermont dispose toujours d’un soutien très fort dans certains segments de la population, notamment chez les jeunes et les hispaniques, et de militants déterminés sur le terrain. Il a également été adoubé dimanche par le révérend Jesse Jackson, une figure du combat pour les droits civiques.

Bien décidé à se battre, il promet de se rallier à Joe Biden si celui-ci l’emporte. Mais il ne manque aucune occasion d’égratigner le bilan de son rival, notamment ses votes passés pour l’intervention américaine en Irak ou des coupes dans l’assurance santé.

Lundi, les deux hommes battaient campagne dans le Michigan, qui avait basculé d’un cheveu en faveur de Donald Trump en 2016. Joe Biden, plutôt populaire dans le monde ouvrier, sera à Grand Rapids et Flint, marqué par un scandale d’eau contaminée. Bernie Sanders participera lui à une table-ronde sur le nouveau coronavirus à Detroit.

L’épidémie a touché plus de 500 personnes aux Etats-Unis et fait au moins 21 morts. Des établissements scolaires ont fermé et des grands rendez-vous ont été annulés, mais pour l’instant la campagne n’est pas affectée.

L’émir de Kano, grande figure traditionnelle du Nigeria, « détrôné » par les autorités

L’émir de Kano, l’une des plus grandes figures du pouvoir traditionnel au Nigeria, très influent dans tout le nord musulman du pays, a été « détrôné » lundi par le gouverneur pour insubordination et manque de respect envers le pouvoir politique et religieux.

« Le conseil exécutif de l’Etat de Kano (nord) a donné son accord à l’unanimité pour détrôner l’émir Muhammadu Sanusi II et le relever de ses fonctions », selon un communiqué signé du porte-parole du gouvernement de l’Etat, Alhaji Usman Alhaji.

L’émir a été renvoyé pour avoir « manqué de respect aux institutions » et notamment avoir refusé de participer à des réunions avec le gouverneur Abdullahi Umar Ganduje sans donner « de justification légale », explique le communiqué.

Muhammadu Sanusi II, 58 ans, est l’une des plus grandes figures traditionnelles au Nigeria, et particulièrement dans le Nord musulman, où il se partage le pouvoir traditionnel avec le sultan de Sokoto.

57e émir de Kano depuis le 10e siècle, Sanusi Lamido Sanusi, son nom à l’état civil, fait partie de la nouvelle génération de chefs traditionnels modernes et très éduqués. Il a été gouverneur de la Banque centrale, dont il avait été écarté en 2014 après avoir dénoncé des détournements de fonds massifs sous le précédent gouvernement fédéral.

En février, l’émir avait déclaré qu' »aucun leader dans le nord du Nigeria ne peut s’estimer heureux. »

« Personne ne peut se réjouir d’avoir 87% de la pauvreté du pays dans le Nord et des millions et des millions d’enfants qui ne vont pas à l’école », avait-il lancé à la suite de la publication d’un rapport de la Banque mondiale sur la pauvreté dans le nord de ce pays de 200 millions d’habitants.

Il avait également dénoncé les abus de la polygamie, demandant aux hommes musulmans qui n’ont pas les moyens financiers d’avoir des familles élargies ou d’envoyer leurs enfants à l’école de renoncer à épouser jusqu’à quatre femmes.

Le gouvernement de l’Etat de Kano a ainsi accusé l’émir de « détruire l’image » de l’émirat, assurant prendre cette décision très rare et historique pour « défendre le prestige, la religion, la culture et la tradition », valeurs bâties « depuis un millénaire ».

Réputé proche de l’actuel président Muhammadu Buhari, l’émir n’a pourtant jamais hésité à dénoncer les politiques économiques du gouvernement et le gouverneur de Kano, M. Ganduje, élu en 2019, l’accuse désormais de soutenir l’opposition.

Les chefs traditionnels ont perdu leur pouvoir politique sous la colonisation britannique, mais leur influence est énorme dans la société nigériane, certains considérant les plus grands chefs comme des demi-dieux.

Nord du Burkina: 43 civils tués dimanche par des groupes d’autodéfense

Quarante-trois villageois ont été tués dimanche au cours de plusieurs attaques dans des localités du nord du Burkina Faso, a annoncé lundi le gouvernement dans un communiqué, des sources locales précisant à l’AFP qu’il s’agit d’attaques de groupes d’autodéfense en représailles aux actions jihadistes.

« Dimanche, des attaques ont été perpétrées dans les villages de Dinguila et Barga situés dans la commune de Barga, province du Yatenga (Nord). Le bilan provisoire fait état de 43 victimes », a dit le ministre de la Communication Remis Fulgance Dandjinou.

Des sources locales, jointes par l’AFP, indiquent qu’il s’agit de villages où vivent majoritairement des Peuls, souvent accusés d’être proches des jihadistes.

« Les blessés, au nombre de six, ont été référés au Centre hospitalier régional de Ouahigouya où ils sont pris en charge. Les Forces de Défense et de Sécurité ont été immédiatement déployées sur les lieux pour sécuriser les villages attaqués », a précisé le ministre Dandjinou.

Le ministre n’a pas fait référence aux groupes d’autodéfense ou aux communautés peules.

« Le gouvernement condamne avec la plus grande fermeté cette attaque odieuse (…). Le Procureur du Faso près le Tribunal de Grande instance de Ouahigouya a par ailleurs été saisi (…) tout est mis en œuvre pour ramener le calme et la sérénité dans les villages touchés », a-t-il dit.

Les ministres chargés de la Défense nationale et de l’Administration territoriale ont été envoyés « sur les lieux pour apporter le réconfort du gouvernement aux populations meurtries et faire le point de la situation ».

« Ce sont des groupes d’autodéfense qui agissent en représailles aux attaques jihadistes », a indiqué une source locale à l’AFP, confirmant la version donnée par d’autres sources locales.

Le nord du Burkina est en proie à de fréquentes attaques jihadistes.

A l’instar du Mali, du Niger, du Nigeria et même de la Côte d’Ivoire, les tensions dégénèrent périodiquement en violences entre communautés agricoles et Peuls éleveurs, souvent nomades, présents dans toute l’Afrique de l’Ouest.

Certains Peuls ayant rejoint les groupes jihadistes, qui ont tué plus de 800 personnes depuis 2015 au Burkina, il est fréquent d’entendre des Burkinabè faire l’amalgame entre jihadistes et Peuls.

Les groupes jihadistes attisent ces tensions, et les représailles contre les Peuls se sont multipliées en 2019.

En janvier 2019, des individus armés non identifiés avaient attaqué le village de Yirgou et tué six personnes, dont le chef du village. Cette attaque avait été suivie de représailles intercommunautaires, faisant 46 morts, selon un bilan officiel. Beaucoup plus, selon des ONG.

Les violences jihadistes, souvent entremêlées à ces conflits intercommunautaires, ont fait quelque 4.000 morts en 2019 au Burkina Faso, au Mali et au Niger, selon l’ONU.

La guerre des prix du pétrole, pari risqué de l’Arabie saoudite

L’Arabie saoudite a fait plonger les marchés mondiaux en réduisant drastiquement les prix de son pétrole, une guerre des prix risquée pour le prince héritier Mohammed ben Salmane, dans un contexte de baisse de la demande liée à l’épidémie du nouveau coronavirus.

Cette bataille pourrait également constituer une menace existentielle pour cette puissance du Golfe, car elle coïncide avec une purge royale dans laquelle le frère et le neveu du roi Salmane ont été arrêtés.

Quelles sont les raisons et les conséquences de cette guerre des prix déclenchée par Ryad?

– Quel élément déclencheur ? –

La semaine dernière, l’Arabie Saoudite, chef de file de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a de nouveau fait pression pour réduire la production de brut afin de compenser la baisse de la demande mondiale en raison de l’épidémie du nouveau coronavirus.

Mais la Russie, deuxième producteur mondial après Ryad et partenaire de l’Opep sur ce dossier, s’y est opposée.

En réaction, l’Arabie saoudite a procédé à des baisses de ses prix les plus fortes depuis 20 ans, s’efforçant de s’approprier des parts de marché de Moscou et déclenchant des troubles sur les marchés financiers.

« Ce que fait l’Arabie saoudite pourraient être une tactique de négociation destinée à ramener la Russie à la table, mais il est peu probable que le marché soit optimiste à court terme », analyse la banque d’investissement Berenberg dans une note.

– Quelles retombées économiques ? –

Selon les analystes, l’effondrement des prix aura des conséquences importantes, allant de l’érosion des revenus des économies dépendantes de l’énergie à la déflation mondiale en passant par un ralentissement des projets d’exploration pétrolière.

Mais il pourrait être particulièrement dévastateur pour les pays du Golfe, qui représentent un cinquième de l’approvisionnement mondial en brut et où les revenus pétroliers comptent pour 70 à 90% des recettes publiques.

En 2014, une guerre des prix avait fait chuter le prix du pétrole à moins de 30 dollars le baril. Frappés de plein fouet, les pays du Golfe avaient dû adopter des mesures d’austérité pour combler leur déficit budgétaire.

Dimanche et lundi, les Bourses du Golfe ont plongé. Celle de Ryad, la plus importante de la région, a clôturé en baisse de 7,8% lundi, dans le sillage des Bourses asiatiques. Les places européennes et américaines leur ont emboîté le pas.

La position saoudienne pourrait également mettre dans l’embarras son allié américain, qui a besoin de cours solides pour rentabiliser son extraction de pétrole de schiste et concurrencer ainsi les acteurs plus importants tels que l’Arabie saoudite et la Russie.

– Quel impact sur MBS ? –

Le krach pétrolier pourrait compromettre les ambitieuses réformes économiques du prince héritier Mohammed ben Salmane, surnommé « MBS », financées par l’argent de l’or noir et précisément destinées à faire sortir l’économie du pays de sa dépendance à cette ressource.

L’effondrement des prix du pétrole coïncide par ailleurs avec une purge royale qui a eu lieu la semaine dernière. Les princes Ahmed ben Abdelaziz al-Saoud et Mohammed ben Nayef, respectivement frère et neveu du roi Salmane, ont été arrêtés pour, selon plusieurs sources, avoir fomenté un coup d’Etat contre MBS.

Selon une autre source proche de la cour royale, ces détentions constituent surtout un « message » pour étouffer toute opposition au prince héritier avant son intronisation.

Mais « la menace qui pèse sur le prince Mohammed ne vient pas de ses rivaux royaux mais de l’effondrement des revenus du pétrole et, avec eux, ses plans économiques ambitieux », estime Kristin Diwan, chercheuse à l’Arab Gulf States Institute, à Washington

– Qui gagnera la bataille ? –

L’affrontement entre Ryad et Moscou, et les autres producteurs de pétrole, sera remporté par le pays le plus apte à résister aux dégâts.

L’Arabie Saoudite détient d’importantes réserves et extrait son brut à des coûts défiant toute concurrence –seulement 2,80 dollars le baril– ce qui lui assure des marges confortables.

Mais avec son économie plus diversifiée, la Russie est un rival redoutable. « Il est peu probable que Moscou cède en premier, certainement pas avant trois à six mois », selon Chris Weafer du cabinet de conseil Macro Advisory.

« La Russie est dans une bien meilleure position financière pour supporter une guerre des prix du pétrole. Les réserves financières de la Russie sont supérieures de 80 milliards de dollars à celles de l’Arabie Saoudite », souligne-t-il.

Mais la position de Moscou changerait probablement si le prix du brut tombait en dessous de 25 dollars le baril pendant une période prolongée, ajoute M. Weafer.

burs-ac/sls/aem/mdz

Coronavirus : se déplacer en Italie devient un casse-tête

Se déplacer en Italie, frappée de plein fouet par le nouveau coronavirus, est devenu un casse-tête, surtout dans le nord placé sous quarantaine, où les contrôles se multiplient et de nombreux vols sont annulés.

Le gouvernement a pris dimanche des mesures draconiennes pour endiguer l’épidémie, l’Italie étant désormais le 2e pays le plus touché derrière la Chine avec 7.375 cas dont 366 morts.

Les entrées et sorties d’une vaste zone septentrionale qui va de Milan, la capitale économique, à Venise, un haut lieu du tourisme mondial, sont désormais étroitement limitées, selon le décret gouvernemental.

La compagnie nationale aérienne Alitalia a ainsi décidé de suspendre à partir de ce lundi les vols de tous ses avions au départ et à l’arrivée de Malpensa, le principal aéroport de Milan.

L’autre aéroport milanais, Linate, reste ouvert mais avec un nombre de vols en très forte baisse et uniquement sur des liaisons intérieures, tandis que celui de Venise n’en assure qu’entre la Cité des Doges et Rome, a précisé Alitalia dans un communiqué.

Les deux aéroports milanais restent cependant ouverts aux activités des autres compagnies aériennes, précise Malpensa sur son site internet.

Dans la capitale italienne, les deux aéroports – Fiumicino et Ciampino – ont instauré des mesures préventives pour les passagers en partance, jusqu’ici réservées aux arrivées : la température de tous les voyageurs à destination d’un pays hors de l’espace Schengen est contrôlée avec des scanners thermiques.

Pour faire respecter la quarantaine qui frappe le nord de l’Italie, le ministère de l’Intérieur a prévu toute une série de mesures, notamment des patrouilles sur les principaux axes routiers pour contrôler si les personnes qui en sortent ou y entrent en ont bien le droit.

– Pour aller où ? –

Ainsi, entre la Lombardie, la région du nord sous quarantaine incluant Milan, et la région voisine du Trentin-Haut Adige (frontalière de l’Autriche), des carabiniers vérifient si les personnes ont le droit de se déplacer, notamment en présentant une « déclaration sur l’honneur » qu’ils travaillent bien dans l’une ou l’autre des deux régions, condition suffisante pour se déplacer.

La zone de Lombardie où se trouvait le principal foyer du Covid-19, les petites communes de Codogno et de Casalpusterlengo sont en revanche sorties dimanche soir de la « zone rouge » sous quarantaine.

« Aujourd’hui, c’était la reprise pour ceux qui travaillent en dehors de Codogno, avec toutes les mesures de précaution nécessaires. On peut se déplacer pour le travail, pour des visites médicales, donc avec des limitations, et il y a encore des contrôles de police », a expliqué à l’AFP le commandement de la police de cette localité.

« La dernière chose que j’ai entendue aujourd’hui, que je trouve inadmissible, pour ne pas dire complètement folle, c’est que vu que la Lombardie est bloquée, on peut ouvrir Codogno. Mais on est fou ou quoi ? » s’est insurgé le professeur Massimo Galli, le directeur du Département des maladies infectieuses du prestigieux hôpital Luigi Sacco de Milan, cité lundi par des journaux.

Des militaires et des policiers contrôlaient également la gare centrale de Milan pour assurer le respect des consignes.

Si les déplacements se compliquent dans la péninsule, une autre question se pose : bouger pour aller où ?

Toute l’Italie est en effet concernée par la fermeture des établissements d’enseignement, des discothèques, des salles de sport, des cinémas et des musées, ainsi que par l’annulation des conférences, congrès et salons professionnels, vidant de leur sens la plupart des déplacements.

En outre, les déplacements professionnels sont déconseillés et le télétravail privilégié.

Toutes les autorités du pays martèlent d’ailleurs le même message depuis des jours : « restez chez vous s’il n’est pas absolument indispensable de se déplacer, c’est le seul moyen d’arrêter la propagation de l’épidémie ».

Algérie: nouvelle prolongation de la garde à vue de militants du « Hirak »

La garde à vue de quatre manifestants algériens, dont des figures du mouvement de contestation « Hirak », interpellés samedi par la police lors d’une marche antirégime, a été prolongée une nouvelle fois de 24 heures lundi, a indiqué une association de soutien aux détenus.

La garde à vue a été prolongée « pour complément d’enquête pour Khaled Drareni, Samir Benlarbi, Slimane Hamitouche et Toufik Hassani », a déclaré à l’AFP Kaci Tansaout, porte-parole du Comité national pour la libération des détenus (CNLD).

Samir Benlarbi et Khaled Drareni sont deux figures du « Hirak », le mouvement de contestation populaire qui secoue l’Algérie depuis plus d’un an. Le premier est un militant de la société civile et le second un journaliste indépendant, correspondant en Algérie de l’ONG Reporters sans frontières (RSF), qui a réclamé sa libération.

Toufik Hassani est un ancien policier qui a été interpellé à plusieurs reprises après avoir pris publiquement position en faveur du « Hirak ».

Tous avaient été interpellés samedi pour « attroupement non armé », en compagnie d’une trentaine de manifestants, alors qu’ils participaient à une marche à Alger.

« Ce prolongement de garde à vue est légal mais non justifié au vu des faits qu’on leur reproche » à ce jour, a précisé à l’AFP Me Noureddine Benissad, président de la Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH) et membre du collectif de défense.

Les autres personnes interpellées samedi ont été relâchées le lendemain et devront comparaître pour leurs procès en avril.

Près de 300 manifestants avaient tenté de défiler samedi dans le centre d’Alger, mais ils avaient été dispersés par la police, selon un journaliste de l’AFP.

Les marches du « Hirak » se déroulent habituellement chaque vendredi mais des appels à défiler aussi le samedi ont été relayés sur les réseaux sociaux.

Plusieurs dizaines de personnes restent en détention dans le cadre du mouvement de contestation, selon les organisations de défense des droits humains, leur nombre précis étant difficile à établir en raison des remises en liberté et des interpellations qui se succèdent.

Parallèlement, la justice algérienne multiplie les renvois de procès pour les opposants.

« Nous n’allons pas nous taire devant cette nouvelle stratégie de renvoi de procès (…) et nous n’allons pas nous taire contre ces gardes à vue prolongées, contre ces arrestations arbitraires et condamnations d’innocents et nous n’allons pas nous taire contre cet acharnement », a écrit lundi le CNLD sur sa page Facebook.

Après avoir obtenu la démission du président Abdelaziz Bouteflika en avril 2019, le « Hirak » exige le changement du « système » en place depuis l’indépendance en 1962.

Burkina: 43 civils tués dimanche dans plusieurs attaques dans le Nord

Quarante-trois villageois ont été tués dimanche au cours de plusieurs attaques dans des localités du nord du Burkina Faso, a annoncé lundi le gouvernement dans un communiqué, des sources locales précisant à l’AFP qu’il s’agit d’attaques de groupes d’autodéfense en représailles aux actions jihadistes.

« Dimanche, des attaques ont été perpétrées dans les villages de Dinguila et Barga situés dans la commune de Barga, province du Yatenga (Nord). Le bilan provisoire fait état de 43 victimes », selon le ministre de la Communication Remis Fulgance Dandjinou. Des sources locales, jointes par l’AFP, indiquent qu’il s’agit de villages où vivent majoritairement des Peuls, souvent accusés d’être proches des jihadistes.

Nucléaire: l’AIEA réclame de nouveau à l’Iran sa « coopération immédiate »

Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Mariano Grossi, a de nouveau demandé à l’Iran lundi de donner à ses inspecteurs l’accès à deux sites soupçonnés d’avoir pu abriter des activités nucléaires non déclarées.

« J’appelle l’ à coopérer immédiatement et pleinement avec l’agence, y compris en fournissant un accès rapide aux emplacements spécifiés », a déclaré M. Grossi à l’ouverture du Conseil des gouverneurs de l’AIEA à Vienne.

En janvier, Téhéran a refusé des inspections sur deux sites que souhaitait vérifier l’AIEA. Ces emplacements n’ont pas de lien avec les activités actuelles de l’Iran mais ont trait aux projets nucléaires militaires du pays dans les années 2000, selon plusieurs sources diplomatiques.

Ce « refus nuit à la capacité de l’agence (…) de fournir une assurance crédible de l’absence de matières et d’activités nucléaires non déclarées en Iran », a jouté M. Grossi devant l’organe de décision de l’AIEA, qui tient cette semaine sa réunion trimestrielle.

Le régime iranien estime ne plus être tenu de s’expliquer sur ses agissements dans les années qui ont précédé la signature de l’accord nucléaire de 2015, aujourd’hui menacé de délitement complet. Téhéran reproche à l’AIEA d’effectuer ces réclamations sous pression d’Israël et des Etats-Unis.

Ces nouvelles crispations sont de nature à renforcer la position d’une ligne dure vis-à-vis de l’Iran, en particulier à Washington.

Sur le volet de ses activités nucléaires actuelles, l’Iran collabore sans difficulté avec les inspecteur de l’AIEA qui ont accès à tous les sites nécessaires.

Depuis que les Etats-Unis ont dénoncé unilatéralement l’accord sur le nucléaire iranien en 2018 et imposé des sanctions qui étranglent l’économie iranienne, Téhéran s’est affranchi en plusieurs étapes, depuis mai 2019, de plusieurs limites clés fixées par l’accord international visant à garantir la nature pacifique de son programme nucléaire.

Dernière phase de ce désengagement, l’Iran a annoncé le 5 janvier que son programme nucléaire ne serait plus « soumis à aucune restriction dans le domaine opérationnel ».

« A ce jour, l’agence n’a observé aucun changement » consécutif à cette annonce, a déclaré M. Grossi lundi.

Cinéma: Max von Sydow, 70 ans d’une carrière sans échec

Immortalisé par sa partie d’échecs contre la Mort dans « Le septième sceau » d’Ingmar Bergman, Max von Sydow, décédé à 90 ans, a promené pendant près de 70 ans sa silhouette filiforme devant les caméras des plus grands metteurs en scène.

Carcasse de près de deux mètres, yeux bleus perçants, timbre de voix rauque: des atouts utilisés pratiquement sans temps morts entre 1949 et 2018 sur les plateaux de cinéma.

A Hollywood, Von Sydow, qui a pris la nationalité française en 2002, a notamment habité « L’Exorciste » en 1973 et a été choisi par Steven Spielberg et Martin Scorsese pour leurs blockbusters « Minority Report » (2002) et « Shutter Island » (2010) aux côtés respectivement de Tom Cruise et Leonardo DiCaprio. En 2015, il est encore à l’affiche d’une grosse production, avec « Star Wars, épisode VII, le réveil de la force ».

Étrangement, il n’a jamais récolté de distinction majeure. Il n’a eu les honneurs que de deux nominations par l’Académie des Oscars pour son rôle dans « Pelle le conquérant » (1987), du Danois Bille August et pour son second rôle dans le film du Britannique Stephen Daldry, « Extrêmement près et incroyablement fort » (2011).

Comment expliquer ce manque de reconnaissance? « Les acteurs qui ont obtenu un certain succès se voient toujours proposer le même genre de rôles, et j’en ai moi-même souffert » déclarait l’acteur dans le quotidien suédois Aftonbladet au moment de la sortie de ce dernier film.

Max von Sydow est né le 10 avril 1929 à Lund, dans le sud de la Suède, d’un père, Carl Wilhelm, professeur d’ethnologie et d’une mère, Greta, institutrice. Après ses études secondaires, il s’inscrit à l’Ecole royale d’art dramatique de Stockholm.

Le réalisateur suédois Ingmar Bergman jette son dévolu sur lui dans les années 1950 et lui fait jouer les plus grands rôles sur les planches du Théâtre de Malmö, dans « Peer Gynt », « Le Misanthrope » ou « Faust ».

– Du cérébral à « Conan le Barbare » –

En 1957, Von Sydow incarne le Chevalier dans « Le septième sceau ». Bergman l’emploiera dans douze autres de ses films, parmi lesquels « Les fraises sauvages » (1957), « Le visage » (1958) ou « Le lien » (1971). Le plus souvent, l’acteur se fait l’interprète de l’angoisse existentielle.

En 1960, Max von Sydow revient au Théâtre royal de Stockholm dont il fera partie de la troupe jusqu’en 1972.

A ce moment là, sa carrière hollywoodienne est déjà sur les rails: il incarne Jésus dans « La plus grande histoire jamais contée » (1965) au côté notamment de Charlton Heston, et joue dans « Hawaï » (1966) avec Julie Andrews. En 1986, c’est Woody Allen qui lui offre un rôle dans « Hannah et ses soeurs ».

John Huston, Sydney Pollack, Bertrand Tavernier, David Lynch, Andrei Konchalovsky, Wim Wenders ou encore Ridley Scott ont également fait appel à ses talents, exploités y compris dans des films moins cérébraux, comme « Flash Gordon » (1980), « Conan le Barbare » (1982) ou « Judge Dredd » (1995).

En 1997, Max von Sydow qui est père de deux garçons d’un premier mariage avec l’actrice suédoise Christina Olin, a épousé en secondes noces la réalisatrice française de documentaires Catherine Brelet.

« Je veux vivre en France. Et je veux mourir en France », affirmait l’acteur, alors que le couple s’était installé dans ce pays. Max von Sydow y a été élevé au rang de Commandeur des Arts et des Lettres en 2005 et fait Chevalier de la Légion d’honneur en 2011.

C’est son épouse qui a annoncé lundi son décès dans un communiqué: « c’est le cœur brisé et avec une infinie tristesse que nous avons l’extrême douleur de vous annoncer le départ de Max von Sydow le 8 mars 2020 ».