Coronavirus: la Chine entrevoit un retour à la normale

Réouverture partielle de Disneyland ou des magasins Ikea, fermeture d’hôpitaux de campagne: la Chine s’orientait lundi vers un retour à la normale très progressif après un mois et demi d’hyper restrictions pour cause de coronavirus.

Le pays où le Covid-19 a fait son apparition fin 2019 voit la maladie reculer depuis plusieurs semaines sur son sol, alors même qu’elle se propage dans le reste du monde.

Même si les mesures de restriction restent draconiennes et que beaucoup d’habitants préfèrent rester confinés chez eux, chaque jour qui passe voit un peu plus de piétons et d’automobiles dans les rues de Pékin.

La capitale reste encore très loin de son affluence habituelle et les transports publics sont encore largement vides. Très peu de gens s’aventurent à l’extérieur sans un masque.

Mais à Wuhan (centre), la ville de 11 millions d’habitants au coeur de l’épidémie, plusieurs signes laissent espérer une fin progressive des mesures de quarantaine imposées le 23 janvier.

Signe du recul de la maladie dans la ville qui concentre de loin le plus grand nombre de cas de contamination du pays, 11 des 16 hôpitaux de campagne ouverts pour les patients contaminés ont déjà été fermés, a rapporté l’agence Chine nouvelle.

Deux hôpitaux, installés l’un dans une usine et l’autre dans un stade, ont fermé leurs portes dimanche après avoir renvoyé 61 ex-malades chez eux. Ces installations avaient une capacité d’accueil totale de 2.000 malades, a précisé l’agence de presse officielle.

– ‘Plus si loin’ –

Un haut responsable du pays a laissé entendre vendredi que le bouclage de la province du Hubei, où se trouve Wuhan, pourrait bientôt prendre fin.

« Le jour que tout le monde attend ne devrait plus être si loin que ça », a déclaré devant la presse Ding Xiangyang, secrétaire général adjoint du gouvernement.

Des habitants contactés par l’AFP ont fait part de leur impatience de pouvoir sortir de chez eux, notamment dans les secteurs du Hubei où plus aucun cas de contamination n’a été annoncé depuis plusieurs semaines.

La visite la semaine dernière d’une haute responsable du régime communiste à Wuhan a été perturbée par les cris d’habitants confinés, dénonçant apparemment des problèmes d’approvisionnement.

La province a ordonné le 20 février aux entreprises de ne pas reprendre le travail avant le 10 mars. Des entreprises indispensables, comme supermarchés et pharmacies, sont toutefois restées ouvertes.

Aux portes du Hubei, la province de l’Anhui (est) a annoncé que ses trois derniers patients avaient pu quitter l’hôpital, a annoncé lundi Chine nouvelle.

Dans le nord-ouest, la province montagneuse du Qinghai se prépare à rouvrir certaines écoles dans le courant de la semaine.

– Ikea rouvre des magasins –

A Shanghai, le complexe Disneyland a partiellement rouvert lundi. Le parc d’attraction proprement dit reste fermé, mais « un nombre limité » de boutiques, de restaurants et un hôtel reprennent leurs activités à l’entour, a expliqué le groupe américain.

Le géant suédois de l’ameublement Ikea a pour sa part annoncé pendant le week-end avoir désormais rouvert plus de la moitié de la trentaine de magasins qu’il compte en Chine.

Le coronavirus a encore tué 22 personnes dans le pays, selon le bilan journalier fourni lundi par les autorités. C’est le chiffre le plus bas communiqué depuis le 27 janvier.

Le nombre quotidien de nouvelles contaminations est tombé de son côté à 40, soit le niveau le plus bas depuis le début officiel du comptage des données en janvier.

Toutes sauf quatre ont été enregistrées à Wuhan, de même que la totalité des nouveaux décès.

Le bilan cumulé des morts dans le pays s’inscrit désormais à 3.119. Plus de 80.700 personnes ont été contaminées.

Soudan du Sud: la paix n’a pas encore apaisé la faim

Le vrombissement des moteurs se fait entendre au loin, puis dans un bruit assourdissant l’avion cargo passe au-dessus de Mogok, larguant des sacs de céréales sur ce village du Sud-Soudan désolé et poussiéreux.

Il n’existe pas d’autre voie que les airs pour amener de la nourriture à ce hameau dont les habitants meurent de faim. Il n’y a pas de route et le Nil onduleux est à des kilomètres.

Sans nourriture et au bord de la famine, les villageoises se précipitent vers les rations tombées du ciel qui leur permettront de subvenir aux besoins de leur famille pour des mois.

« Les enfants mangeaient des feuilles », raconte à l’AFP Nyawal Puot, 36 ans, une mère de cinq enfants, à Mogok, petit amas de huttes au toit de chaume déposées sur une plaine aride, à des lieues de tout, dans le nord-est du Soudan du Sud.

Mogok vient d’être au moins temporairement sauvé. Mais six millions de Sud-Soudanais, soit plus de la moitié de la population, sont en situation de crise alimentaire, quelque 20.000 étant même au bord de la famine.

Et ce au moment où le président Salva Kiir et le chef rebelle redevenu vice-président Riek Machar ont réussi à s’accorder sur la formation d’un gouvernement d’union nationale, dont la tâche principale sera de mettre fin à six ans de guerre civile.

En février, juste avant que ces deux anciens rivaux ne concluent cet accord, les Nations unies ont mis en garde contre l’aggravation de la crise alimentaire attendue pour juillet.

Ceux qui appellent à une réponse humanitaire d’urgence considèrent que la paix et la stabilité sont les meilleures chances d’éviter la répétition de la famine de 2017.

Mais nourrir des millions de personnes est coûteux, difficile et dangereux dans un pays où l’accès est aussi malaisé, où les conflits armés persistent, et où gouvernement et rebelles sont accusés par l’ONU d’avoir « délibérément affamé » les habitants.

– « Plus rien à cultiver » –

A Mogok, les inondations au plus fort de la saison des semences fin 2019 ont transformé les champs en marécages, dévastant des cultures qui auraient permis de se nourrir pendant six mois.

« Les gens ne pouvaient plus rien cultiver. Il n’y avait aucun moyen d’avoir de la nourriture », poursuit Nyawal. Elle passait des journées à chercher de la nourriture, mais ne trouvait guère que des arbrisseaux ou des fruits sauvages qui rendaient certains enfants malades.

Les pluies ont aussi détruit les rares routes existantes, coupant tout lien avec le reste du pays. Le Soudan du Sud, un pays de la taille de la France, ne compte pas plus de 250 km de routes bitumées.

« Le Soudan du Sud est un des pays les plus isolés, ruraux et où il est difficile de se déplacer au monde. Vous pouvez voler pendant des heures sans voir une route », souligne Matthew Hollingworth, directeur pour ce pays du Programme alimentaire mondial (PAM).

Le Soudan du Sud est le dernier pays au monde où de la nourriture est larguée depuis les airs. A Mogok, il n’y avait pas d’autre solution: sans ces tonnes de céréales et de graines, les habitants seraient simplement morts.

L’année dernière, le nombre de Sud-Soudanais affamés était encore supérieur. Pendant la période de soudure, qui sépare la saison sèche et la saison des pluies, ils étaient près de 7 millions dans cette situation.

Une accalmie dans les combats après la signature en septembre 2018 d’un accord de paix a permis à certains paysans de rentrer chez eux cultiver leurs champs pour la première fois depuis des années.

La production de céréales a augmenté de 10%, selon le PAM, bien en deçà toutefois des besoins du pays.

Le largage aérien est le moyen le plus coûteux de fournir de la nourriture: huit fois plus cher que le transport routier. Aussi est-il moins utilisé depuis que le cessez-le-feu est en place.

– Amélioration de la sécurité –

Trois ans auparavant, le PAM utilisait huit avions qui délivraient de la nourriture « chaque jour, toute la journée » à environ 1,3 million de personnes, explique M. Hollingworth.

« Aujourd’hui, parce qu’il y a le cessez-le-feu et que la paix tient, ces chiffres ont baissé » à trois avions pour 400.000 personnes.

L’amélioration de la sécurité a permis d’accéder à des endroits jusqu’alors considérés comme trop isolés ou risqués, dans un des pays les plus dangereux au monde pour les travailleurs humanitaires.

Les parties navigables du Sud, une des plus grandes zones humides au monde, ont été cartographiées pour la première fois, ce qui a permis de transporter de la nourriture par la rivière et de l’entreposer sur des barges en prévision de la soudure.

Pour la première fois, des véhicules amphibies ont atteint des villages cachés dans les affluents du Nil. Des camions ont aussi réussi à se frayer un chemin vers des recoins perdus en forêt dans le Nord-Est.

« Nous ne pouvions pas faire ça les années précédentes, car il y avait beaucoup de combats là-bas », remarque Fiona Lithgow, une responsable du PAM.

Malgré les déclarations de paix en grande pompe à Juba, les violences pourraient encore entraver les efforts herculéens nécessaires pour nourrir des millions de personnes dans les mois à venir.

Mais si la stabilité prévaut, le largage sur Mogok pourrait y être le dernier, la construction d’une route étant prévue. « La paix va apporter ce changement », ose espérer M. Hollingworth.

A Fukushima, la flamme olympique ne réchauffe pas tous les coeurs

Pour eux, c’est une « humiliation »: des évacués de la région de Fukushima encaissent mal la volonté du gouvernement de faire d’un site emblématique de l’accident nucléaire de 2011 le point de départ ultra-médiatisé de la flamme olympique.

« Fukushima a d’autres préoccupations que Tokyo », résume un slogan lors d’une manifestation de ces « anti » près du J-Village.

C’est précisément de là que la flamme des Jeux de Tokyo doit s’élancer le 26 mars. Le J-Village est un luxueux centre d’entraînement de football financé par Tokyo Electric Power (Tepco), et inauguré en 1997 à une vingtaine de kilomètres de la centrale atomique Fukushima Daiichi.

C’était du temps où l’énergie nucléaire promettait « un avenir radieux », comme affiché autrefois sur un portique à l’entrée de la ville de Futaba, voisine de la centrale.

La flamme passera aussi par cette commune désertée, les autorités ayant récemment levé l’ordre d’évacuation pour une portion de l’agglomération.

– « Symbole de la reconstruction » –

« Pour nous, habitants de Fukushima, faire partir la torche d’ici apparaît comme la volonté du gouvernement de fermer le couvercle sur l’accident nucléaire: nous le vivons comme une humiliation », déclare à l’AFP Ruiko Muto, militante antinucléaire résidente de la région de Fukushima.

« En temps normal, cela nous aurait fait très plaisir que la région de Fukushima soit sous le feu des projecteurs internationaux grâce à la flamme olympique, mais nous souffrons encore. Et à cause de qui? De Tepco », la compagnie qui exploitait la centrale, poursuit Hiromu Murata, président de l’association d’aide aux évacués, Hidanren.

« Fukushima n’est pas dans une situation propice à se réjouir des JO », abonde Miyako Kumamoto, elle aussi membre active d’un groupe de soutien aux évacués peinant à se reloger.

Après le désastre du 11 mars 2011 provoqué par un gigantesque tsunami, le J-Village a été transformé en véritable quartier général des travailleurs chargés de sécuriser puis assainir le site: ils s’y changeaient, s’y reposaient, se restauraient par milliers chaque jour, avant et après avoir trimé dans l’enfer du site nucléaire.

Le site a repris en fanfare ses activités de centre sportif en avril 2019.

« J-Village est redevenu ce qu’il était, c’est pour nous un symbole, c’est le point de départ de la reconstruction, un processus en cours. Nous espérons recevoir un grand soutien et une grande énergie grâce aux JO », a justifié Masao Uchibori, le gouverneur de la région.

Quelque 41.000 personnes n’ont pas encore regagné leurs foyers, selon les derniers chiffres officiels, que les associations estiment bien en-deçà de la réalité.

– Peur d’être oubliés –

La levée progressive des interdictions d’habiter des zones de la région n’est pas bien vue non plus par une partie des évacués, qui craignent toujours la radioactivité.

« Une partie des personnes qui habitaient dans une localité de nouveau décrétée habitable sont réticentes à revenir, mais l’Etat et la préfecture leur coupent les aides pour se loger ailleurs. Et celles qui sont parties par peur des radiations sans avoir été évacuées sur ordre sont parfois dans une situation pire », déplore Mme Kumamoto.

Et de citer le cas de quelques foyers pauvres à qui l’Etat a fourni un logement public gratuitement pendant plusieurs années, puis a exigé un loyer, dont il ensuite doublé le montant, et veut désormais les expulser s’ils continuent de ne pas le payer.

« Il ne reste que cinq ménages dans cette situation: nous les aidons à retrouver un logement, mais on a du mal à entrer en contact avec eux », rétorque un fonctionnaire de la préfecture chargé de l’habitat.

« On leur propose des taudis en confiant cette mission à des agences sans scrupules », conteste Mme Kumamoto.

« Cessez de leur facturer un loyer qu’ils ne peuvent pas payer », supplie-t-elle. « On le fera si le ministère des Finances nous dit qu’il veut bien », répond le fonctionnaire.

Dans ce dialogue de sourds, Mme Kumamoto s’interroge: est-ce que l’Etat, qui a déboursé plus de 1.000 milliards de yens (près de 9 milliards d’euros) pour les JO et qui promet un plan de relance de 13.200 milliards de yens (environ 108 milliards d’euros) pour dynamiser l’économie et aider la reconstruction a bien besoin des 20.000 yens (160 euros) de loyer mensuel des quelques foyers concernés?

Nombre d’habitants de la région redoutent surtout qu’on les oublie après le coup de projecteur des JO.

La Corée du Nord tire des projectiles, de possibles missiles balistiques

La Corée du Nord a tiré lundi plusieurs projectiles, identifiés par Tokyo comme de possibles missiles balistiques, quelques semaines après que Pyongyang a mis fin à son moratoire sur les essais de missiles de longue portée.

C’est le deuxième exercice de tirs réalisé en l’espace d’une semaine. Le 2 mars, la Corée du Nord avait déjà tiré deux projectiles, Séoul jugeant qu’il s’agissait vraisemblablement de missiles balistiques de courte portée.

Ces lancements surviennent alors que les négociations entre Washington et Pyongyang sur les programmes nucléaire et balistique nord-coréens sont dans l’impasse. La Corée du Nord avait donné aux Etats-Unis jusqu’à la fin de l’année 2019 pour faire de nouvelles propositions.

Ce lundi, « il semble que (Pyongyang) a conduit des essais de tir impliquant différents types de lance-roquettes multiples », a annoncé l’état-major interarmes sud-coréen (JCS), disant « regretter profondément » cette action.

Le JCS avait dans un premier temps fait état de « trois projectiles », avant de changer sa description pour évoquer de « multiples » tirs.

Selon lui, les projectiles ont été lancés depuis la région de Sondok, sur la côte est, vers la mer du Japon en direction du nord-est, pour de parcourir 200 km à une altitude maximale de 50 km. Il s’agit d’une distance plus courte que les tirs du 2 mars, mais à une altitude plus élevée.

De son côté, le ministère japonais de la Défense a annoncé lundi que la Corée du Nord avait lancé ce qui apparaît être des « missiles balistiques » – ce qui est strictement interdit à Pyongyang par les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU.

« Les lancements répétés de projectiles comme des missiles balistiques sont un grave problème pour la communauté internationale, y compris notre pays » , a réagi peu après le Premier ministre japonais Shinzo Abe devant le Parlement.

– « Nouvelle étape » –

Participant à une réunion d’urgence, des membres du gouvernement sud-coréen ont estimé que ces tirs « ne contribuaient pas » aux efforts de paix dans la région.

La péninsule avait connu en 2018 une remarquable détente, illustrée par des rencontres historiques entre le leader nord-coréen Kim Jong Un et le président américain Donald Trump.

Mais les négociations sur la dénucléarisation sont au point mort depuis le deuxième sommet entre les deux dirigeants, en février 2019 à Hanoï.

Pyongyang a réalisé en fin d’année dernière une série de tirs, dont le dernier en novembre, parlant parfois de tirs de missiles balistiques ou d’essai de « système de lancement multiple de fusées guidées de gros calibre ». Elle a aussi testé en décembre un moteur.

Dans la foulée, M. Kim avait annoncé fin décembre la fin du moratoire sur les essais nucléaires et les essais de missiles balistiques intercontinentaux. Il avait par ailleurs menacé de faire la démonstration d’une « nouvelle arme stratégique ».

S’il est confirmé, le lancement lundi de trois projectiles par un unique tracteur-érecteur-lanceur (TEL) marque le franchissement d' »une nouvelle étape » dans le programme nord-coréen de missiles à courte portée, a réagi sur Twitter Ankit Panda, de la Federation of American Scientists, une ONG scrutant les risques liés au nucléaire.

« Kim continue de tester, d’améliorer et de rendre opérationnelles ses forces », a abondé Vipin Narang, chercheur du Massachusetts Institute of Technology.

– « Aboiements de chien effrayé » –

Après les essais du 2 mars, des médias d’Etat nord-coréens avaient rapporté que Kim Jong Un avait supervisé un « tir d’artillerie de longue portée ».

Ils avaient également publié des clichés de batteries de lance-roquettes multiples, ainsi que plusieurs photographies d’une roquette de large calibre tirée dans une forêt.

Kim Yo Jong, soeur de Kim Jong Un et l’une de ses plus proches conseillères, avait ensuite qualifié de « véritablement insensées » les protestations de Séoul contre ces essais militaires, comparant ces critiques aux « aboiements d’un chien effrayé ».

Un ton virulent qui contraste avec le message personnel de « réconfort » envoyé la semaine dernière par M. Kim lui-même aux Sud-Coréens, aux prises avec le nouveau coronavirus. La Corée du Sud est derrière la Chine et l’Italie le pays le plus touché par l’épidémie.

A l’inverse, la Corée du Nord, qui a fermé ses frontières et adopté des mesures de confinement drastiques, n’a pas à ce jour annoncé de cas confirmés de contamination sur son sol.

La Corée du Nord tire trois projectiles non identifiés (armée sud-coréenne)

La Corée du Nord a tiré lundi trois projectiles non identifiés, a indiqué l’armée sud-coréenne, quelques semaines après l’annonce par Pyongyang de la fin de son moratoire sur les essais de missiles balistiques de longue portée.

Les trois projectiles ont été tirés depuis la région de Sondok, sur la côte est, en direction de la mer du Japon, a indiqué dans un communiqué l’état-major sud-coréen, sans autre détail.

« L’armée surveille d’éventuels autres tirs et se maintient en état d’alerte », a-t-il expliqué.

Un porte-parole de l’armée japonaise a affirmé que la Corée du Nord semblait avoir tiré « un ou des missiles balistiques » qui, à sa connaissance, n’avait pas pénétré le territoire ou la zone économique exclusive du Japon.

La Corée du Nord a annoncé il y a une semaine que Kim Jong Un avait supervisé un « tir d’artillerie de longue portée », après que Pyongyang eut menacé de faire la démonstration d’une nouvelle arme.

Des tests de tirs ont été menés fin 2019, dont le dernier en novembre, mettant radicalement fin à une période de détente en 2018.

Kim Jong Un « continue de tester, d’améliorer et de rendre opérationnelles ses forces », a commenté sur Twitter Vipin Narang, un chercheur du MIT spécialiste de l’armement nucléaire.

ONU: une déclaration politique a minima sur la condition des femmes

L’ONU doit adopter lundi une déclaration politique a minima sur la condition des femmes qui tentent de préserver des acquis menacés dans plusieurs pays, sans chercher de nouvelles voies de progrès sur l’égalité des sexes.

Cette déclaration sera approuvée lors de la 64e session de la Commission de la condition des femmes, réduite à quelques heures alors qu’elle devait durer jusqu’au 20 mars et rassembler 12.000 participants venus du monde entier.

En raison de l’épidémie de coronavirus, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres avait recommandé aux Etats membres de ne pas envoyer à New York de délégations. Ont été supprimés les débats généraux et événements liés à la session, la deuxième plus importante tenue chaque année dans la mégapole américaine, après l’Assemblée générale de septembre.

Le texte adopté reprend les grandes lignes de la Déclaration de Pékin qui, en 1995, avait poussé à l’émancipation et à la promotion des femmes à travers le monde. Elle définit des objectifs pour l’égalité des sexes dans divers domaines, dont l’économie, la lutte contre les violences, les femmes au pouvoir ou les femmes et l’environnement.

La France a prévu d’accueillir en juillet une conférence onusienne, non citée dans la déclaration adoptée lundi et baptisée « Pékin+25 », afin d’assurer le suivi et développer les acquis liés à la condition des femmes depuis 25 ans.

Leur « situation n’est pas du tout au niveau où elle devrait être après toutes ces années depuis la rencontre de Pékin », relève l’ambassadeur de l’Union européenne auprès de l’ONU, le Suédois Olof Skoog.

« Ce n’est pas un problème d’intérêt, c’est parce qu’il existe une poussée politique active pour un recul dans plusieurs pays », explique-t-il à des journalistes.

Afin d’éviter l’échec, les négociateurs du texte ont supprimé toute référence à la santé sexuelle reproductive, combattue depuis des années par les Etats-Unis, qui y voient un encouragement à l’avortement, et les mentions relatives à la famille, interprétées de manière restrictive et conservatrice par la Russie, l’Arabie saoudite, l’Egypte ou l’Algérie, selon des diplomates.

– Discrimination, vulnérabilité –

Les déclarations politiques sur la condition des femmes sont adoptées tous les cinq ans par l’ONU.

« L’ambition cette année était de protéger ce qu’on a plutôt que de faire avancer des dossiers », convient M. Skoog.

La déclaration exprime « l’inquiétude » des pays de l’ONU face à « des progrès qui ne sont pas assez rapides ou assez profonds », alors que « dans certains domaines ils sont inégaux et que des lacunes importantes subsistent ».

A titre d’exemple, dans le domaine politique, note un diplomate, trois parlementaires sur quatre dans le monde sont des hommes.

« Vingt-cinq ans après la Déclaration de Pékin, aucun pays n’a pleinement réalisé l’égalité des sexes »; « des niveaux d’inégalité importants persistent à l’échelle mondiale et de nombreuses femmes et filles subissent des formes multiples et croisées de discrimination, de vulnérabilité et de marginalisation tout au long de leur vie », déplore aussi le texte de l’ONU.

En matière de violences faites aux femmes, mises sur le devant de la scène par le mouvement #MeToo pour les atteintes sexuelles, les signataires s’engagent à « éliminer, prévenir et répondre à toutes les formes de violences et de pratiques néfastes à l’égard des femmes et des filles ».

Et ce, « dans les sphères publiques comme privées, y compris via les réseaux sociaux ». De même, ils promettent de lutter contre « la traite des êtres humains et l’esclavage moderne » et de « garantir l’accès à la justice, et la fourniture de services de soutien, notamment juridique, sanitaire et social, à toutes les femmes victimes de violences », précise leur déclaration.

Erdogan attendu à Bruxelles, l’UE envisage d’accueillir 1.500 enfants migrants

Le président turc est attendu lundi à Bruxelles où il doit aborder la question migratoire avec les dirigeants de l’Union européenne alors que des pays « volontaires » du bloc des 27 envisagent de prendre en charge 1.500 enfants migrants bloqués sur les îles grecques.

« Je vais avoir une rencontre avec des responsables de l’Union européenne demain en Belgique », a déclaré dimanche Recep Tayyip Erdogan, lors d’un discours à Istanbul retransmis à la télévision. Il a ajouté espérer « revenir de Belgique avec des résultats différents ».

A Bruxelles, on a annoncé que M. Erdogan rencontrerait à 18H00 (17H00 GMT) le président du Conseil européen Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Ils discuteront notamment « des problèmes de migrations, de sécurité, de la stabilité dans la région et de la crise en Syrie », a annoncé sur Twitter le porte-parole de M. Michel, Barend Leyts.

M. Erdogan a aussi appelé dimanche la Grèce à « ouvrir ses portes » aux migrants pour qu’ils se répandent ensuite dans le reste de l’Union européenne.

« Hé, la Grèce! Je te lance un appel… Ouvre tes portes également et libère-toi de ce fardeau », a-t-il lancé. « Laisse-les aller dans d’autres pays européens ».

Des dizaines de milliers de migrants tentent de passer la frontière entre la Turquie et la Grèce depuis que le président turc a annoncé le 29 février qu’il cessait de respecter un accord de mars 2016 avec l’Union européenne. Cet accord prévoyait que les migrants restent en Turquie, en échange d’une aide financière européenne à Ankara.

Aux termes de cet accord, la Turquie avait accepté de contenir le flot des migrants qui fuient la guerre en Syrie, en échange de plusieurs milliards d’euros.

Mais Ankara estime l’aide obtenue pour l’instant insuffisante pour faire face au coût des quatre millions de migrants et de réfugiés, principalement Syriens, qu’elle accueille depuis des années.

– « Soutenir la Grèce » –

La Turquie souhaite aussi obtenir le soutien de l’UE à ses opérations militaires dans le nord de la Syrie. L’offensive du régime syrien, appuyée par Moscou, contre la province d’Idleb (nord-ouest), dernier bastion rebelle en Syrie, a provoqué une catastrophe humanitaire, avec près d’un million de personnes déplacées. Ankara redoute qu’elles affluent vers son territoire.

Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et le président du Conseil européen Charles Michel avaient rencontré à Ankara mercredi M. Erdogan. Celui-ci s’est aussi entretenu au téléphone avec la chancelière allemande Angela Merkel, qui avait piloté les négociations ayant abouti à l’accord de 2016.

Vendredi, le président turc a relâché un peu la pression migratoire sur l’UE en donnant l’ordre aux garde-côtes d’empêcher les migrants de traverser la mer Egée, autre voie de passage vers la Grèce.

Les autorités grecques ont annoncé jeudi que plus de 1.700 d’entre eux étaient arrivés sur les îles grecques, venant s’ajouter aux 38.000 déjà présents qui surpeuplent les camps de réfugiés dans des conditions de plus en plus précaires.

Depuis Berlin, le gouvernement allemand a annoncé lundi matin qu’une coalition de pays « volontaires » de l’Union européenne envisage de prendre en charge jusqu’à 1.500 enfants migrants bloqués sur les îles grecques par mesure de soutien « humanitaire ».

Les noms des pays impliqués n’ont pas été précisés.

« Nous voulons soutenir la Grèce à faire face à la situation humanitaire difficile de 1.000 à 1.500 enfants se trouvant sur les îles » du pays, ont ajouté les partis de la coalition gouvernementale de la chancelière Angela Merkel, conservateurs et sociaux-démocrates, à l’issue d’une réunion de plusieurs heures ayant commencé dimanche soir.

« Il s’agit d’enfants qui, en raison d’une maladie ont urgemment besoin de soins, ou d’enfants non accompagnés et âgés de moins de 14 ans, pour la plupart des filles », ont-ils souligné.

Vol MH17: le procès s’ouvre aux Pays-Bas en l’absence des accusés

Le premier procès dans l’affaire du crash du vol MH17 s’ouvre lundi aux Pays-Bas, malgré l’absence des quatre hommes accusés d’avoir provoqué l’explosion de l’appareil au-dessus de l’Ukraine il y a plus de cinq ans.

Le Boeing 777 de la compagnie Malaysian Airlines, parti d’Amsterdam pour Kuala Lumpur le 17 juillet 2014, avait été touché en plein vol par un missile BUK de conception soviétique au-dessus de la zone de conflit armé avec les séparatistes pro-russes dans l’est de l’Ukraine. Les 298 personnes à bord, parmi lesquelles 196 Néerlandais, avaient été tuées.

Les Russes Sergueï Doubinski, Igor Guirkine et Oleg Poulatov, ainsi que l’Ukrainien Leonid Khartchenko, quatre hauts gradés des séparatistes pro-russes de l’est de l’Ukraine, sont poursuivis pour meurtre et pour avoir délibérément causé le crash de l’avion.

Premiers suspects à être inculpés dans cette affaire, ils sont accusés par le parquet néerlandais d’avoir convoyé le système de missiles anti-aériens BUK, avant que celui-ci ne soit tiré par d’autres personnes encore non identifiées.

La Russie et l’Ukraine n’extradant pas leurs ressortissants poursuivis à l’étranger, les quatre hommes ne sont pas attendus aux audiences qui débuteront lundi à 10H00 (9H00 GMT) au tribunal de Schiphol, dans la banlieue d’Amsterdam, à quelques encablures de l’aéroport d’où le Boeing avait décollé. Ils sont donc jugés par contumace.

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a déclaré vendredi que le travail du tribunal s’effectue « en toute indépendance ».

Ce procès, qui devrait durer plus d’un an, « est une étape très importante pour parvenir à la vérité mais aussi à la justice pour les victimes et leurs proches », a affirmé M. Rutte.

– « Parti pris » –

L’équipe internationale d’enquêteurs, dirigée par les Pays-Bas, a établi en mai 2018 que l’avion avait été abattu par un missile provenant de la 53e brigade antiaérienne russe basée à Koursk (sud-ouest).

A la suite de ces révélations, les Pays-Bas et l’Australie, dont 38 ressortissants ont péri dans le drame, ont ouvertement imputé à la Russie la mort de leurs ressortissants.

Moscou a toujours nié avec véhémence toute implication dans le crash, et rejeté la faute sur Kiev.

La porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a accusé vendredi les Pays-Bas de tenter « de faire pression sur le tribunal » néerlandais, évoquant une « campagne médiatique caractérisée par un parti pris accusateur envers la Russie ».

« Dans les derniers jours avant les audiences, tout a été fait pour combler les lacunes dans les preuves présentées et camoufler la falsification des faits dans cette version décidée à l’avance », a-t-elle fustigé.

Les quatre accusés encourent la perpétuité.

Le plus connu d’entre eux, Igor Guirkine, surnommé « Strelkov » (« Tireur »), était l’un des principaux commandants des séparatistes du début du conflit contre l’armée ukrainienne il y a cinq ans, et probablement leur représentant le plus médiatique à l’époque. Il dément toute implication des séparatistes ukrainiens pro-russes dans la tragédie.

– Un symbole « important » –

Selon les experts, la première semaine d’audiences devrait principalement se concentrer sur des questions administratives plutôt que sur la présentation de témoignages et de preuves.

Malgré un banc des accusés vides, ce procès représente un symbole fort pour les proches des victimes.

« Il est très important que les quatre premiers suspects soient jugés », estime Piet Ploeg, le président d’une association de victimes néerlandaise, qui a perdu son frère, sa belle-soeur et son neveu dans la catastrophe.

« Nous attendons (le début du procès) avec impatience, mais nous sommes également conscients que cela va être très dur à affronter », a-t-il expliqué à l’AFP.

Les enquêteurs chargés de faire la lumière sur l’explosion de l’avion du vol MH17 tentent toujours d’identifier les personnes ayant déclenché le lancement du missile, n’excluant pas de nouvelles inculpations dans le futur.

Ils ont notamment dévoilé à la mi-novembre le contenu de conversations téléphoniques révélant des « liens étroits » entre les suspects et de hauts responsables russes, parmi lesquels Vladislav Sourkov, un influent conseiller du président russe Vladimir Poutine, et le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou.

« Ce procès ne sera pas, je le crains, la fin de tout le processus. L’enquête sur l’implication d’autres personnes se poursuit », a assuré Mark Rutte.

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Afghanistan: deux investitures présidentielles et un avenir en suspens

Deux cérémonies d’investiture présidentielle sont prévues lundi en Afghanistan, l’une pour Ashraf Ghani, réélu en septembre, l’autre pour Abdullah Abdullah, arrivé second, alors que le gouvernement de Kaboul, affaibli par ces querelles, doit bientôt négocier l’avenir du pays avec les talibans.

Le scénario rappelle les pires moments du scrutin de 2014, que les deux mêmes protagonistes affirmaient également avoir remporté.

M. Abdullah, qui avait alors dénoncé des fraudes « industrielles », n’avait toutefois pas organisé son sacre. Après trois mois de crise constitutionnelle et une médiation de Washington, il avait accepté un poste de chef de l’exécutif dans un gouvernement d’union nationale.

Un tel dénouement n’étant pour l’instant pas à l’ordre du jour, l’Afghanistan s’oriente vers une crise institutionnelle profonde, alors que les deux cérémonies d’investiture doivent démarrer presque au même moment, lundi matin (vers 3H30 GMT) à Kaboul.

Le moment ne pourrait être plus mal choisi car un dialogue inter-afghan doit réunir mardi les talibans, les autorités, l’opposition et la société civile, qui doivent tenter de s’entendre sur l’avenir du pays. La division au sein de l’exécutif ne peut qu’affaiblir Kaboul et, à l’inverse, renforcer les positions des insurgés.

Ces négociations, actées dans l’accord signé le 29 février à Doha entre Etats-Unis et rebelles, sont toutefois parties pour être retardées. Ashraf Ghani refuse d’honorer l’un des principaux points de cet accord, non ratifié par son gouvernement: la libération de jusqu’à 5.000 prisonniers talibans en échange de celle de jusqu’à 1.000 membres des forces afghanes aux mains des insurgés.

« Les talibans vont dire à l’équipe du gouvernement de régler leurs problèmes internes puis venir et parler », pronostique l’analyste Atta Noori, interrogé par l’AFP. « L’unité est leur seule option s’ils veulent gagner à la table des négociations. »

Les insurgés, toujours opposés aux élections en Afghanistan, n’ont jamais reconnu le gouvernement de Kaboul, qu’ils qualifient de fantoche des Etats-Unis.

– « Intérêts personnels » –

Avec très peu de nouvelles idées, les deux hommes politiques ont aussi perdu la confiance d’une grande partie de la population.

« Il est impossible d’avoir deux présidents dans un seul pays », soupire Ahmad Jawed, un chômeur de 22 ans, demandant aux candidats « de mettre leurs intérêts personnels de côté et de penser à leur pays plutôt que de se battre pour le pouvoir ».

« Ils font des promesses pendant leurs campagnes mais ne les tiennent pas », déplore Noman Formuli, un habitant de Kaboul. « Ils ont promis d’amener la sécurité, ils ont échoué. Ils ont promis des emplois pour le pays, ils ont échoué », observe le jeune homme de 24 ans.

Les résultats définitifs de la présidentielle, organisée en septembre, n’avaient été annoncés qu’en février, en raison notamment du dépôt par les candidats de 16.500 plaintes pour irrégularités.

Ashraf Ghani a obtenu 50,64% des 1,8 million de votes pris en compte. Abdullah Abdullah, qui n’a réuni que 39,52% des suffrages, a qualifié ces résultats de « trahison nationale »

Pendant ce temps, les combats ont repris de plus belle dans les campagnes depuis que les insurgés ont mis fin le 2 mars à une trêve partielle de neuf jours et repris leur offensive contre les forces de sécurité afghanes, tuant des dizaines de personnes en une semaine.

La capitale n’a pas non plus été épargnée par l’augmentation des violences, avec une attaque revendiquée par le groupe Etat Islamique qui a fait 32 morts et des dizaines de blessés vendredi.

La trêve partielle, pendant laquelle le nombre des attaques s’était effondré, avait été imposée par Washington aux insurgés en tant que préalable à l’accord signé à Doha le 29 février.

Selon ce texte, les Etats-Unis s’engagent à un retrait complet des troupes étrangères dans les 14 mois, en échange de garanties des talibans.

Journée mondiale des femmes: l’Espagne défile contre le « patriarcavirus »

Battant du tambour ou portant des masques chirurgicaux contre le « patriarcavirus », des centaines de milliers de manifestantes ont déferlé dans les rues d’Espagne dimanche pour la journée internationale des droits des Femmes.

« Le machisme tue plus que le coronavirus », pouvait-on lire sur l’une des pancartes qui émergeaient de la marée violette, couleur du féminisme, qui a traversé Madrid en fin de journée.

Quelque 120.000 personnes ont marché, crié, chanté ou dansé dans les rues de la capitale pour réclamer l’égalité et la sécurité pour les femmes du monde entier, selon les chiffres de la préfecture de Madrid, soit nettement moins que les 350.000 recensées l’an dernier.

« Cette année je devais venir avec deux collègues de travail. Mais en fin de compte, elle ne sont pas venues à cause du coronavirus. Elles ont des proches fragiles, c’est pour éviter de possibles contaminations », a déploré comme de nombreuses autres manifestantes la madrilène Beatriz Casado Gomez, 59 ans, venue avec ses deux filles.

– « Machismovirus » –

Mais plutôt que d’avoir peur du nouveau coronavirus, de nombreuses manifestantes ont récupéré et détourné l’épidémie mondiale avec d’autres slogans tels que « Y en a marre de satisfaire le machismovirus ».

« Patriarcavirus », pouvait-on lire aussi sur le masque sanitaire d’une manifestante, alors que le hashtag #patriarcavirus » est devenu viral sur Twitter après sa diffusion par un collectif féministe de Madrid cette semaine.

Le chant « Un violeur sur ton chemin », devenu un hymne féministe viral après son succès au Chili fin 2019, a lui aussi été entonné et chorégraphié plusieurs fois dans la journée aux quatre coins du pays.

Étudiante mexicaine de 21 ans à Madrid, Lily Quintero, a confié en défilant dans le cortège de la capitale qu’elle avait le 8 mars en tête avant d’arriver en Espagne: « J’avais lu sur les manifestations féministes ici à Madrid, surtout le 8 mars. Alors quand j’ai choisi de venir en échange universitaire, je savais que ce serait une opportunité ».

– L’Espagne comme référence –

En Espagne, le 8 mars est devenu un rendez-vous incontournable pour les féministes depuis 2018 lorsque une grève massive avait été suivie et des centaines de milliers de personnes avaient défilé dans les rues.

Cette année, l’édition a été marquée par un appel national des organisations féministes à « une révolte féministe » et « sans frontière », comprenant notamment des appels à un féminisme plus inclusif vis-à-vis des personnes transgenres.

« Avec un pénis ou avec un vagin, les femmes sont combatives ! », pouvait-on entendre chanté en tête de cortège. Un appel à la solidarité vis-à-vis des femmes migrantes à la frontières greco-turques a également été diffusé nationalement.

Des dizaines de manifestations ont eu lieu dans tout le pays, et notamment dans les grandes villes comme Barcelone et Séville, où elles ont mobilisé chaque fois des dizaines de milliers de personnes.

Considérée comme pionnière depuis l’adoption de la loi de 2004 sur les violences de genre, l’Espagne compte un puissant mouvement féministe et dispose par ailleurs d’un observatoire public de ces crimes et délits qui a comptabilisé 1.047 féminicides dans le pays depuis 2003, dont certains noms dépassaient de la foule dimanche à Madrid.