Egypte: la plus vieille pyramide encore debout rouvre après rénovation

La pyramide du pharaon Djoser à Saqqara, vieille de 4.700 ans et considérée comme la plus ancienne encore visible en Egypte, a rouvert au public jeudi au sud du Caire après plusieurs années de rénovation, a constaté une journaliste de l’AFP.

« Nous rouvrons aujourd’hui, après sa restauration, la plus ancienne pyramide encore debout en Egypte », a déclaré, lors d’une cérémonie jeudi au pied de la célèbre pyramide à degrés, le ministre des Antiquités et du Tourisme Khaled el-Enany.

Il s’agit également du « premier édifice entièrement construit en pierre du monde », selon le ministre.

Le projet de rénovation de ce monument avait débuté en 2006 avant d’être interrompu « pour des raisons sécuritaires » liées à la révolte populaire de 2011. Il avait repris en 2013, selon Ayman Gamal Eddine, responsable du projet au ministère des Antiquités.

Le coût total des travaux de restauration s’élève à 104 millions de livres égyptiennes, soit six millions d’euros, selon le gouvernement égyptien.

Située à 20 km au sud du Caire, la pyramide domine une vaste nécropole dans la région de Memphis, première capitale égyptienne.

Haut d’environ 60 mètres et doté de six étages, ce monument a été construit vers 2.700 avant J.-C. par le célèbre architecte Imhotep, au-dessus d’une cavité profonde de 28 mètres abritant une tombe de granit rose.

« Les premiers à s’être intéressés à la préservation la pyramide étaient les dirigeants de la 26e dynastie » au VIIe et VIe siècles avant notre ère, a indiqué à l’AFP M. Gamal Eddine, montrant aux premiers visiteurs les poutres en bois millénaires qui soutiennent, par endroits, le plafond de l’édifice.

Les travaux avaient été rendus nécessaires après qu’un séisme eut endommagé considérablement l’intérieur de la pyramide en 1992.

En 2014, une polémique avait éclaté lorsque des médias égyptiens avaient fait état d’informations selon lesquelles la pyramide de Djoser avait été détériorée par les travaux de rénovation.

Des ONG égyptiennes avaient alors critiqué ces travaux, estimant qu’ils altéraient l’aspect originel du monument.

« Jusqu’en 2015, les experts de l’Unesco ont présenté des rapports critiques du projet de restauration, nous avons depuis repris les travaux conformément aux normes de l’Unesco. En 2018, l’Unesco nous a présenté des rapports positifs », a assuré jeudi M. Enany.

– Attirer les touristes –

Le site, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1979, constitue la première nécropole familiale d’Egypte, une pratique introduite par le pharaon Djoser.

Sur cette même nécropole de Saqqara, les autorités égyptiennes avaient dévoilé en avril 2019 une tombe ornée de reliefs colorés et d’inscriptions bien préservées, appartenant à un noble de la Ve dynastie (entre 2.500 et 2.300 avant J.-C.).

Ces dernières années, les autorités ont considérablement renforcé leur communication autour des découvertes archéologiques dans l’espoir d’attirer de nouveau les touristes qui ont déserté l’Egypte en raison des troubles liés à la révolte de 2011.

Les sites archéologiques constituent pour l’Egypte un argument majeur face à la concurrence d’autres destinations touristiques, et dans ce contexte, M. el-Enany, ministre des Antiquités depuis 2016, a également obtenu en décembre dernier le porte-feuille du Tourisme.

« Nous travaillons dur à construire une nouvelle Egypte (…) et la restauration de notre patrimoine figure en tête de nos priorités », a souligné le Premier ministre Mostafa Madbouli, présent jeudi à la cérémonie, en rappelant les nombreux projets gigantesques lancés par son gouvernement.

Parmi eux, se trouvent la construction de la nouvelle capitale administrative et du Grand Musée Egyptien (GEM), tous deux censés être inaugurés fin 2020.

De pestiféré à conseiller: Pékin propose son aide face au virus

Retour d’expérience, envoi de matériel: la Chine, devenue aux yeux du monde l’épicentre de l’épidémie de Covid-19, veut changer son image en proposant son aide et son expertise à des pays étrangers de plus en plus touchés.

Pointée du doigt comme étant la source du coronavirus, elle a subi comme ses ressortissants un certain ostracisme ces dernières semaines, mais offre désormais experts, conseils et tests de dépistage à la communauté internationale.

Un vice-ministre des Affaires étrangères a indiqué jeudi que la Chine avait déjà partagé son expérience en matière de traitement des malades avec « un grand nombre » de pays.

Une équipe d’experts a été dépêchée en Iran –l’un des principaux foyers à l’étranger avec la Corée du Sud et l’Italie–, acheminant 5.000 kits de dépistage et 250.000 masques.

Du matériel de test a aussi été expédié au Pakistan, au Japon et dans certains pays d’Afrique, selon un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian.

« Tout en poursuivant notre travail de prévention en Chine (…) nous fournirons, dans la limite de nos capacités, un soutien aux pays étrangers », a-t-il déclaré cette semaine.

Au moment où le nombre de nouvelles contaminations chute en Chine et grimpe à l’international, les autorités sanitaires sont vigilantes face à l’arrivée dans le pays de personnes infectées venues de l’étranger.

Vingt d’entre elles ont été recensées jusqu’à présent, dont certaines originaires d’Italie et d’Iran.

Plusieurs villes dont Pékin imposent des quarantaines de 14 jours aux personnes venant des pays les plus touchés. Et la province du Hubei (centre), épicentre de l’épidémie, reste coupée du monde depuis fin janvier.

– Guide en persan –

Signe d’une inversion de tendance: s’il y a un mois encore, ce sont les étrangers qui se pressaient pour évacuer leurs ressortissants du Hubei, c’est la Chine qui a rapatrié cette semaine 146 de ses citoyens depuis l’Iran.

Les autorités sanitaires chinoises ont partagé leurs conseils techniques via visioconférence avec l’Union européenne (UE) et des pays comme l’Azerbaïdjan, la Biélorussie, l’Arménie ou le Turkménistan.

Un guide des bonnes pratiques a également été traduit en persan, langue officielle en Iran, et proposé en téléchargement gratuit.

Par ailleurs, la Chine, en pénurie de fournitures médicales le mois dernier, notamment de masques, a depuis massivement repris la production dans ses usines.

Selon le ministère de l’Industrie, la production de combinaisons de protection excède désormais la demande. Au point qu’il encourage les entreprises à exporter.

La Chine va continuer à « revendiquer une forme d’autorité » sur l’épidémie au nom de ses réalisations, selon la sinologue Dorothy Solinger, de l’Université de Californie.

« Le souci, c’est que la plupart des pays ne peuvent pas commander à leur population comme le gouvernement chinois. Il est donc peu vraisemblable que la Chine devienne véritablement un modèle. »

– ‘Propagande’ –

Le gouvernement a fait l’objet d’un torrent de critiques sur les réseaux sociaux après qu’un médecin du Hubei, réprimandé par la police pour avoir alerté les autorités sur le coronavirus, est décédé de la maladie en février.

Les autorités locales ont également été critiquées pour la lenteur de leur réaction.

Mais les médias profitent aujourd’hui du reflux des nouvelles contaminations dans le pays pour louer le système politique chinois.

« Il serait impossible pour les pays européens d’adopter les mesures radicales que la Chine a prises », a souligné le tabloïd nationaliste Global Times dans un récent éditorial.

Pékin cherche à montrer « que son système de gouvernance est meilleur que celui des démocraties occidentales », estime Yun Jiang, chercheuse à l’Université nationale australienne.

« La propagande s’est concentrée sur ce qu’elle présente comme un avantage compétitif du pays », avec notamment « la construction très rapide d’hôpitaux et la brusque mise sous cloche de villes », souligne Mme Yun.

Selon elle, si d’autres pays peinent à endiguer la maladie Covid-19, la Chine aura tout loisir de souligner que les critiques initiales sur sa gestion de la crise étaient peut-être injustifiées.

« Ce serait une bénédiction pour elle dans sa campagne de communication », juge Mme Yun.

Coronavirus: 107 morts en Iran, écoles et universités fermées pour un mois

Ecoles et universités vont être fermées pour un mois pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus en Iran, où le bilan officiel de l’épidémie se monte jeudi à 107 morts.

« Ecoles et universités seront fermées jusqu’à la fin de l’année » iranienne, le 19 mars, a déclaré le ministre iranien de la Santé, Saïd Namaki, lors d’un point de presse télévisé.

Le 19 mars, débutent les vacances du Nouvel An persan qui durent cette année jusqu’au 3 avril. Depuis une dizaine de jours, les universités étaient déjà fermées à l’échelle nationale, tout comme les écoles de plusieurs provinces.

Ces congés sont traditionnellement l’occasion de retrouvailles familiales qui mettent tout l’Iran sur les routes.

« Mais les gens ne doivent pas considérer (la fermeture des établissements scolaires et universitaires) comme une occasion de voyager », a averti M. Namaki.

Au contraire, « ils devraient rester chez eux et prendre nos avertissements au sérieux », a-t-il ajouté. « Ce virus est très contagieux. C’est sérieux, ne jouez pas avec ça. »

Parlant à la suite de M. Namaki, le porte-parole du ministère Kianouche Jahanpour a annoncé le décès de 15 personnes supplémentaires infectées par le nouveau coronavirus.

Cela porte le bilan officiel de l’épidémie à 107 morts dans le pays, sur un total de 3.513 cas.

Par rapport à mercredi, 591 nouveaux cas de personnes contaminées ont été confirmés, a indiqué M. Jahanpour, précisant que « jusqu’à aujourd’hui, des prélèvements ont été réalisés sur 23.327 » personnes soupçonnées d’avoir été infectées par la maladie Covid-19.

« Mais il y a une bonne nouvelle: le taux de guérison augmente », a encore déclaré le porte-parole, en annonçant qu’au total 739 personnes s’étaient débarrassées de la maladie.

Selon les dernières données du ministère, l’épidémie de pneumonie virale partie de Chine touche désormais toutes les provinces du pays. Les quatre provinces les plus touchées sont celles de Téhéran (1.352 personnes contaminées), Qom (centre, 386 cas), Gilan (nord, 333), Ispahan (centre, 238).

Coronavirus: huis clos pour tous les matches de foot au Maroc

Tous les matches de football, pour toutes les compétitions et toutes les catégories, se joueront désormais à huis clos de manière préventive en lien avec l’épidémie mondiale de nouveau coronavirus, a-t-on appris jeudi auprès de la Fédération royale marocaine (FRMF).

Cette décision vise à « veiller à la sécurité des joueurs, des entraîneurs et des supporteurs », selon un communiqué de la FRMF publié sur son site internet.

Le royaume, où le football est le sport numéro un, a fait état jeudi d’un deuxième cas confirmé de contamination.

Plusieurs manifestations publiques, comme le salon annuel de l’agriculture ou une compétition de judo, ont été annulées par précaution ces derniers jours.

De plus, les annulations liées au risque sanitaire commencent à peser sur le secteur touristique, selon la presse marocaine.

Les autorités s’efforcent dans le même temps de lutter contre la multiplication des « fake news » concernant l’épidémie sur les réseaux sociaux et plusieurs personnes ont été arrêtées à ce sujet ces derniers jours.

A la frontière gréco-turque, des citoyens patrouillent pour « éviter l’invasion » de migrants

A la nuit tombée, dans le village de Poros, dans le Nord-Est de la Grèce, les tracteurs sont à l’arrêt et les rues désertes. Sakis, vêtu d’un treillis militaire, se rend le long du fleuve Evros, à la frontière avec la Turquie, « pour défendre les portes de la Grèce et de l’Europe ».

Au bout de ce petit bourg agricole, le fleuve, relativement étroit, reste un point privilégié de passage des réfugiés entrant en Grèce. Depuis la décision de la Turquie d’ouvrir ses portes, le 28 février, policiers lourdement équipés, agriculteurs, éleveurs, chasseurs et pêcheurs bloquent tout accès.

Rassemblés autour d’un feu improvisé, ils veulent « éviter l’invasion », explique Sakis, un agriculteur de 38 ans. Fusil de chasse sur le dos, l’heure est venue de quadriller le secteur.

« J’ai très peu dormi depuis. Jour et nuit, je fais des rondes avec ma voiture sur le chemin longeant le fleuve pour observer si des barques tentent d’accoster sur le rivage grec », raconte-t-il, épuisé.

Dès qu’un migrant est repéré, la police ou l’armée est avertie et l’exilé est embarqué. Giokas Xanthos s’adonne à la pêche régulièrement sur l’Evros et connaît les points sensibles où les passeurs lâchent les migrants: « nous avons une connaissance parfaite du terrain qui peut être utile aux autorités ».

Encore hantée par la crise migratoire de 2015, la population locale sombre dans une rhétorique xénophobe, guerrière, et s’organise pour que les frontières grecques restent hermétiques.

« Avec un voisin comme la Turquie, nous vivons avec une menace permanente. Nous avons besoin d’une aide concrète de l’Europe et pas seulement de promesses », estime le maire de Poros, Athanassios Pemoussis, qui a appelé ses concitoyens à « soutenir les forces de l’ordre grecques dans un combat difficile ».

Depuis que le président turc Recep Tayyip Erdogan a ouvert les frontières de son pays, des dizaines de milliers de réfugiés ont afflué vers la Grèce. Au poste-frontière de Kastanies (Pazarkule côté grec), où les migrants sont massés dans la zone tampon, des échauffourées ont eu lieu ces derniers jours.

Ici, le patron du café « Jojo Wild Rose » assure qu’il n’y a pas de milice « car avec les barbelés ici les migrants ne peuvent pas passer ». Mais plus au sud, où des groupes de migrants tentent des incursions le long des 212 km de frontière souvent poreuse, les patrouilles sont constituées d' »anciens militaires à la retraite depuis plusieurs années », souligne-t-il.

– « Nous sommes en zone de guerre » –

Depuis mardi, Dimitris Kolgionis, maire adjoint de Pherès, la commune de 5.000 habitants dont dépend Poros, a organisé des rotations pour surveiller la frontière: « 500 personnes ont répondu présentes et se relayent par tranches horaires ».

De 9H à 13H, mercredi, c’était au tour de Giorgos Ioumis, retraité, de participer à la patrouille citoyenne: « Toute la région de l’Evros est mobilisée. Nous sommes en zone de guerre et il faut défendre notre territoire ».

Kizialidis Kizialis, 60 ans, agriculteur de Poros, avoue « avoir peur des migrants » mais se félicite « du bon travail du gouvernement et de la police ».

A Poros, le passage semble désormais quasi-impossible. Athènes a doublé ses patrouilles sur toutes ses frontières terrestres et maritimes et demandé le déploiement des renforts de l’agence européenne des frontières Frontex.

Selon le gouvernement grec, près de 7.000 tentatives d’entrées illégales ont été empêchées en 24 heures dans la région et 24 migrants y ont été arrêtés, surtout orginaires d’Afghanistan et du Pakistan, entre mercredi matin et jeudi matin.

Lundi, une vingtaine de tracteurs avec des spots lumineux puissants s’est rendue près du fleuve pour éclairer l’autre côté et dissuader quiconque de passer en Grèce.

« Une démonstration de force qui a été efficace puisque plusieurs personnes ont été arrêtées », constate Athanassios Pemoussis. Des médias grecs rapportent également des arrestations musclées de migrants par des groupes de citoyens armés. « Nous avons des armes par protection », précise Sakis, « nous sommes décidés à garder nos frontières. Et si un accident doit arriver, il arrivera ! ».

« Mal du pays »: des Chinois tentent le retour à Wuhan

Dans l’immense gare déserte, un jeune couple descend du TGV pour retrouver Wuhan. Après plus de 40 jours de séparation, quelques rares Chinois retournent dans la ville à l’épicentre du nouveau coronavirus.La métropole du centre de la Chine est coupée du monde depuis le 23 janvier, plus d’un mois après l’apparition du virus sur un marché de la ville de 11 millions d’habitants.

Mais malgré la quarantaine, les trains ont continué à traverser le Hubei, la province dont Wuhan est la capitale. Et le ralentissement de l’épidémie ces dernières semaines permet à certains Wuhanais de tenter le retour chez eux.

« Il y a des gens qui arrivent de l’étranger et qui pourraient provoquer une nouvelle flambée de l’épidémie. Alors Wuhan va peut-être devenir l’endroit le plus sûr », se rassure Mme Zhao, qui s’apprête à descendre du TGV en gare de Wuhan avec son mari.

Lorsque la ville a été placée de facto en quarantaine, le couple séjournait chez des parents dans la lointaine province du Jilin (nord-est) à l’occasion des congés du Nouvel an chinois.

Depuis, Mme Zhao, 30 ans, et son mari s’inquiétaient pour leur famille restée à Wuhan et se heurtaient parfois à la peur des autres Chinois envers les personnes originaires du Hubei.

– Trois essais ratés –

Quant à leurs tentatives de retour, elles ont été mises en échec par les restrictions imposées aux transports publics dans tout le pays.

« On a essayé trois fois mais à chaque fois nos billets de train ont été annulés », témoigne-t-elle. « On ne pouvait plus rentrer ».

Pour limiter le risque de contagion, les chemins de fer ont drastiquement réduit le nombre de billets mis en vente. Le convoi qui traverse le Hubei est ainsi presque vide, avec quelques voyageurs entièrement revêtus d’une combinaison intégrale et de lunettes de protection, en plus du masque obligatoire.

En dépit de la quarantaine, les habitants du Hubei peuvent rentrer dans leur province aux termes d’un dispositif adopté le mois dernier — à condition qu’ils soient en bonne santé.

« Notre famille est à Wuhan. J’ai le mal du pays », explique à l’AFP Zhao Bojian, un garçon de 13 ans qui se prépare à descendre du train avec son père.

Père et fils se trouvaient au Japon quand leur ville s’est retrouvée bouclée. Ils ont ensuite attendu à Shanghai de voir comment la situation allait évoluer.

« On cherchait le moyen de rentrer. Nous sommes partis pendant très longtemps. Tout ce que je veux c’est rentrer à la maison », explique le garçon, alors que le Hubei rassemble pourtant la grande majorité des plus de 80.000 contaminations et 3.000 décès dénombrés en Chine.

– Discrimination anti-Hubei –

Dans le nord-est, Mme Zhao et son mari redoutaient les discriminations qui frappent parfois les personnes originaires du Hubei.

Ils ont été mis en quarantaine pendant 14 jours, soit la durée maximale supposée de la période d’incubation, et se sont vu interdire l’entrée de commerces.

« On comprenait pourquoi les gens réagissaient comme ça. Ils ont besoin de se protéger », déclare Mme Zhao au journaliste de l’AFP, alors que le personnel du train tente d’interrompre la conversation au motif que les voyageurs sont trop près l’un de l’autre.

Le couple va encore devoir attendre un peu avant de retrouver sa famille élargie: une nouvelle quarantaine de 14 jours l’attend à Wuhan.

Mme Zhao, qui travaille pour une fondation philanthropique, compte ensuite participer à l’effort d’approvisionnement du Hubei.

Son mari, dénommé Gao, se rassure en sachant que ses parents sont en bonne santé, mais le virus n’est pas loin: des amis de la famille ont été contaminés.

Mais d’après lui, d’autres habitants éparpillés aux quatre coins de la Chine s’apprêtent eux-aussi à rentrer au pays.

« On a passé le cap de la peur maximale », assure-t-il.

Soudan: l’épisode le plus sanglant de la contestation a résulté d’une attaque délibérée (ONG)

Au moins 241 personnes ont été tuées dans une attaque délibérée des forces de sécurité soudanaises contre un sit-in à Khartoum le 3 juin 2019, a affirmé jeudi l’ONG Physicians for Human Rights (PHR).

Cet épisode est le plus sanglant du mouvement de contestation du régime de l’ancien président Omar el-Béchir qui a duré cinq mois et fait plusieurs centaines de morts, selon divers bilans. Il s’est produit après le départ de M. Béchir en avril 2019.

Malgré la chute d’Omar el-Béchir écarté par les militaires, les Soudanais ont continué à manifester voyant dans son remplacement par un Conseil militaire un « coup d’Etat ».

Le 3 juin 2019, les forces de sécurité sont intervenues pour faire cesser le sit-in organisé devant le QG de l’armée à Khartoum. Après avoir attribué l’attaque à des « hommes en uniformes », les autorités ont fini par reconnaître qu’elle avait été menée par les forces de sécurité.

Elles ont toutefois affirmé que des manifestants ont été tués « par erreur ». Un comité de médecins, proche des manifestants a avancé un bilan de 127 morts mais les autorités n’ont parlé que de 71 tués.

Pour PHR, une ONG américaine documentant les graves violations des droits humains par le biais de la médecine notamment, il s’agit en réalité d’une série d' »attaques violentes et planifiées (des forces de l’ordre) contre les manifestants prodémocratiques ».

« Ces forces ont ciblé intentionnellement les travailleurs et les établissements de santé par le harcèlement, l’intimidation et la violence et ont soumis les manifestants, hommes et femmes, à des violences sexuelles et sexistes », a accusé l’ONG dans un communiqué accompagnant son rapport de 61 pages.

Le rapport de PHR, intitulé « Chaos et feu, une analyse du massacre du 3 juin 2019 à Khartoum » est basé sur des entretiens avec 30 survivants de l’attaque, des témoignages, des évaluations cliniques et l’analyse de milliers de photos et vidéos.

Ces éléments fournissent des « preuves irréfutables d’actes de violence inadmissibles contre les manifestants prodémocratie, notamment des exécutions extrajudiciaires et des actes de torture, un usage excessif de la force, des violences sexuelles et sexistes, et la disparition forcée de manifestants », a souligné PHR.

« Le massacre du 3 juin contre les civils soudanais des mains des forces de sécurité est une violation flagrante des droits humains », a déclaré Phelim Kine, directeur de la recherche et des enquêtes de PHR.

Une commission d’enquête soudanaise n’a toujours pas rendu ses conclusions définitives sur cet épisode sanglant de la contestation près de dix mois après les faits.

Les militaires se sont associés en août 2019 aux civils au Soudan pour former un Conseil souverain afin de superviser la transition vers un régime civil. Le premier gouvernement post-Béchir a prêté serment le 8 septembre.

Les crocodiles du Nil, animaux de compagnie des Nubiens d’Assouan

Sous le dôme d’une maison nubienne du village de Gharb Soheil, à 900 km au sud du Caire, Mamdouh Hassan cajole un bébé crocodile sous les yeux ébahis des touristes de passage.

Dans cette petite localité plantée sur les rives du Nil, il n’est pas rare que les habitants élèvent des crocodiles chez eux, à l’instar de M. Hassan, âgé de 45 ans.

Chez les Nubiens, l’élevage des reptiles du fleuve égyptien est une tradition ancienne: les hommes les apprivoisent et aiment à les exhiber aux curieux « en signe de force », assure Abdel Hakim Abdo, un habitant du village âgé de 37 ans.

Principale minorité ethnique d’Egypte, les Nubiens ont leurs racines dans le sud du pays et le nord du Soudan actuels.

Mais aujourd’hui, leurs terres ancestrales sont en grande partie submergées par les eaux du lac Nasser, issu de la construction du Haut barrage d’Assouan (sud), inauguré en 1971.

Avec près de 90% de leurs terres inondées, un grand nombre de Nubiens ont dû quitter les rives fertiles du Nil pour les campagnes arides du Sud, les grandes villes d’Egypte ou du Golfe.

– Les anges du Nil –

Pour la civilisation nubienne, qui remonte à près de 7.000 ans, le fleuve sacré représentait la vie.

Jusqu’au début du 20e siècle, plusieurs rites sociaux nubiens –dont le mariage– s’articulaient autour du Nil.

« Le Nil fait partie de l’identité des Nubiens (…) Toutes les créatures qui y vivent sont considérées comme des anges », assure M. Abdo, assis au bord du fleuve millénaire.

Héritier de cette tradition, Gharb Soheil la fait perdurer à travers l’élevage de crocodiles et vit des revenus du tourisme que cette pratique a générés.

A l’entrée de certaines maisons blanches et bleues bordant les ruelles étroites du village, trônent des crocodiles empaillés, indiquant que ces foyers accueillent des alligators.

« Je vous présente Francesca (…) Je l’élève depuis sa naissance » dit M. Hassan, désignant un reptile d’environ 1,50 m de long, qui se prélasse dans un bassin à ses pieds.

Bien que M. Hassan vende également des objets d’artisanat nubien, les touristes qui lui rendent visite n’ont d’yeux que pour Francesca, qui doit son nom à des visiteurs italiens.

Qu’ils soient Egyptiens ou étrangers, les curieux ne cessent d’affluer pour observer de près les bêtes apprivoisées et se photographier à leurs côtés.

Et si les plus âgés de ces prédateurs peuvent dépasser les sept mètres de long, M. Hassan se veut rassurant. « Ils grandissent à nos côtés. Nous les nourrissons et prenons soin d’eux. Naturellement, avec le temps, ils perdent leur férocité. »

« Je suis venu passer les vacances scolaires ici pour que les enfants puissent voir de vrais crocodiles », affirme Hani, un père de famille égyptien âgé de 35 ans.

Pour se procurer ces animaux emblématiques, les éleveurs suivent les femelles au sud du barrage d’Assouan et procèdent à la collecte de leurs oeufs, raconte M. Hassan, qui a appris le métier avec son père, il y a plus de 20 ans.

A l’époque, ce dernier était l’un des premiers du village à se lancer dans l’élevage de crocodiles à des fins touristiques, affirme son fils.

– « Lui, c’est Franco » –

En Egypte, les Nubiens n’ont pas le monopole de l’amour de ces reptiles. Au temps des pharaons, le crocodile était érigé au rang de divinité: Sobek, dieu reptile, protégeait les humains des crues et autres dangers du Nil.

Le temple de Sobek, situé à Kom Ombo, à 40 km au nord d’Assouan, abrite toute sorte de représentations de reptiles, des gravures et plusieurs spécimens d’animaux empaillés.

L’empaillage perdure jusqu’à aujourd’hui en Egypte. Une pratique dont s’enorgueillissent les habitants de Gharb Soheil, qui empaillent certains des crocodiles domestiqués après leur mort.

D’après M. Hassan, l’opération prend entre deux jours et un mois selon la taille et l’âge de l’animal.

« Lui c’est Franco, il est mort il y a un mois », dit-il, portant à bout de bras l’animal empaillé.

Les reptiles sont d’abord vidés de leurs entrailles, puis leur enveloppe est fourrée de paille ou de sciure de bois, avant de les figer dans la position choisie par leur propriétaire.

« Même si nous savons que leur cuir vaut son pesant d’or, nous ne souhaitons pas vendre la peau de nos crocodiles », souligne M. Hassan.

« Nous en sommes fiers. »

Les crocodiles du Nil, animaux de compagnie des Nubiens d’Assouan

Sous le dôme d’une maison nubienne du village de Gharb Soheil, à 900 km au sud du Caire, Mamdouh Hassan cajole un bébé crocodile sous les yeux ébahis des touristes de passage.

Dans cette petite localité plantée sur les rives du Nil, il n’est pas rare que les habitants élèvent des crocodiles chez eux, à l’instar de M. Hassan, âgé de 45 ans.

Chez les Nubiens, l’élevage des reptiles du fleuve égyptien est une tradition ancienne: les hommes les apprivoisent et aiment à les exhiber aux curieux « en signe de force », assure Abdel Hakim Abdo, un habitant du village âgé de 37 ans.

Principale minorité ethnique d’Egypte, les Nubiens ont leurs racines dans le sud du pays et le nord du Soudan actuels.

Mais aujourd’hui, leurs terres ancestrales sont en grande partie submergées par les eaux du lac Nasser, issu de la construction du Haut barrage d’Assouan (sud), inauguré en 1971.

Avec près de 90% de leurs terres inondées, un grand nombre de Nubiens ont dû quitter les rives fertiles du Nil pour les campagnes arides du Sud, les grandes villes d’Egypte ou du Golfe.

– Les anges du Nil –

Pour la civilisation nubienne, qui remonte à près de 7.000 ans, le fleuve sacré représentait la vie.

Jusqu’au début du 20e siècle, plusieurs rites sociaux nubiens –dont le mariage– s’articulaient autour du Nil.

« Le Nil fait partie de l’identité des Nubiens (…) Toutes les créatures qui y vivent sont considérées comme des anges », assure M. Abdo, assis au bord du fleuve millénaire.

Héritier de cette tradition, Gharb Soheil la fait perdurer à travers l’élevage de crocodiles et vit des revenus du tourisme que cette pratique a générés.

A l’entrée de certaines maisons blanches et bleues bordant les ruelles étroites du village, trônent des crocodiles empaillés, indiquant que ces foyers accueillent des alligators.

« Je vous présente Francesca (…) Je l’élève depuis sa naissance » dit M. Hassan, désignant un reptile d’environ 1,50 m de long, qui se prélasse dans un bassin à ses pieds.

Bien que M. Hassan vende également des objets d’artisanat nubien, les touristes qui lui rendent visite n’ont d’yeux que pour Francesca, qui doit son nom à des visiteurs italiens.

Qu’ils soient Egyptiens ou étrangers, les curieux ne cessent d’affluer pour observer de près les bêtes apprivoisées et se photographier à leurs côtés.

Et si les plus âgés de ces prédateurs peuvent dépasser les sept mètres de long, M. Hassan se veut rassurant. « Ils grandissent à nos côtés. Nous les nourrissons et prenons soin d’eux. Naturellement, avec le temps, ils perdent leur férocité. »

« Je suis venu passer les vacances scolaires ici pour que les enfants puissent voir de vrais crocodiles », affirme Hani, un père de famille égyptien âgé de 35 ans.

Pour se procurer ces animaux emblématiques, les éleveurs suivent les femelles au sud du barrage d’Assouan et procèdent à la collecte de leurs oeufs, raconte M. Hassan, qui a appris le métier avec son père, il y a plus de 20 ans.

A l’époque, ce dernier était l’un des premiers du village à se lancer dans l’élevage de crocodiles à des fins touristiques, affirme son fils.

– « Lui, c’est Franco » –

En Egypte, les Nubiens n’ont pas le monopole de l’amour de ces reptiles. Au temps des pharaons, le crocodile était érigé au rang de divinité: Sobek, dieu reptile, protégeait les humains des crues et autres dangers du Nil.

Le temple de Sobek, situé à Kom Ombo, à 40 km au nord d’Assouan, abrite toute sorte de représentations de reptiles, des gravures et plusieurs spécimens d’animaux empaillés.

L’empaillage perdure jusqu’à aujourd’hui en Egypte. Une pratique dont s’enorgueillissent les habitants de Gharb Soheil, qui empaillent certains des crocodiles domestiqués après leur mort.

D’après M. Hassan, l’opération prend entre deux jours et un mois selon la taille et l’âge de l’animal.

« Lui c’est Franco, il est mort il y a un mois », dit-il, portant à bout de bras l’animal empaillé.

Les reptiles sont d’abord vidés de leurs entrailles, puis leur enveloppe est fourrée de paille ou de sciure de bois, avant de les figer dans la position choisie par leur propriétaire.

« Même si nous savons que leur cuir vaut son pesant d’or, nous ne souhaitons pas vendre la peau de nos crocodiles », souligne M. Hassan.

« Nous en sommes fiers. »

Nouveau coronavirus: l’Irak a déploré ses trois premiers morts en une journée

L’Irak a enregistré trois morts du nouveau coronavirus sur la seule journée de mercredi, les premiers décès enregistrés dans ce pays voisin de l’Iran, où l’épidémie a officiellement tué près de 100 personnes.

Bagdad a annoncé 35 cas de contamination au fil des jours. Mais, mercredi, l’épidémie de Covid-19 a tué pour la première fois dans ce pays de 40 millions d’habitants en pénurie chronique de médecins, de médicaments et d’hôpitaux.

En fin de journée, le ministère de la Santé a annoncé coup sur coup deux décès dans la capitale Bagdad: une personne qui souffrait de « déficiences immunitaires », puis un autre, « âgée de 65 ans et souffrant de diverses pathologies ».

Quelques heures plus tôt, un imam de 70 ans était mort à Souleimaniyeh (nord-est), au Kurdistan autonome, selon le porte-parole de la direction de la Santé de la province du même nom, le docteur Iyad al-Naqchabandi.

Cet imam, qui souffrait de problèmes cardiaques et respiratoires, avait été placé en quarantaine pour avoir contracté le virus, selon des sources médicales.

Les autorités religieuses de Souleimaniyeh ont interdit jusqu’à nouvel ordre les prières collectives, dont celle du vendredi. Le gouverneur de la ville, Haval Abou Bakr, a annoncé l’interdiction de tout rassemblement dans la province.

Jusque-là, la très grande majorité des Irakiens contaminés ont séjourné en Iran, mais dans le cas des trois morts de mercredi, les responsables n’ont pas précisé si cela était le cas.

L’Irak redoute particulièrement une épidémie dans les lieux saints chiites, où des pèlerinages réunissent des millions de fidèles venus notamment d’Iran.

Alors que les deux voisins entretiennent de très étroits liens économiques, commerciaux, politiques et religieux, l’Irak a fermé depuis le mois dernier sa frontière avec l’Iran, ainsi qu’avec le Koweït.

Plusieurs mausolées fréquentés chaque année par des millions de pèlerins chiites ont aussi fermé leurs portes, tout comme les écoles, universités, cinémas et autres lieux publics –jusqu’à la fin de la semaine.

Les voyages en Iran sont déjà interdits, de même que désormais vers huit autres Etats –dont la Chine, le Koweït, le Bahreïn ou l’Italie par exemple.

Chaque année, des millions d’Irakiens se rendent en Iran pour du tourisme ou se faire soigner dans les hôpitaux de la République islamique, tant le système de santé irakien est indigent –le pays compte, selon l’OMS, moins de 10 médecins pour 10.000 habitants.

Sur les réseaux sociaux la polémique ne cesse d’enfler avec de nombreux Irakiens partageant des récits d’hôpitaux ayant refusé de prendre en charge des patients disant présenter des symptômes similaires à ceux du nouveau coronavirus.