La Cédéao a-t-elle gagné la partie face aux putschistes ?

Les juntes militaires au Mali, au Burkina Faso et en Guinée ont accepté une transition de deux ans après un bras de fer avec la Cédéao.La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) n’entend pas se plier face aux putschistes de la région. Au moment où certains appellent à sa réforme, l’institution régionale travaille à mettre fin à l’épidémie de coups d’Etat, cinq au total, qui a touché, en l’espace de deux ans, le Mali, le Burkina Faso et la Guinée.

Le président en exercice de l’institution régionale, le président bissau-guinéen Umaro Sissoco Embaló, qui a lui-même failli être renversé en février dernier dans une tentative de putsch, avait évoqué cinq mois plus tard à Paris, en France, l’idée de la création d’une « force anti-putsch », sans toutefois en dévoiler les modalités concrètes.

Toutefois, la Cédéao a réussi à imposer un agenda de deux ans aux juntes militaires malienne, burkinabè et guinéenne. Mais ces dernières ont gagné beaucoup de temps avant d’accepter de s’aligner sur les 24 mois exigés par la Cédéao.

Au Mali, où le président Ibrahim Boubacar Keïta a été évincé en août 2020 par un groupe de militaires dirigé par le colonel Assimi Goïta, les autorités de transition avaient présenté un calendrier de cinq ans, suscitant une réaction indignée de la Cédéao qui a sanctionné le pays par un embargo entre janvier et juillet 2022. Le pouvoir malien a été obligé de revenir sur sa décision puisque le colonel Goïta allait signer en juin un décret pour fixer à 24 mois la durée de la transition, « à compter du 26 mars 2022 », avec en perspective l’organisation des élections en février 2024.

Des putschistes qui tiennent parole ?

En visite à la mi-octobre à Bamako, la sous-secrétaire d’Etat américaine aux affaires politiques, Victoria Nuland, constate que les autorités maliennes tiennent jusqu’à présent leurs promesses d’organiser les élections présidentielle et législatives à date échue. « Je vais répéter ce que j’ai dit au Mali, à savoir que jusqu’à présent, d’après ce que nous avons pu vérifier, le gouvernement intérimaire malien tient son engagement de respecter le calendrier convenu pour les élections en 2024 », a affirmé la diplomate américaine.

Au Burkina, un pays du Sahel victime comme le Mali de la violence jihadiste, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba a dirigé en janvier 2022 le commando qui a renversé le président Roch Marc Christian Kaboré. S’il s’était accordé avec la Cédéao de mener une transition « raisonnable (…) de 24 mois à compter du 1er juillet 2022 au 1er juillet 2024 », M. Damiba ne restera que huit mois comme chef de la junte burkinabè. Victime à son tour d’un coup d’Etat mené par le capitaine Ibrahim Traoré, âgé de 34 ans, il est contraint à la démission dimanche 2 octobre avant de se réfugier à Lomé, au Togo.

Dès sa prise du pouvoir, le jeune capitaine burkinabè s’est engagé à respecter la durée de la transition conclue avec la Cédéao par son prédécesseur. Après avoir été désigné chef de l’Etat lors des Assises nationales organisées du 14 au 15 octobre dans la capitale Ouagadougou, Ibrahim Traoré a signé la Charte de la transition de 21 mois, « à compter du 2 octobre 2022 ». Il respecte ainsi ses engagements d’un retour des civils au pouvoir en juillet 2024 à l’issue d’une élection présidentielle.

Menacée de sanctions par le président en exercice de la Cédéao, la Guinée est rentrée tardivement dans les rangs. En effet, la junte qui dirige ce pays depuis le coup d’Etat du 5 septembre 2021 contre le président Alpha Condé, a accepté de rendre le pouvoir aux civils au bout de deux ans en lieu et place des trois ans prévus. « Dans un compromis dynamique, les experts de la Cédéao et de la Guinée ont conjointement développé un chronogramme consolidé de la transition étalé sur 24 mois », se réjouissait en octobre dernier l’organisation régionale dans un communiqué.

La sécurité, l’autre défi de la Cédéao

Toutefois, le chef de la junte guinéenne, le colonel Mamadi Doumbouya, a précisé que ce calendrier prendrait effet à compter du 1er janvier 2023, soit un peu plus de deux ans après sa prise du pouvoir. La Cédéao n’a pas validé cette décision unilatérale de Conakry. Le calendrier devrait être présenté au prochain sommet de l’organisation régionale, prévu avant la fin de l’année, « pour son approbation afin de déclencher sa mise en œuvre », affirme la Cédéao.

Traitée de « syndicat de chefs d’Etat » par une partie de l’opinion publique ouest-africaine, la Cédéao est appelée à se réformer par d’autres pour mieux prendre en compte les aspirations des peuples ouest-africains surtout au point de vue sécuritaire. En effet, le contexte géopolitique dans la région est marqué par la percée des groupes jihadistes et des réformes constitutionnelles contestées dans certains pays dont l’objectif est de permettre au président sortant de se maintenir au pouvoir. Selon plusieurs observateurs, ces situations expliquent la survenue des coups d’Etat ces deux dernières années au Mali, au Burkina en Guinée.

« Fondamentalement, il me semble que la Cédéao ne doit pas simplement s’intéresser aux aspects politiques. Elle doit aussi s’impliquer dans la sécurisation du territoire. Sur ce point, il n’y a pas jusqu’à présent d’indications claires de la part des organes de la Cédéao pour montrer qu’en tant qu’organisation régionale, comme elle l’avait fait pour le Liberia et la Sierra Leone, elle s’implique vraiment militairement dans la recherche de la paix et la sécurité au Burkina Faso. Si cela ne se fait pas, il va être maintenant difficile d’exiger à ces militaires d’organiser des élections dans » des délais raisonnables pour un retour des civils au pouvoir dans leurs pays respectifs, explique à APA Ibrahima Kane, spécialiste des questions régionales.

Mobilisation record de fonds pour l’autoroute Lagos-Abidjan

La Banque africaine de développement (BAD) annonce avoir obtenu des ressources importantes pour cette infrastructure, en cours de réalisation.« Lors du Forum virtuel sur l’investissement en Afrique, qui s’est tenu en mars de cette année, nous avons obtenu 15,6 milliards dollars (plus de 10.350 milliards Fcfa) d’investissements pour la construction de l’autoroute Lagos-Abidjan », a dit mercredi le président de la BAD, Akinwumi Adesina, à l’ouverture de la 3è édition de Africa Investment forum qui a lieu à Abidjan du 2 au 4 novembre 2022.  

Le président du Groupe de la BAD, Akinwumi Adesina, a fait savoir que « cette autoroute, qui assure 75% des échanges commerciaux en Afrique de l’Ouest, contribuera à stimuler la croissance, le commerce et les investissements dans toute la région ».

A l’occasion de ce forum qui a réuni plus de 1.500 participants, M. Adesina a déclaré qu’« aujourd’hui, le président Ouattara, le président Akufo-Addo et le président Talon discuteront de l’emplacement du secrétariat du projet, alors que nous le mettons en route ».

Durant ces trois jours, « nous aurons répertorié plusieurs projets prêts à être investis pour vous, investisseurs », a-t-il lancé, avant d’ajouter que ceux-ci vont des énergies renouvelables à l’hydroélectricité, en passant par les infrastructures gazières, les chemins de fer, les routes et le transport maritime.

Le portefeuille de projets comprend également les secteurs de l’agriculture, de la santé, de l’exploitation minière, de la fabrication d’engrais, des infrastructures portuaires et les transports urbains verts, ainsi que le sport, le logement urbain et les fonds d’investissement privés.

« Nous avons des investissements ciblant les entreprises dirigées par des femmes », a-t-il fait savoir.

« Les analyses de Moody’s sur les défauts de paiement des investissements en infrastructures sur 14 ans montrent que l’Afrique a le taux de défaut de paiement le plus bas du monde (5,5 %), comparé à l’Amérique latine (12,9 %), l’Asie (8,8 %), l’Europe de l’Est (8,6 %), l’Amérique du Nord (7,6 %) et l’Europe de l’Ouest (5,9 %) », a-t-il fait observer.

M. Adesina a soutenu que « l’Afrique n’est pas aussi risquée » comme pensent des investisseurs, soulignant que « la perception n’est pas la même que la réalité ». L’objectif de Africa Investment Forum est de faire en sorte que « les investissements atterrissent en Afrique comme un avion sur une piste d’atterrissage lisse ».

Plus de 100 milliards de dollars (plus de 66.000 milliards Fcfa) de deals transactionnels attendus à ce forum, organisé par la Banque africaine de développement (BAD), en collaboration avec la Côte d’Ivoire.  

Ouverture à Abidjan de Africa Investment Forum 2022

Plus de 100 milliards de dollars (plus de 66.000 milliards Fcfa) de deals transactionnels sont attendus à ce forum, organisé par la Banque africaine de développement (BAD), en collaboration avec la Côte d’Ivoire.Cette rencontre a enregistré la participation de trois chefs d’Etat, notamment celui du Ghana Nana Akufo-Addo, du Zimbabwe Emmerson Mnangagwa, de l’Éthiopie Mme Sahle-Work Zewde, des chefs de gouvernement, des bailleurs de fonds et des promoteurs de projets.

Ouvrant l’édition 2022 de Africa Investment Forum, le vice-président de la République de Côte d’Ivoire Meyliet Tiémoko Koné, a relevé que les pays africains connaissent des chocs extérieurs dus à la crise de Covid-19 et au conflit russo-ukrainien.

Cela, dira-t-il, a entraîné de lourdes conséquences économiques, financières et sociales. En outre, les Etats africains subissent durement les effets de la hausse des coûts du pétrole et du fret avec des difficultés d’approvisionnement en produits de base.

« La présence des chefs d’Etat et des gouvernements à cette rencontre, aux côtés des différents investisseurs africains et internationaux, est une des preuves de notre détermination à créer ensemble un environnement économique favorable à la réalisation des investissements nécessaires pour accélérer la transformation du continent africain », a-t-il ajouté.

« Après les deux premières éditions qui ont permis d’identifier un portefeuille de transactions respectivement à 46,9 milliards de dollars US et 67,7 milliards de dollars US, nous espérons franchir la barre de 100 milliards de dollars lors de cette 3e édition », a déclaré M. Meyliet Koné.   

« Le Forum sur l’investissement en Afrique génère des investissements extraordinaires pour l’Afrique. En quatre ans, depuis le début du Forum en 2018, il a permis de mobiliser 110 milliards de dollars d’intérêts d’investissement pour l’Afrique », a précisé le président de la BAD, Akinwumi Adesina.

A ce forum, « nous concluons des accords et des deals transformationnels », a indiqué M. Adesina, évoquant « le financement titrisé de 600 millions de dollars pour soutenir le Conseil du cacao du Ghana, (ce qui) a aidé le Ghana à augmenter sa production de cacao d’un million de tonnes métriques, avec des infrastructures d’entreposage et de transformation du cacao ».

Le président du Ghana, Nana Akufo-Addo, a lancé un message aux investisseurs, soutenant que c’est vrai qu’il y a des difficultés et des contraintes, mais il y a des opportunités à saisir et l’Afrique représente un grand dividende démographique qu’il faudrait prendre en considération.     

Pour sa part, la présidente de l’Éthiopie Mme Sahle-Work Zewde, a appelé à changer le regard sur l’Afrique qui est vue comme un continent où sévit la faim et la pauvreté, faisant remarquer que les lignes bougent en termes d’investissements et de développement économique. 

L’édition 2022 de Africa Investment Forum qui se tient du 2 au 4 novembre sur les bords de la lagune Ebrié, intervient après celle de 2018 et 2019 en Afrique du Sud. Ces trois éditions se sont tenues en présentielle, selon les organisateurs qui indiquent qu’une rencontre en ligne a eu lieu lors de la crise de Covid-19. 

Zimbabwe : les ressortissants menacés d’expulsion d’Afrique du Sud exonérés de droits de douane

Le gouvernement zimbabwéen a renoncé aux droits d’importation sur les effets personnels de milliers de Zimbabwéens menacés d’expulsion de l’Afrique du Sud voisine, en attendant l’expiration de leurs permis de travail spéciaux l’année prochaine, a déclaré mardi, la ministre de l’Information Monica Mutsvangwa.Plus de 189.000 Zimbabwéens vivant en Afrique du Sud sont dans l’incertitude depuis que les autorités de Pretoria ont annoncé en novembre 2021 ont annoncé leur volonté de mettre fin aux permis d’exemption du Zimbabwe (ZEP) d’ici au 31 décembre 2022. La date limite a ensuite été reportée à la fin du mois de juin 2023.

La ministre zimbabwéenne de l’Information, Monica Mutsvangwa a déclaré que les Zimbabwéens de retour au pays seraient autorisés à ramener tous leurs biens en franchise de droits, notamment les véhicules.

« Le gouvernement zimbabwéen a publié des directives et des règlements pour les résidents de retour qui comprennent un véhicule en franchise de droits et aucune limite aux biens personnels », a confié la ministre aux journalistes à la fin de la réunion hebdomadaire du Cabinet.

Les ZEP, qui ont été introduites en 2009, ont permis aux Zimbabwéens de travailler en Afrique du Sud sans obtenir les permis de travail normaux qui sont délivrés aux autres ressortissants étrangers.

L’expiration prochaine des ZEP signifie que les Zimbabwéens doivent alors justifier leur séjour par d’autres formes d’autorisation de séjour.

Pour obtenir un permis de travail, les Zimbabwéens doivent s’adresser au ministère sud-africain de l’Intérieur et prouver qu’ils possèdent une compétence particulière qui n’est pas disponible dans le pays.

Mme Mutsvangwa a déclaré que les autorités de Harare avaient engagé le gouvernement sud-africain à assurer une coordination lors des expulsions de l’année prochaine.

Elle a ajouté que le gouvernement avait mis en place un comité interministériel chargé de coordonner le transport et la logistique, la sécurité, la documentation, le soutien à la réintégration, la mobilisation des ressources, l’information et la communication, ainsi que la santé et l’éducation.

Sénégal : la police prend ses dispositions avant l’audition de Sonko

Les quotidiens sénégalais parvenus mercredi à APA titrent principalement sur l’audition, jeudi au tribunal de Dakar, de l’opposant Ousmane Sonko, poursuivi depuis début 2021 dans une affaire de viols contre une jeune masseuse.En prélude à l’audition d’Ousmane Sonko, prévue jeudi 3 novembre devant le doyen des juges Oumar Maham Diallo, « les forces de l’ordre bunkerisent Dakar », constate L’AS. La convocation de l’opposant suivie de son arrestation en mars 2021 avait mis le pays à feu et à sang. Les autorités ne veulent plus voir cela cette fois, voilà pourquoi elles ont pris les devants.

« L’Etat ne badine pas », note de son côté Vox Populi, évoquant un « branle-bas de combat » dans l’audition du leader du parti Pastef, accusé depuis près de deux ans par la masseuse Adji Sarr de viols et menaces de mort. « Après la police, la gendarmerie se met en ordre de bataille » là où « les sapeurs-pompiers prennent des dispositions particulières spéciales », souligne le journal, indiquant que la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple) met aussi en place sa stratégie pour soutenir l’un de ses principaux leaders.

« Yewwi ramasse ses forces ; Yewwi serre les coudes », notent ainsi Vox Populi et Walf Quotidien, précisant que les leaders de cette principale coalition de l’opposition sénégalaise feront face à la presse ce mercredi, veille de l’audition de leur camarade, maire de Ziguinchor et classé troisième à l’élection présidentielle de 2019 avec plus de 15 % des suffrages.

Mais quelle que soit l’issue de l’audience de Sonko au tribunal de Dakar, « le mandat de dépôt ne serait pas envisageable » pour lui, affirme dans L’Observateur le professeur Babacar Niang, agrégé des Facultés de droit et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. S’avançant dans son hypothèse, il explique que « le classement sans suite (est) une décision agitée (dans ce dossier), mais dépassée ». Le journal précise en même temps que « le risque de chaos ne profite ni au leader de Pastef ni au pouvoir ».

L’Observateur s’entretient également avec le chef d’état-major de l’Armée de l’air, le général Papa Souleymane Sarr, sur les moyens de défense du Sénégal face aux menaces sécuritaires dans un contexte géopolitique marqué par l’avancée des groupes djihadistes dans la sous-région.

« Le Sénégal dispose d’une puissance de feu adéquate pour neutraliser efficacement les menaces aériennes et terrestres. La position du Sénégal verrouille une possible avance des menaces terroristes vers l’ouest », rassure le général Sarr.

Le débat sur la subvention du gaz butane et la réforme des entreprises publiques au menu des quotidiens marocains

Le débat sur la subvention du gaz butane, dont la levée éventuelle provoque déjà des remous, et les enjeux de la réforme des entreprises publiques sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mercredi.+L’Opinion+, qui aborde sur une éventuelle levée de la subvention du gaz butane, écrit que selon certaines estimations, 40% des bonbonnes de gaz écoulées sur le marché vont aux agriculteurs et que ce n’est pas la récente sortie rassurante de la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, qui a clairement signifié que la décompensation n’est pas prévue pour 2023, qui parviendra à dissiper les craintes des Marocains.

Ceci en dépit du fait que les Marocains sont de plus en plus conscients que la politique de subventions des produits de première nécessité profitait plus aux grands consommateurs et aux riches, qu’au petit peuple, relève le journal.

D’où la nécessité d’une approche spécifique, individualisée et plus humaine en matière de décompensation, à même de répondre aux réalités du vécu marocain. Car sinon, priver certaines catégories de la population de leur pain quotidien, serait une catastrophe sociale qu’il faudra un jour ou l’autre compenser, souligne-t-il.

+L’Economiste+ estime que des « bombes », comme le dossier de la décompensation du gaz butane, risquent de faire beaucoup de dégâts.

Car, en l’absence d’explications officielles, les fake news prennent le relais, une option dangereuse dans un contexte de crise, estime la publication.

Les ménages, dont les bourses sont déjà crevées par les hausses des prix, craignent le pire, d’autant que le climat d’incertitude au niveau mondial alimente ces suspicions, constate-t-il.

Le déficit de communication doit être comblé, car, en période de crise, communiquer permet de limiter le doute et les spéculations, et de montrer que la situation est prise au sérieux, soutient-il.

+Aujourd’hui Le Maroc+, qui revient sur les enjeux de la réforme des entreprises publiques, écrit que le sujet des entreprises publiques revient avec force dans le débat sur le projet de loi de finances pour 2023, car ces entreprises étant par excellence le bras économique de l’État, leur performance pèsera encore plus lourd dans la balance à un moment où la pression budgétaire se fait de plus en plus grande.

En 2023, le gouvernement donnera probablement et logiquement un net coup d’accélérateur en ciblant les secteurs les plus prioritaires comme l’énergie, les infrastructures comme les ports, aéroports, autoroutes ou encore le transport, note l’éditorialiste.

La réforme des entreprises publiques n’est pas seulement dictée par la nécessité d’optimisation des moyens et des investissements, souvent lourds, mais aussi et surtout par des impératifs de cohérence et de rationalisation de l’intervention publique, estime-t-il.

Mariatou Koné pour une coopération des systèmes éducatifs africains

La ministre ivoirienne de l’Éducation nationale et de l’alphabétisation, professeur Mariatou Koné a pris part ce mardi 1er novembre 2022 par visioconférence à un forum académique sur l’avenir des stratégies d’enseignement à la lumière des développements actuels.Cette activité qui se tient au siège de l’Organisation du Monde Islamique pour l’éducation, les sciences et la culture (ICESCO) à rabat, au Royaume du Maroc vise à promouvoir le dialogue et à présenter diverses visions et perspectives sur l’avenir des stratégies d’enseignement à l’ère moderne.

Représentant la Côte d’Ivoire à ce forum académique, la ministre Mariatou Koné a appelé à une mutualisation des expériences, une coopération solide entre les systèmes éducatifs et des partenariats stratégiques dynamiques pour soutenir l’écosystème numérique dans chaque pays.

« Je voudrais rappeler à votre bienveillante attention que le monde entier a été mis à rude épreuve par la pandémie de la Covid-19 », a dit la ministre Mariatou Koné à l’endroit des participants, au cours de son intervention, faisant cas des impacts de la crise sanitaire mondiale sur les systèmes éducatifs.   

« Au-delà de ses impacts sur nos systèmes éducatifs, cette crise sanitaire mondiale aura eu le mérite de confirmer le rôle et la valeur de l’éducation pour outiller et transformer les hommes et les femmes afin d’assurer le développement durable de nos sociétés », a-t-elle soutenu.  

La ministre a fait savoir que « les systèmes éducatifs ont été astreints à se réinventer non seulement pour assurer le droit à l’éducation avec l’utilisation de l’outil numérique, mais aussi pour réquisitionner leurs trajectoires au regard des défis mondiaux ».

Poursuivant, elle a souligné l’intensité des dialogues sur la nécessité d’un plus grand engagement de l’ensemble des parties prenantes pour un développement transformationnel de l’éducation en adéquation avec les mutations du monde.

Elle a évoqué les recommandations du Sommet mondial sur la transformation de l’éducation convoqué par le secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Antonio Guterres, en septembre dernier ainsi que lors de la triennale de l’Association pour le développement de l’éducation en Afrique (ADEA).

Tout ceci conforte la Côte d’Ivoire, selon la ministre, dans le choix qu’elle a fait d’initier un dialogue participatif et inclusif autour de l’école ivoirienne : les États généraux de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (EGENA).

Burkina : Visite du capitaine Ibrahim Traoré à Bamako

Comme son prédécesseur, le capitaine Ibeahim Traoré a réservé son premier déplacement à l’étranger au Mali.

Le capitaine Ibrahim Traoré effectue, ce mercredi 02 novembre 2022, une visite de travail et d’amitié à Bamako, informe une note du Ministère malien des Affaires étrangères, reçue à APA.

Son avion atterrira à 15h et décollera à 17h40 de l’aéroport international Président Modibo Keita Senou. Le ministre Abdoulaye Diop a « convié les chefs de missions diplomatiques » au pavillon présidentiel de l’aéroport pour les « cérémonies protocolaires à l’arrivée et au départ » de l’hôte du jour.

Du côté du Burkina, c’est silence radio. « Ce n’est pas encore confirmé sinon il y aurait eu un communiqué », insiste un officier proche du nouvel homme fort.

Dans tous les cas, ce sera la première sortie officielle à l’étranger, du capitaine Ibrahim Traoré depuis sa designation comme président du Faso, à l’issue des assises nationales, vendredi 14 octobre 2022. Son prédécesseur, le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba, avait également effectué sa première visite officielle à Bamako, en septembre dernier. L’ancien président de la transition avait rencontré le colonel Assimi Goïta avec qui il avait discuté de la nécessité pour leurs deux pays d’oeuvrer ensemble pour vaincre les groupes jihadistes qui déstabilisent le Sahel central depuis plusieurs années. 

Membre du Centre africain d’analyses et de recherches diplomatiques et stratégiques, Windata Zongo, estime qu’après le départ de Bamako du G5 Sahel, « il y a désormais la nécessité [pour le Burkina] de créer un cadre bilatéral [avec le Mali] afin de rendre les opérations de lutte contre le terrorisme plus efficaces » aux frontières entre les deux pays.

Les groupes jihadistes attaquent régulièrement les positions des armées des deux pays et se servent de l’un ou de l’autre comme bases arrières. Aussi, les frontières sont le théâtre d’affrontements entre groupes djihadistes rivaux. 

Côte d’Ivoire : les prix du carburant maintenus

Les prix de l’essence et du gasoil pour le mois de novembre 2022 restent inchangés.Le prix du litre de l’essence avait connu une hausse en octobre, passant de 735 Fcfa à 775 Fcfa, soit une augmentation de 40 Fcfa. Celui du gasoil était également en hausse de 40 Fcfa, passant de 615 FCfa à 655 Fcfa. 

Le prix du pétrole lampant, resté inchangé depuis juillet, a connu aussi un relèvement en octobre, passant de 645 Fcfa le litre à 685 Fcfa, soit un accroissement de 40 Fcfa. Pour le mois de novembre 2022, il reste également inchangé, selon une note officielle de la direction générale des hydrocarbures.

Les prix du gaz butane ont été maintenus sur la période du 1er au 30 novembre 2022. La bouteille de 6 Kg demeure à 2.000 Fcfa et celle de 12,5 Kg à 5.200 Fcfa. La bouteille de 15 Kg est cédée à 6.965 Fcfa, celle de 17,5 Kg à 8.125 Fcfa, la bouteille de 25 Kg à 11.610 Fcfa et la bouteille de 28 Kg à 13.000 Fcfa.

Les prix des produits pétroliers en Côte d’Ivoire sont ajustés mensuellement conformément aux dispositions du mécanisme automatique de fixation des prix des hydrocarbures. Et ce, selon les cours sur le marché international.

AP/APA

Le Sommet arabe à Alger démarre ses travaux

La 31e session du Sommet arabe a démarré ses travaux, ce mardi à Alger, sous le signe de l' »unification des rangs arabes ».Plusieurs dirigeants arabes ont fait le déplacement à Alger pour prendre part à ce Sommet arabe, à l’instar du présidenjt égyptien, Abdelfattah Al-Sisi, du président des Iles Comores, Azali Assoumani, du président de l’Etat de Palestine, M. Mahmoud Abbas, du président du Conseil présidentiel libyen, Mohamed Younes Al-Menfi ou encore le président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani. Le Roi Mohammed VI ne participe pas à ce Sommet, il est représenté par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita. Annoncée depuis plusieurs semaines via des médias étrangers, la participation du Souverain marocain n’a finalement pas eu lieu.

Le Sommet d’Alger, qui se tient après une absence de plus de trois ans en raison de la pandémie de Covid-19, se fixe l’objectif de parvenir à un consensus sur plusieurs dossiers et défis auxquels est confronté la nation arabe. Il ambitionne d’impulser une nouvelle dynamique à l’action arabe commune, notamment en ce qui concerne plusieurs dossiers, dont la cause palestinienne qui occupe une place centrale à l’ordre du jour de cette session.

Cette réunion se tient aussi dans un contexte très complexes marqué notamment par la continuité des conflits dans plusieurs pays arabes, les répercussions persistantes de la pandémie de Covid-19 et les impacts de la guerre en Ukraine sur la sécurité alimentaire et énergétique.

Les dirigeants arabes discuteront également des développements de la situation en Libye, au Yémen et en Somalie, de la solidarité avec le Liban et du soutien à la paix et au développement au Soudan et en Somalie, entre autres questions.

Le Sommet arabe débattra aussi de l’ingérence turque en Irak, de l’ingérence iranienne dans les affaires internes des Etats arabes, du respect de la souveraineté des États, de la sauvegarde de la sécurité nationale arabe et la lutte contre le terrorisme, des dangers de l’armement nucléaire israélien pour la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient, ainsi que de plusieurs dossiers économiques et sociaux, outre le soutien aux réfugiés et aux personnes déplacées en Irak et dans les pays arabes.

Il est également prévu que la Ligue arabe présente au Sommet une stratégie pour la sécurité alimentaire à la lumière des défis imposés par la crise ukraino-russe sur les pays arabes.

Plusieurs pays arabes dépendent en effet des deux pays en conflit, la Russie et l’Ukraine, à plus de 60% pour obtenir leurs importations de céréales, outre le fait que le déficit alimentaire arabe oscille entre 35 et 45 milliards de dollars malgré l’existence de potentiels dans la région arabe, que ce soit en termes de ressources en eau, de géographie ou de diversité climatique qui permettent aux pays arabes d’atteindre une augmentation du pourcentage d’autosuffisance dans la plupart des produits alimentaires.