L’AFD vient de publier l’ouvrage » Crise et développement. La région du lac Tchad à l’épreuve de Boko Haram », sous la direction de Géraud Magrin et Marc-Antoine Pérouse de Montclos.
Préparée par l’AFD et annoncée par la France à Abuja en mai 2016, l’lnitiative lac Tchad vise à mobiliser des financements pour des projets et programmes au bénéfice des populations impactées par la crise liée à Boko Haram. Dans ce contexte, l’Agence française de développement a souhaité confier à l’IRD la réalisation d’une étude de référence sur la région du lac Tchad avec pour objectif de fournir un état des lieux pluridisciplinaires sur la situation actuelle de la région.
Cette étude est la première à aborder la crise Boko Haram à partir d’une perspective transcendant les frontières politiques et linguistiques entre le Nigeria anglophone et les trois pays francophones riverains du lac Tchad. Réalisée par une équipe pluridisciplinaire d’une quinzaine de chercheurs français, britannique, camerounais, nigériens, nigérians et tchadiens, elle considère la région du lac Tchad comme un système. Ses composantes et leurs interactions environnementales, économiques et politiques sont appréhendées depuis une perspective diachronique avant, pendant et après le pic de violence. L’analyse débouche sur une réflexion prospective à 20 ans.
À partir de 2009, l’insécurité liée à l’insurrection du groupe Boko Haram et à sa répression s’est diffusée depuis le coeur du Borno nigérian vers tout le nord-est du pays puis vers les zones frontalières des pays voisins, Cameroun, Niger et Tchad. La crise a affecté progressivement toute la région du lac Tchad, un des grands espaces transfrontaliers de l’Afrique sahélienne, à la charnière de l’Afrique des savanes et du désert, de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale et orientale.
À partir du constat que la crise a ébranlé le système de relations qui faisait la résilience de la région du lac Tchad, cette étude vise à éclairer les choix cruciaux qui définiront sa trajectoire de développement à venir.
A propos des coordinateurs
Géraud Magrin est un chercheur membre de ProdiG. Il est également professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ses travaux portent sur les relations entre exploitation des ressources naturelles et dynamiques des territoires en Afrique de l’Ouest et du Centre, à partir notamment du Tchad, du Sénégal et de la Mauritanie.
Marc-Antoine Pérouse de Montclos est directeur de recherche à l’IRD et membre du CEPED (Centre Population et Développement : Unité mixte entre l’IRD et l’Université Paris-Descartes). Il travaille sur les conflits armés, les déplacements forcés de population et l’aide humanitaire en Afrique subsaharienne.