Tchad : le maire de N’Djamena met en garde les agents communaux absentéistes

Après avoir constaté les absences récurrentes des agents municipaux des postes de travail, le maire de la ville de N’Djamena, Ali Haroun entend prendre des mesures sévères contre les concernés

Dans une note rendue public, le 29 juillet 2021, le numéro 1 de la commune de N’Djamena, regrette que malgré les multiples rappels à l’ordre et la fermeté de tons utilisés, le personnel communal continu allègrement à s’absenter pendant les heures de service.

« Pour en témoigner, sur 1286 agents faisant partie de l’effectif communal contrôlés de manière  inopinée le 22 juillet 2021, seulement 224 étaient présents », s’offusque le maire de la ville de N’Djamena, face à ces absences répétées. Ali Haroun entend prendre des mesures de représailles sérieuses contre les absentéistes.

« Je rappelle, pour la dernière fois, que toute absence constatée en violation de l’article 44 de la Convention collective du 14 février 2012, entrainera la suspension de salaire et peuvent occasionner d’autres sanctions, conformément à l’alinéa 3 », averti-t-il.

Le maire exhorte les inspecteurs, directeurs et chefs de service à faire appliquer les termes de la note.

Tchad : les agents communaux réclament le payement de leurs salaires

Justifiants de plusieurs mois d’arriérés de salaires, les employés des communes de la ville de N’Djamena avaient donné un préavis de grève afin que leur situation soit réglée.

 

La crise économique et financière que traverse le Tchad depuis bientôt quatre ans paralyse toute l’administration tchadienne y compris les différentes communes d’arrondissements du pays.

A N’Djamena, par exemple, les agents des 11 communes accusent plusieurs mois d’arriérés de salaire. Le syndicat national des agents des communes du Tchad a appelé par deux fois ses militants à aller en grève pour exiger le versement de leurs salaires, mais sans succès.

Les agents des 11 communes d’arrondissement de la ville de N’Djamena, y compris ceux de la mairie centrale, accusent aujourd’hui entre trois et quinze mois d’arriérés de salaires.

La situation a amené les responsables du Syndicat national des communes du Tchad à lancer pour la première fois une grève d’avertissement de trois jours puis une grève sèche illimitée.

Mais ces responsables ont capitulé sous les menaces et pressions des autorités communales. Quelques agents apprécient diversement ce revirement.

« Je suis contre parce que la dernière fois que l’on a suspendu la grève, ça n’a pas abouti à une solution. Au niveau du 7e arrondissement, on a 10 mois d’arriérés et donc supporter une semaine ce n’est pas grave », témoigne ce chef de service des sapeurs-pompiers.

Le président du Syndicat national des agents des communes du Tchad, Adoum Tchiéré, explique que « étant donné que le dialogue est l’arme d’un syndicaliste, nous leur accordons une semaine au moins. Il y a des menaces, mais nous ne cédons pas ».

Il poursuit : « Si les gens n’honorent pas leur engagement, nous irons jusqu’au bout. Si nous sommes arrivés à cette situation ça veut dire qu’il y a une mauvaise gestion que nous avons toujours décriée ».

Le maire de la commune du 7e arrondissement, Ahmat Mahamat Guemé, déclare que des « recouvrements » sont arrivés sur le terrain, estimant que « nous pourrons arriver à soulager nos employés, surtout de parvenir de transfert de nos subventions qui sont au niveau du Trésor« .

« Nous sommes en train d’autoriser les avances sur salaire à beaucoup de nos agents », ajoute-t-il.

La plupart des agents des 42 communes issues de la première élection locale de janvier 2012, dont le mandat a été prorogé en 2016 par le président de la République, sont dans la même situation. Ceux des communes de Bongor, Laï, et Pala au Sud du Tchad ont tenté également de répondre au mot d’ordre de grève lancé par leur syndicat.

Mais ils ont été dissuadés par les responsables exécutifs communaux de leurs localités. En revanche, la commune de Moundou capitale économique du Tchad retient son souffle.

Longtemps asphyxiée économiquement par le pouvoir, elle vient de recevoir exceptionnellement du chef de l’Etat, une somme de 500 millions de FCFA pour relancer ses activités. Un geste qui alimente les débats dans le milieu politique.