L’organe des droits de l’homme réclame la libération de quatre personnes retenu par la justice dans le cadre de ce conflit.
La Convention Tchadienne pour la Défense des Droits de l’Homme (CTDDH) s’emploie depuis quelques jours pour demander la libération immédiate, des 4 présumés auteurs sur les 15 détenus, du conflit de Soro, dans la sous-préfecture de Doum-Doum, région du Lac.
Une dispute sanglante entre deux communautés autour d’un polder agricole au Lac a occasionné en juillet 2017, 8 morts et 16 blessés. La CTDDH dénonce une « détention illégale » des nommés : Cheikh Abakar Issa, Kala Ali Mbodou, Hassan Adam et Alhadj Moussa Mbodou. Elle accuse les autorités locales, en l’occurrence, le Gouverneur de la région du Lac, M. Mahamat Abali Salah, de s’opposer à une décision de justice.
L’association des droits de l’Homme justifie que, ces personnes ont été remises en liberté par la Chambre d’accusation de la Cour d’appel de N’Djaména, par un arrêté n°013/2018. Or, le Gouverneur du Lac, informe que c’est une mise en liberté provisoire. Le retour de ces personnes dans leur communauté pendant que d’autres sont prison constitue une menace pour la paix sociale.
Le procureur de la République près le Tribunal de grande Instance de Bol, M. Brahim Djiddi, contacté par les confrères du journal Le Progrès, confirme que ces personnes dont la CTDDH demande la libération ont été bel et bien arrêtées suite au conflit de Soro.
Il confie que l’affaire est sur la table du juge d’instruction de Bol qui bouclera ses enquêtes cette semaine. Il indique que les autorités régionales ont agi conformément à leur prérogative. « Quand l’ordre public est menacé, une autorité locale peut descendre sur le terrain, et c’est nécessaire de procéder à des arrestations » défend le magistrat.
D’après le procureur ces personnes ont obtenu effectivement une libération provisoire, mais après une descente sur le terrain le Gouverneur a constaté que leur présence est une menace. « Le juge d’instruction nous dira clairement s’ils sont impliqués ou non. Une des parties en conflit avait exigé qu’ils soient arrêtés avant tout dénouement au conflit » dit-il.
Le procureur de la République près le tribunal de Bol dit qu’il a été saisi par le procureur de N’Djaména, faisant état d’arrestation des personnes par le Gouverneur. Il a répondu que : « le gouverneur a arrêté les auteurs du conflit de Soro ayant obtenu une liberté provisoire, pour mener une enquête afin de déterminer leurs responsabilités dans cet évènement ».