Ils ont organisé un point de presse mercredi 25 mars à N’Djamena, avec le secrétaire général de la CTDDH et l’avocat Maître Alain Kagonbé.
Ils étaient initialement 4013 ex-travailleurs de la société ESSO à revendiquer leurs droits. 2000 sont déjà morts après 17 ans d’attente.
Dans sa déclaration, le président de l’association pour la défense des intérêts des ex-travailleurs du projet pétrolier de Doba (ADIETPPD), Ali Hassane Zakaria, a déclaré que « le manque de volonté des instances de la société ESSO à payer nos droits est un frein au développement et à l’épanouissement du pays qui sont chers à tous les tchadiens, sauf les néo-esclavagistes. »
« Ce fond revendiqué depuis 17 ans n’est que le fruit des travaux tchadiens utilisés par une entreprise d’un continent qui est une puissance mondiale. Cette puissance qui se veut défenseur des pauvres ne peut à travers ses entreprises spolier les pauvres prolétaires qui ont contribué à sa grandeur », a-t-il ajouté.
Selon Ali Hassane Zakaria, depuis août 2019, ESSO qui aurait voulu négocier le règlement à l’amiable par l’intermédiaire du ministère de la Justice, a fait le jeudi 27 mars 2020 un revirement inattendu et veut aller à la barre.
« Alors qu’aucune rencontre formelle ni un papier prouve que la négociation à l’amiable n’a pas abouti », a déploré Ali Hassane Zakaria.
D’après le secrétaire général de la Convention tchadienne pour la défense des droits de l’homme (CTDDH), Mahamat Nour Ahmat Ibedou, « le montant des heures supplémentaires qui leur était dû avait arbitrairement été amputé et modifié par la justice tchadienne qui avait sans raison, aucune, joué un rôle négatif à cet effet. »
Ainsi, les travailleurs, au lieu de recevoir 12.800.000.000 de FCFA n’ont bénéficié que la moitié, c’est-à-dire 6.400 000 000 FCFA, et une prime de bonne fin de chantier correspondant à 10.711.079.952 FCFA.
Mahamat Nour Ahmat Ibedou a estimé que « la CTDDH pour sa part est extrêmement préoccupée par ce qui s’apparente à une exploitation éhontée de ces travailleurs au regard des textes nationaux et internationaux. »
Les ex-travailleurs de TCC ESSO exigent par conséquent le versement par l’État tchadien du montant estimé à l’échelle la plus basse, de 36.620.000.000 FCFA à raison de 9.500.000 FCFA par personne au titre du plan de réinsertion sociale de ces 4013 travailleurs ; et du reste du plan déjà financé par la Banque mondiale.
Ils demandent aussi le versement par ESSO de 10.711. 079. 952 FCFA correspondant à la prime de bonne fin de chantier ; 8.176.446.733 FCFA au titre d’écarts de salaire, et de 10.711.079.952 relatif à la prime de réinsertion, soit un total de 29 598 606 637 FCFA.
6.400.000 FCFA est également exigé, correspondant à la moitié du montant des heures supplémentaires non versées.
Le secrétaire général de la CTDDH conclut que face à ce mépris et à l’arrogance affichée par ESSO, et devant son refus délibéré de payer les droits légitimes des ex-travailleurs, une action citoyenne en l’occurrence un sit-in sera organisé dans un délai très proche devant le siège d’ESSO.