Après l’accord signé entre le gouvernement et le comité d’autodéfense de Miski, la province de Batha se prépare elle aussi à porter ses réclamations.
Le Comité d’autodéfense de Miski a déposé les armes le 11 novembre après un an de blocus militaire et d’affrontements avec les autorités du pays. À l’origine de cette grogne inédite : l’exploitation de l’or de cette région. Les insurgés de Miski accusaient le gouvernement de vouloir extraire l’or en dehors de tout cadre légal.
Des négociations autour de l’exploitation du précieux minerai sont toujours en cours à Miski dans la plus grande discrétion mais elles sont suivies de près par les autres provinces aurifères du pays, qui pourraient, elles aussi, revendiquer certains avantages.
Ces négociations pourraient en effet servir de jurisprudence, selon Mahamat Nour Ibedou, secrétaire général de la Convention tchadienne des droits de l’homme. « Cela peut servir de déclic aux autres régions pour essayer de réclamer également le même avantage avec le gouvernement, explique-t-il. Nous l’encourageons à ouvrir des négociations avec d’autres régions où il y a eu des gisements qui ont fait leur apparition, cela pourrait apaiser les tensions ».
Des tensions comme dans le Batha au centre du pays, où l’or est exploité depuis trois ans. Le député de la province, Rahis Ahmat Saleh, entend bien faire valoir lui aussi des revendications. « Nous ne sommes pas pour qu’il y ait une politique du deux poids deux mesures et que l’on puisse concéder des avantages à une province et ignorer d’autres. L’or est exploité dans la province du Batha vraiment de façon informelle, en retour le Batha ne bénéficie de rien. Nous sommes en train aussi de nous organiser et de porter aussi nos réclamations ».
Au Tchad, le code minier prévoit que 5% des revenus provenant des activités minières soient redistribués aux collectivités territoriales où l’or est exploité.