Tchad : le CDR apporte son soutien à Adam Idriss Deby contre Mahamat Idriss Deby

Le Conseil démocratique pour la République a publié un communiqué à travers lequel, il apporte son soutien sans réserve aux déclarations du Adam Idriss Déby, qui dénonce la mauvaise gouvernance qui affecte le peuple tchadien.

« Nous partageons l’analyse du Mr Adam Idriss Déby sur la nécessité d’une véritable démocratie, d’une gouvernance responsable, de la justice sociale, de la démocratie et de la liberté pour le bien-être du peuple tchadien et le développement de notre pays », écrit le Président du CDR, Pilote Ousman Hissein Albarri. Dans son communiqué, il dénonce : « la politique suicidaire menée par Mahamat Idriss Déby, qui a échoué à répondre aux aspirations du peuple tchadien. »

« Nous estimons que son refus de démissionner après la transition est une preuve supplémentaire de son mépris pour la volonté du peuple. Par la même occasion, le Conseil Démocratique pour la République condamne fermement l’implication de Mahamat Idriss Déby dans le conflit au Soudan, qui a causé des milliers de morts, de blessés et des millions de déplacés. Cette immersion dans le conflit, motivée par des intérêts financiers contractés par des pays riches du Golfe qui contribuent à perpétuer les souffrances du peuple soudanais est inacceptable et témoigne d’un mépris total pour la vie humaine et la souveraineté du pays frère et voisin du Tchad. »

Le CDR dans son communiqué, lance un appel à tous les Tchadiens pour qu’ils se mobilisent en faveur d’une véritable démocratie et d’une gouvernance responsable. « Nous devons travailler ensemble pour bâtir une société juste, équitable et démocratique ».

Tchad : Mahamat Idriss Deby et son frère s’affrontent

Au Tchad, le torchon brûle entre les frères Deby. Une querelle entre le président tchadien et son frère aîné éclate au grand jour et semble créer des confusions au sommet de l’Etat.

Dans sa lettre, le général Adam Idriss Deby s’insurge contre son frère.  Il dit avoir été abandonné et décrit une décennie d’exil, de solitude et de trahison. Il va également s’insurger contre la gouvernance de Mahamat Idriss Deby en le citant nommément. « Et c’est bien de Mahamat Idriss Deby que je m’exprime ici. C’était d’abord la machine à espoir, et quel espoir ? L’espoir de ne pas sombrer dans le chaos.

Mahamat est devenu le chaos ! Et quel chaos ? Le chaos de la peur permanente et de la force prête à frapper quiconque ose contester la moindre part de son autorité. La ruine du peu d’institutions que nous avons et de l’économie naissante d’un peuple saignant de la guerre perpétuelle. »

Il accuse son frère d’avoir plongé le Tchad dans le chaos. « Mahamat est devenu le chaos ! Et quel chaos ? Le chaos de la peur permanente et de la force prête à frapper quiconque ose contester. » Adam Idriss Deby invite son frère cadet à démissionner. Il estime que ce dernier a échoué à ramener la paix et la prospérité promises au peuple tchadien. Il dénonce également une gestion autoritaire et une manipulation des institutions.

Dans un communiqué en cinq points, Mahamat Idriss Déby riposte.  Il rejette les accusations de son frère, qu’il qualifie de « haineuses et jalouses ». Le président tchadien rappelle le contexte familial et professionnel, soulignant que l’exil d’Adam découle de son refus d’accepter une nomination au sein de la DGSSIE, sous le commandement de son frère cadet. « Le défunt Maréchal du Tchad Idriss Deby Itno, notre père, (paix à son âme) m’avait nommé directeur général de la DGSSIE, le 20 septembre 2014, alors que le général Adam Idriss Deby, plus âgé que moi, était CEM au sein de cette même grande formation mise sous ma direction.

Deuxièmement : Il avait abandonné son poste au sein de la DGSSIE en contestation à cette nomination. Il s’est avéré par la suite que cette nomination était une des raisons principales de son départ en exil. Il n’a donc jamais accepté qu’il soit mis sous le commandement d’un frère cadet, en raison de son égo surdimensionné. »

Mahamat Idriss Déby accuse également Adam de transformer des frustrations personnelles en revendications publiques : « Sa vaine tentative de faire passer ses rancunes pour des causes du peuple n’est qu’une diversion. » Il met également en doute les mérites militaires de son frère, remettant en question ses contributions au pays et sa légitimité en tant que général.