La pratique selon laquelle des présumés innocents sont présentés à la presse n’enchante pas le ministre de la Justice Garde des Sceaux, Chargé des Droits Humains, Mahamat Ahmat Alhabo.
Dans une note circulaire, Mahamat Ahmat Alhabo, s’en prend à ses collègues ministres, coutumiers de cette pratique. Il interpelle en premier chef, le ministre de l’Administration du territoire et celui de la Santé publique, qui présentent devant leurs locaux, les personnes arrêtés par les forces de maintien de l’ordre, au cours de leurs opérations.
Le ministre ajoute que très souvent, c’est en présence des procureurs de la république, ou leurs substituts que des p^résumés innocents sont qualifiés de : «voleurs, malfrats, bandits de grand chemin ». Pour le ministre de la justice cette manière de proceder, ternit l’image de l’institution judiciaire du Tchad.
En guise d’illustration, il évoque, l’article 11 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 qui stipule que : « Toute personne accusée d’un acte délictueux est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été légalement établie au cours d’un procès public ou toutes les garanties nécessaires à sa défense lui auront été assurées. »
Enfin, Mahamat Ahmat Alhabo instruit tous les Procureurs de la République et leurs Substituts de ne plus prendre part aux dites présentations des personnes appréhendées par la police pour quelque motif que ce soit.