Côte d’Ivoire : l’IPS-CGRAE s’attaque à la fraude documentaire

L’Institution de prévoyance sociale-Caisse générale de retraite des agents de l’Etat (IPS-CGRAE) veut renforcer le système d’établissement et de vérification des pièces constitutives des dossiers de prestations sociales afin d’éviter la fraude.La lutte contre la fraude documentaire est un enjeu stratégique pour l’équilibre financier et la pérennité du système de gestion des pensions des fonctionnaires et agents de l’Etat. Cela a conduit l’IPS-CGRAE à initier un séminaire les 13 et 14 octobre 2022 sur cette problématique, à Assinie.   

Ce séminaire, placé sous la présidence du ministre de l’Emploi et de la protection sociale, Me Adama Kamara, a enregistré la présence de M. Epiphane Zoro Bi Ballo, ministre de la Promotion de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption.

Les réflexions ont permis d’ébaucher des solutions concrètes de lutte contre la fraude documentaire et de bonnes pratiques en la matière. Le ministre de l’Emploi et de la protection sociale a salué ce premier séminaire sur la fraude documentaire, organisé par l’IPS-CGRAE.  

Les conclusions devraient permettre d’impulser une révision, voire une remise en question des méthodes de travail en vue de l’amélioration des procédures et outils de travail au sein de l’IPS-CGRAE, de sorte à rendre le système de contrôle desdites pièces très performant.  

« La réflexion sur la lutte contre la fraude documentaire ne prend pas fin aujourd’hui. Nous devrons continuer à nous mobiliser, à nous tenir informés et à intervenir dans un esprit collaboratif afin de réduire significativement l’impact de ce fléau qui gangrène encore notre société », a dit Me Adama Kamara.

« Je voudrais également instruire les deux autres Institutions de prévoyance sociale (IPS) que sont la CNPS et la CNAM, à s’approprier les recommandations de cet atelier et à faire de la sécurisation de leur document une priorité, afin d’être à l’abris de la fraude, premier ennemi des finances des Caisses de prévoyance sociale », a-t-il poursuivi.

Le ministre de l’Emploi et de la protection sociale, Adama Kamara, a annoncé qu’il « réunirait dans les tous prochains jours, au cours d’un atelier, les trois institutions de prévoyance sociale », à savoir l’IPS-CGRAE, la CNPS et la CNAM.

Cette initiative de l’IPS-CGRAE vise notamment à assurer la maîtrise des risques de fraude documentaire, en regroupant toutes les parties prenantes à l’effet d’identifier les risques de fraudes documentaires et de proposer par la même occasion des actions nécessaires pour la juguler.

Le directeur général de l’IPS-CGRAE, M. Abdrahamane T. Berté, a fait observer qu’à « l’instar des autres organismes de sécurité sociale, l’IPS-CGRAE est naturellement et régulièrement confrontée au phénomène de la fraude documentaire ».   

« La lutte contre la fraude documentaire se présente donc comme un enjeu stratégique pour l’équilibre financier et la pérennité du système de gestion des pensions publiques », a ajouté le directeur général de l’IPS-CGRAE, M. Abdrahamane T. Berté.

Pour mener à bien cette lutte, l’IPS-CGRAE bénéficie de l’appui technique de plusieurs institutions, ministères, directeurs des ressources humaines, instances de justices, instances d’état civil et de l’identification ainsi que des associations de retraités et syndicats de fonctionnaires et agents de l’Etat.

Le gouvernement de Côte d’Ivoire a inscrit en axe stratégique de son Programme national de développement (PND, 2021-2025) la sensibilisation et l’établissement du programme de conformité dans les établissements publics.

 

Côte d’Ivoire : réflexions sur la compétitivité de la filière ananas

Cultivé principalement dans les régions du Sud-est du pays, la production nationale d’ananas s’établie aujourd’hui à 50.000 tonnes contre 238.000 en 2000, une chute drastique que l’Etat veut relever à travers la transformation de la chaîne de valeur de la filière.Dans cet élan, un atelier sur le développement de la filière ananas en Côte d’Ivoire a été initié par le Projet des chaînes de valeur compétitives pour l’emploi et la transformation économique (PCCET), dans le cadre d’une vision gouvernementale d’accompagner les secteurs à forts potentiels de croissance.

La cité balnéaire de Grand-Bassam, patrimoine mondial de l’Unesco, située à 40 Km au Sud-est d’Abidjan, accueille les 17 et 18 octobre 2022 cet atelier qui regroupera des acteurs de la filière et les responsables du PCCET pour analyser les problématiques liées au secteur.  

Cette rencontre qui va réunir les acteurs de la chaîne de valeur ananas permettra de faire le bilan d’une mission élargie menée par le PCCET sur le terrain et également de s’enquérir des réalités des acteurs du secteur dans les zones de production du Centre et du Sud de la Côte d’Ivoire.

La mission prospective assortie d’échanges avec les opérateurs visait notamment à faire une situation de la chaîne de valeur ananas, afin de mieux comprendre les interactions entre les acteurs en vue de relever les contraintes existantes et les souhaits des professionnels du secteur.

Outre le bilan de cette mission, le PCCET va réfléchir, avec les acteurs de la chaîne de valeur, au développement de la filière ananas en Côte d’Ivoire. A travers cette démarche, le gouvernement veut jouer sur les leviers pour booster la filière.

Les raisons de cette baisse de la production et les perspectives de développement de la filière seront abordées au cours de ces deux jours de travaux. Le PCCET et les acteurs de la chaîne de valeur vont, dans ce sens, formuler des recommandations afin de rendre le secteur davantage compétitif.

Burkina : Plusieurs soldats tués dans une nouvelle attaque jihadiste

L’armée burkinabè est encore endeuillée suite à une attaque jihadiste dans le Centre-nord.Au Burkina Faso, la pression jihadiste ne faiblit pas. Quelques jours après l’attaque d’un convoi d’approvisionnement sous escorte militaire dans la région du Sahel, une patrouille conjointe entre forces de sécurité et supplétifs appelés Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) a été, samedi 15 octobre, la cible d’une attaque dans la localité de Silmagué (appelée aussi Silmadjé), dans la commune de Bouroum (Centre-nord), à 187 kilomètres au nord-est de Ouagadougou.

Selon des sources sécuritaires, le bilan provisoire s’établirait à 12 morts dont 8 militaires et 4 VDP. L’armée n’a pas encore communiqué suite à cet incident sécuritaire.

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La veille de cette attaque attribuée aux jihadistes, le capitaine Ibrahim Traoré, auteur d’un coup d’Etat contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, lui-même tombeur de Roch Marc Christian Kaboré huit mois plus tôt, était désigné président d’une transition de 21 mois, au terme de la première journée des assises nationales qui devaient s’étaler sur deux jours.

Le jeune officier de 34 ans a pris le pouvoir pour dit-il, corriger « les choix hasardeux » de l’ancien président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) dans la lutte contre les groupes jihadistes.

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Le 26 septembre, un convoi de ravitaillement a fait l’objet d’une attaque à hauteur de Gaskindé, dans la région du Sahel. Le bilan officiel fait état de 37 morts dont 27 militaires et 10 civils. Mardi 4 octobre, le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) a revendiqué l’attaque, affirmant avoir tué au moins 65 soldats 11 VDP. Les insurgés ont soutenu également avoir incendié 90 véhicules sur 119 que comptait le convoi humanitaire à destination de la ville de Djibo, sous blocus jihadiste depuis plusieurs mois. Samedi 8 octobre, le groupe jihadiste affilié à Al Qaïda au Maghreb islamique a diffusé une vidéo de 10 minutes de cette embuscade meurtrière.

Depuis près d’une décennie, le Burkina Faso est confronté à une insurrection jihadiste qui a fait des milliers de morts et a entrainé le déplacement de plus d’un million de personnes à l’intérieur du pays.

Côte d’Ivoire : manifestation contre la vie chère le 25 novembre

La plateforme de la société civile Urgences ivoiriennes (URI) envisage de battre le pavé si le gouvernement ne prend pas des mesures diligentes face à la vie chère avant le 24 novembre 2022.« Si aucune réponse favorable n’est obtenue avant le jeudi 24 novembre 2022, la population ivoirienne est appelée à prendre la rue le vendredi le 25 novembre 2022 jusqu’à satisfaction desdites revendications », a dit samedi le porte-parole de URI, Cyril Djéhi.

M. Cyril Djéhi s’exprimait à l’occasion d’une Assemblée générale de URI, plateforme de la société civile regroupant une vingtaine d’organisations, autour du thème « Quelle société civile face à la cherté de la vie en Côte d’Ivoire ? », au Foyer des jeunes de Yopougon Kouté (Ouest Abidjan).

A l’issue des travaux de la Commission scientifique, l’organisation a appelé à la « suppression des Institutions inutiles et budgétivores, notamment la vice-présidence de la République, le Sénat, la grande médiature et les (postes de) ministres gouverneurs ».

Le porte-parole de URI a ensuite demandé, selon les décisions de l’Assemblée générale, une « réduction du budget de souveraineté du président de la République, le dédommagement effectif des déguerpis, la libération des prisonniers d’opinion dont Pulchérie Gbalet et la revalorisation des prix d‘achat des matières premières (cacao, café, hévéa) ».

« Au niveau de la santé, la société civile ivoirienne considère le décret du 28 septembre 2022 rendant obligatoire (l’enrôlement à) la Couverture maladie universelle (CMU) comme une provocation de trop. Il fait de la CMU un impôt supplémentaire et cela ne peut être accepté», ont déploré les organisations de la plateforme URI. 

A l’issue des débats, l’Assemblée générale a exigé de l’Etat ivoirien le « retrait immédiat de la décision de la souscription obligatoire à la Couverture maladie universelle avant l’accès à certains services publics ». Elle a aussi appelé à la « suppression des frais d’inscription en ligne dans les collèges, lycées et universités », ainsi que la « réduction du prix du carburant ; la réduction du prix du sac de riz et la « éduction du prix d’huile de ménage ».

L’Assemblée générale a vu la participation de partis politique de l’opposition, notamment le « PPA-CI, le PDCI, le LIDER » et un représentant de la formation politique de Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale.

« J’ai foi dans ce que je suis, j’ai foi dans le combat du président Laurent Gbagbo », a déclaré M. Michel Gbagbo, invitant les militants du PPA-CI à « rester sereins » parce que le chemin qu’ils vont emprunter est un « chemin qui est difficile ».

M. Michel Gbagbo a soutenu que le problème fondamental de la cherté de la vie est l’importation de tout ce qu’un pays consomme. Par conséquent, en cas de crise dans l’Etat qui fournit ces produits, cela est ressenti par le pays qui importe.

Le secrétaire général adjoint du PPA-CI, chargé des relations avec la société civile, l’ancien ministre Charles Rodel Dosso, a estimé que la question de la cherté de la vie est « un problème social », appelant à une coalisation « des forces au niveau des politiques ».

Côte d’Ivoire : le député Michel Gbagbo critique la CMU

Le député de Yopougon, Michel Gbagbo, vice-président exécutif du Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI, opposition), dénonce l’obligation d’enrôlement à la Couverture maladie universelle (CMU).M. Michel Gbagbo s’exprimait, samedi, au Foyer des jeunes de Yopougon Kouté, dans l’Ouest d’Abidjan, lors d’une Assemblée générale de la plateforme de la société civile Urgences ivoiriennes (URI), autour du thème « Quelle société civile face à la cherté de la vie en Côte d’Ivoire ? ».

« L’assurance maladie universelle, qui a amené ça en Côte d’Ivoire ? Ceux qui ont l’argent, vous pouvez aller vous soigner en Tunisie, en France, au Maroc ou aux Etats-Unis, mais un enfant de pauvre qui a la même maladie doit avoir les mêmes soins que vous ici en Côte d’Ivoire », a-t-il dit.

Sous l’ère de l’ancien président Laurent Gbagbo « les gens voulaient aller vers l’Assurance maladie universelle (un programme de santé). Aujourd’hui, ça s’appelle CMU (Couverture maladie universelle), et c’est la CMU qui les poursuit », a-t-il martelé.

« Ca fait combien d’années que moi-même, en tant que fonctionnaire, on me coupe pour cette histoire, mais ça ne m’a jamais donné quelque chose ; et récemment le président d’une Commission parlementaire issu du Pdci (opposition), Jean-Louis Billon, a bien décrié ce problème », a-t-il déclaré.

Pour lui, « est-ce qu’on peut rester muet devant cela, devant ce qui s’apparente à du racket ».  Le PPA-CI, le parti de Laurent Gbagbo a dénoncé dans un communiqué « un chantage gouvernemental honteux et une flagrante violation des droits et libertés des Ivoiriens ».  

« Le PPA-CI juge inacceptable les restrictions des droits et libertés imposées par le gouvernement dans le but d’obliger les populations à souscrire à un système de couverture maladie universelle (CMU) qui n’a pas fait ses preuves », écrit la formation politique.  

Les soins de la CMU se font dans les établissements de santé conventionnés. L’assuré paie 1.000 Fcfa chaque mois et a droit à un ticket modérateur de 30%, tandis que l’assurance prend en charge une part de 70%. A ce jour, 3,5 millions de personnes ont été enrôlées pour la CMU à travers le pays.

Les statistiques révèlent plus de 3,4 millions de cartes qui ont été produites et plus de 2,4 millions de cartes distribuées. A la date du 31 août 2022, plus de 208.000 assurés ont été traités, selon le ministère de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle.  

Le décret de mise en œuvre de l’obligation d’enrôlement, pris en Conseil des ministres le 28 septembre 2022, devrait prendre effet dans six mois La Couverture maladie universelle a été instituée en 2014 et est considérée comme le système national obligatoire de couverture de risque maladie.

Ligue des Champions d’Afrique : Le Raja de Casablanca qualifié pour la phase des groupes

Le Raja de Casablanca a validé son billet pour la phase de groupes de la Ligue des Champions d’Afrique de football, à la faveur de sa victoire par 1 but à 0 face à l’ASN Nigelec du Niger, samedi soir au complexe sportif Mohammed V de Casablanca, en match retour du 2e tour préliminaire.L’unique réalisation de la rencontre a été signée Mohammed Nahiri (79è). A l’aller, à Niamey, les Aigles Verts s’étaient imposés 2-0.

L’autre représentant du Maroc dans cette compétition, le Wydad de Casablanca, recevra, dimanche, la formation nigériane du Rivers United FC. En match aller, les Casablancais s’étaient inclinés sur le score de 2 buts à 1.

Coupe de la CAF : La RSB et l’AS FAR qualifiés pour le 2ème tour préliminaire additionnel

Le club marocain de la Renaissance sportive de Berkane, tenant du titre, s’est qualifiée pour le deuxième tour préliminaire additionnel de la Coupe de la Confédération africaine de football (CAF), après sa victoire (2-0) face à Kwara United FC du Nigeria, en match retour du 2e tour préliminaire, samedi soir au stade municipal de Berkane.Les buts de la rencontre ont été marqués par Cheikh Djibril Ouattara (17è) et Charki Bahri (54è).

Le club Orange a réussi ainsi à renverser la vapeur après sa défaite (3-1), il y a une semaine en match aller à Lagos.

Ce succès permet aux coéquipiers de Bakr El Hilali de se qualifier pour le deuxième tour préliminaire additionnel qui verra la participation, également, des équipes éliminées du 2è tour préliminaire de la ligue des Champions.

Pour le compte de la même compétition, l’AS FAR, large vainqueur (4-0) à l’aller de la formation guinéenne d’Ashanti Golden Boys, a récidivé vendredi soir en déplacement (1-0) à Conakry, pour atteindre le prochain tour. Le tirage au sort du deuxième tour préliminaire additionnel aura lieu le 18 octobre au siège de la CAF au Caire.

Ce tour décisif est prévu le 2 novembre pour les matchs aller et le 9 novembre pour les matchs retour.

Burkina : Le capitaine Ibrahim Traoré rend hommage à Thomas Sankara

Après Roch Kaboré, le capitaine Ibrahim Traoré est le 2e président du Faso à déposer une gerbe au mémorial Thomas Sankara.Au lendemain de sa designation comme président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré a pris part, samedi 15 octobre 2022 à Ouagadougou, à la commémoration du 35e anniversaire de l’assassinat du père de la Révolution burkinabè.

A l’occasion, le capitaine Traoré, 34ans, a déposé une gerbe en la mémoire de son devancier et de ses douze compagnons assassinés, il ya 35 ans jour pour jour. Il a ensuite reçu le « flambeau de la révolution » de Thomas Sankara.

La présente commémoration s’est tenue sous le thème « passer le flambeau à la jeunesse ».

Le Colonel à la retraite, Pierre Ouédraogo, le président du Comité international Mémorial Thomas Sankara a expliqué qu’il s’agit d’une invite à la jeunesse pour s’approprier les idéaux de la Révolution Démocratique et Populaire, afin de continuer les luttes engagées depuis le 4 août 1983.

Thomas Sankara arrivé au pouvoir en août 1983 a été assassiné, après 4 ans de Révolution, le 15 octobre 1987.

En avril 2022, soit 35 ans après, les principaux assassins de Thomas Sankara et de ses 12 compagnons, Blaise Compaoré, le général Gilbert Diendéré et Hyacinthe Kafando, ont été condamnés à la prison à perpétuité.

Hier vendredi, la veuve Mariam Sankara a salué la tenue de ce procès et tous ceux qui ont lutté à cet effet.

« Notre lutte n’est pas finie. Dans une prochaine étape, il sera question du volet international du procès Thomas Sankara et ses 12 compagnons, volet devant faire la lumière sur les complicités extérieures de ces assassinats », a-t-elle insisté.

Elle a exhorté les « amis » de son époux et la jeune génération « à rester vigilants et patients car il nous faut franchir une étape décisive ».

« La campagne « lutte contre l’impunité, justice pour Thomas Sankara » continue. Nous ne devons pas nous laisser distraire par ceux-là même qui n’ont jamais voulu de ce procès », a fait noter Mme Sankara.

L’activiste Nathalie Yamb, persona non grata en France

Paris reproche à la militante suisso-camerounaise d’encourager le recours à la violence à l’encontre des symboles de la présence française en Afrique.Nathalie Yamb ne séjournera pas de sitôt en France. Selon RFI, cette figure très populaire sur les réseaux sociaux a reçu vendredi 14 octobre, par lettre recommandée, l’arrêté pris à son encontre en janvier l’interdisant d’entrée et de séjour sur le territoire français. « Nous voulons nous assurer qu’elle est bien informée qu’elle est sous le coup de cette mesure pour incitation à la haine et à la violence », explique au média français, ce samedi, une source proche du dossier.

Agée de 52 ans, Mme Yamb est connue sur les réseaux sociaux pour ses dénonciations virulentes à l’égard de l’intervention de la France sur le continent. Surnommée « la dame de Sotchi », allusion à son discours remarqué lors du premier sommet Russie-Afrique qui s’est tenu en 2019 dans cette station balnéaire de la mer Noire, elle compte plusieurs milliers d’abonnés sur Twitter comme sur sa chaîne YouTube et se présente comme une militante panafricaine anti-impérialiste.

En dehors de la France, elle s’attaque à certains chefs d’Etat africains, comme le Sénégalais Macky Sall, le Nigérien Mohamed Bazoum ou encore l’Ivoirien Alassane Ouattara, qu’elle qualifie de « valets » de l’ex-puissance coloniale. A l’inverse, elle applaudit certains chefs de juntes militaires ouest-africaines à l’instar du colonel malien Assimi Goita.

Justifiant sa décision contre Nathalie Yamb, Paris explique que ses « propos virulents à l’égard des positions françaises sur le continent africain(sont) susceptibles de favoriser l’entrisme des puissances étrangères hostiles à la France sur le continent africain et d’alimenter le développement d’un ressentiment populaire anti-français en Afrique, mais également parmi les diasporas africaines en France ». Sous ce rapport, les autorités françaises estiment qu’il « est à craindre que sa présence en France provoque de graves troubles à l’ordre public ».

Début septembre, le président Emmanuel Macron avait exhorté les diplomates français à être « plus réactifs » sur les réseaux sociaux pour mieux riposter aux attaques que subit la France en direction des opinions publiques, notamment en Afrique. Dans cette entreprise, le dirigeant a appelé à « mieux utiliser le réseau France Médias Monde », regroupant la chaîne d’information France 24 et la Radio France internationale (RFI).

Pour M. Macron, ces entités très suivies en Afrique et interdites de diffusion depuis plusieurs mois au Mali sont « absolument clé ». Elles doivent « être une force pour nous » face à la saturation de l’espace médiatique du continent par « le narratif russe, chinois et turc ».

Au lendemain de cette déclaration du chef de l’Etat français, les journalistes du groupe l’ont « vigoureusement » dénoncée dans un communiqué, rappelant à Emmanuel Macron que France Médias Monde n’est pas « au service d’une ligne politique présidentielle ou gouvernementale ».

Sénégal : les députés invités à tirer les leçons du 12 septembre

L’Assemblée nationale sénégalaise s’apprête à examiner le projet de budget de 2023, plus d’un mois après l’élection mouvementée de son président, Amadou Mame Diop.Les échos belliqueux de la rentrée parlementaire au Sénégal, le 12 septembre dernier, ont retenti jusqu’au-delà de ses frontières. Ce jour-là, les images de l’élection dans une ambiance proche du chaos du président de la quatorzième législature ont fait le tour du monde. Bagarres, insultes, cris et micro arraché, les députés du pouvoir (83 députés) et de l’opposition (82 députés) se rivalisaient d’ardeur, chaque camp voulant imposer sa loi. Les gendarmes ont été appelés à la rescousse, à l’intérieur même de l’hémicycle, pour rétablir l’ordre et permettre la suite du scrutin.

Un mois après, le nouveau président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, député de la coalition présidentielle, appelle ses collègues à éviter de retomber dans ces travers qui ont écorné l’image démocratique du pays. « Ne perdons pas de vue que, après l’épisode malheureux du 12 septembre dernier, nous sommes surveillés et attendus par le peuple sénégalais et même, au-delà, par tous ceux qui ont eu à regretter ces évènements jusqu’au-delà de nos frontières », a dit M. Diop, à l’ouverture, vendredi 14 octobre, de la session ordinaire unique 2022-2023 de l’Assemblée nationale en présence de 154 députés sur 165.

Dans les prochaines semaines, le parlement sénégalais sera très actif avec le marathon budgétaire qui doit démarrer. D’ici là, les députés doivent étudier le projet de budget de l’année d’exercice 2023. Il est arrêté à 6400 milliards FCFA par le conseil des ministres, début octobre. Selon L’Observateur, 45 % de ce montant seront « affectés au social » pour soulager les ménages, conformément à la promesse du chef de l’Etat de lutter contre la vie chère. Les élus devront examiner ce projet de budget en commissions avant de passer à son vote en plénière.

Faire bloc face à la tension géopolitique

L’hémicycle se caractérisant désormais par un équilibre des forces entre l’opposition et le pouvoir, l’adoption de chaque projet de loi ou proposition de loi est incertaine. Le camp présidentiel a perdu sa majorité absolue de 83 députés après le départ de l’ex-Premier ministre Aminata Touré, tête de liste de Benno Bokk Yakaar (BBY, unis pour un même espoir) aux élections législatives du 31 juillet 2022.

Mme Touré n’a pas pardonné à ses ex-camarades et au président Macky Sall d’avoir brisé son rêve de se hisser au perchoir à la place d’Amadou Mame Diop, le député-maire de la ville de Richard-Toll (nord), peu connu du grand public. Devenue députée non-alignée, elle a engagé le combat contre la mouvance présidentielle. Elle vient de proposer une loi pour « limiter » les pouvoirs de nomination du chef de l’Etat à l’égard de certains membres de son cercle familial.

Toutefois, le président du groupe parlementaire de BBY, Oumar Youm, espère pouvoir compter « sur la responsabilité de l’opposition » afin de ne pas bloquer le vote du budget, non sans dire qu’ils vont « surveiller » leur ex-camarade Aminata Touré. En revanche, celle-ci fait savoir qu’elle ne se « préoccupe même pas de BBY » alors que Malick Kébé, député de Yewwi Askan Wi (libérer le peuple), la principale coalition de l’opposition, affirme qu’ils « ne voteront pas un budget de complaisance ».

Dans ces circonstances, le successeur de Moustapha Niasse au perchoir estime que les divergences politiques ne doivent pas avoir raison de l’essentiel. Selon Amadou Mame Diop, l’intérêt supérieur de la nation doit être privilégié par les députés de tout bord au regard du contexte mondial tendu par la guerre en Ukraine après la pandémie de Covid-19, avec des retentissements sur plusieurs pays africains dont le Sénégal.

« La situation géopolitique et économique internationale très tendue impacte aussi nos réalités quotidiennes. Elle fait aussi de l’exercice budgétaire de cette année une épreuve particulière. Nous pouvons déjà, en attendant d’entrer dans le vif du sujet prochainement, nous réjouir de l’intention affichée du gouvernement de donner la priorité à un budget social », affirme M. Diop.

A cet effet, « je voudrais inviter chacun d’entre nous à y mettre le sien nécessaire pour faire de ce cycle marathonien une œuvre de succès conformément à la mission qui nous est dévolue par le peuple sénégalais à savoir le vote des lois et le contrôle de l’action gouvernementale », a ajouté le président de l’Assemblée nationale, conscient que « c’est bien entendu un contexte particulier qui marque notre législature et qui n’est pas que politique ».