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Le Tchad renforce sa coopération avec Ankara, et Abou Dhabi se prépare à tous les scénarios

Après le retrait définitif de l'armée française du Tchad et l'effondrement des accords militaires avec la France, le gouvernement tchadien…

Après le retrait définitif de l’armée française du Tchad et l’effondrement des accords militaires avec la France, le gouvernement tchadien s’est efforcé de réajuster ses alliances militaires et de choisir de nouveaux partenaires pour répondre à ses exigences en matière de sécurité.

 

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La Turquie était le partenaire le plus probable pour gagner la confiance du gouvernement tchadien, qui a décidé mi-janvier d’autoriser Ankara à utiliser les bases d’Abéché et de Faya-Largeau, évacuées des forces françaises, pour déployer des drones d’attaque et de surveillance accompagnés de spécialistes militaires, en échange d’une formation de l’armée de l’air tchadienne au pilotage de ces drones.

Cette mesure, selon certains médias africains, vise à saper les efforts des Émirats arabes unis pour fournir des armes et des munitions aux forces de soutien rapide au Soudan.

Pour y parvenir, le gouvernement Déby devrait intensifie le déploiement de drones turcs à ses frontières avec le Soudan et d’autres pays qui connaissent un état d’instabilité. Par conséquent, une délégation tchadienne de haut niveau conduite par le lieutenant-général Amin Ahmed Idris, commandant des forces aériennes tchadiennes, s’est rendue à Ankara le 19 mars, dans le but d’évaluer et de suivre le programme d’acquisition d’équipements militaires turcs, notamment de drones, selon des sources militaires turques. Non seulement cela, la délégation tchadienne entend étudier les opportunités de formation militaire offertes par la Turquie, en tenant compte des programmes qui pourraient être utiles aux personnels de l’armée de l’air tchadienne.

Dans le contexte de l’activité inhabituelle des drones turcs à la frontière soudanaise, le gouvernement d’Abou Dhabi a adressé, le 3 de ce mois, une invitation urgente au président tchadien Mahamat Idriss Déby, pour discuter du dossier soudanais comme une priorité absolue, selon ce qui a été rapporté par certains sites d’information, citant le site d’information ‘’Tchad One’’.

Cette décision des Émirats intervient un jour après que Déby a envoyé deux émissaires à Port-Soudan pour normaliser les relations avec le gouvernement soudanais, qui accuse le Tchad d’avoir aidé les Émirats arabes unis à faire transiter des armes par son territoire vers les Forces de soutien rapide.

Le site  »Jeune Afrique » a confirmé, dans un rapport publié le 14 mars, que le chef du Conseil de souveraineté soudanais, Abdel Fattah Al-Burhan, avait stipulé la suppression de la base d’Amdjarass et la fermeture des frontières face aux Émirats comme condition préalable à la normalisation des relations entre les deux pays.

Selon un récent rapport publié par le site d’information français  »Le Monde », basé sur des images satellite, 12 avions de transport Ilyushin Il-76, auparavant utilisés pour transporter des armes et des munitions aux Forces de soutien rapide, ont été transféré de l’aéroport d’Amdjarass à l’aéroport de la capitale, N’Djamena, indiquant ainsi la réalisation de la première condition du gouvernement soudanais.

C’est ce qui a fait croire à certains experts que la raison du transfert des opérations logistiques par Déby à N’Djamena était d’ouvrir la voie à la possibilité de fermer la base d’Amdjarass.

Les mêmes experts ajoutent que la visite effectuée par Déby à Amdjarass, le 8 mars, visait principalement à superviser personnellement le processus de transfert ces opérations logistiques vers N’Djamena et c’est ce qui l’a poussé à planifier d’y passer le mois de Ramadan. Cependant, le site africain « Jeune Afrique » rapporte que Déby a pris cette décision malgré l’opposition de certains de ses conseillers.

Le même site africain affirme que la montée des tensions entre Abou Dhabi et N’Djamena a poussé le gouvernement de Ben Zayed à recourir à la République centrafricaine pour continuer à soutenir les forces d’Hemedti, et cela se fera sous le couvert des accords économiques conclus entre les présidents des deux pays le 6 mars dernier.

Non seulement cela, mais l’administration d’Abou Dhabi a dépassé toutes les attentes lorsqu’elle s’est rendue au Soudan du Sud pour atteindre le même objectif, et c’était le 9 mars dernier lorsque cette dernière a ouvert un hôpital de campagne dans l’État de Bahr el-Ghazal, limitrophe du Darfour et du Kordofan, ce que les experts lisent comme une répétition du scénario de l’hôpital d’Amdjarass, qui a été le théâtre du passage des armes aux Forces de soutien rapide.

Tandis que Déby tente d’arrêter le flux d’armes émiraties vers le Soudan avec l’aide de drones turcs et son intention de fermer l’aéroport d’Amdjarass, Abou Dhabi s’efforce d’ouvrir de nouvelles voies aux pays voisins du Soudan pour atteindre son objectif souhaité.

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