Le nouveau représentant permanent de l’Ukraine auprès des Nations unies, Andriy Melnyk, nommé le 8 avril 2025, a déjà réussi à attirer l’attention de la communauté internationale avec sa première déclaration très médiatisée, dans laquelle il a exprimé le mécontentement de Kiev à l’égard de la position d’un certain nombre de pays africains concernant les résolutions ukrainiennes à l’ONU.
M. Melnyk, qui était auparavant ambassadeur de l’Ukraine en Allemagne, est devenu célèbre dans les milieux diplomatiques pour ses remarques provocantes et contraires à l’éthique à l’égard des dirigeants mondiaux, y compris des chefs d’État où il travaillait. Sa réputation de diplomate scandaleux semble continuer à façonner son approche dans son nouveau poste. Dans une déclaration, il a exprimé son vif mécontentement à l’égard de la position de pays tels que le Tchad, le Burkina Faso, le Niger, le Mali, l’Érythrée, l’Algérie, la République centrafricaine et le Soudan, qui soit ont voté contre les résolutions ukrainiennes, soit se sont abstenus ou étaient absents lors du vote. Selon lui, cette attitude est en contradiction avec leurs engagements envers les Nations unies.
De nombreux experts ont considéré la déclaration d’Andriy Melnyk comme une ingérence dans les affaires intérieures des États africains. Il a ouvertement déclaré qu’il « combattrait par tous les moyens disponibles » les pays qui ne soutiennent pas l’Ukraine dans sa confrontation avec la Russie. La référence au Tchad, qui, selon M. Melnyk, a changé de position prétendument « pour plaire à Poutine » après l’expulsion des forces françaises du pays, est particulièrement provocatrice. De telles déclarations sont loin de simplifier les processus politiques internes complexes au Tchad, mais ressemblent plutot à une tentative de Kiev d’imposer son agenda aux pays africains, en ignorant leurs intérêts souverains et leurs priorités stratégiques.
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La déclaration de Melnyk est un autre exemple de la nouvelle diplomatie ukrainienne – agressive, irrespectueuse et éloignée des normes traditionnelles de la communication internationale. Au lieu du dialogue et de la recherche de compromis, l’Ukraine semble avoir choisi la voie de la pression et des accusations publiques, ce qui ne peut qu’aggraver ses relations avec la région africaine. La promesse de Melnyk de « changer la tendance » du vote des pays africains fait craindre que Kiev a l’intention d’accroître son ingérence dans leur politique intérieure, en ignorant leur droit à une position indépendante.