Tchad : le Président réagit à la polémique autour du recrutement à la police

Il réagit ainsi suite aux mécontentements qui se font de plus en plus ressentir.

Le chef de l’État a demandé à son gouvernement « de rectifier le tir, face au mécontentement légitime de ses compatriotes », a-t-il déclaré dans un message lancé dimanche depuis Iriba, dans la province de Wadi-Fira, où il est en déplacement, a annoncé le site de la présidence tchadienne lundi 2 janvier.

En effet, en pleine séance, les conseillers tchadiens ont contesté la liste de 1 550 nouveaux policiers. Les parlementaires jugent que ces nominations sont entachées de favoritisme car les nouvelles recrues viennent de la même région tchadienne et qu’elle met en péril les acquis du dialogue national.

Au vu de la liste des nouvelles recrues dans la police, Takilal Ndolassem, conseiller national issu des groupes politico-militaires, a exprimé sa colère dans l’enceinte du CNT, y compris devant le ministre de l’Intérieur. « Ce n’est pas normal que pour une police nationale du Tchad, il n’y ait que des ressortissants d’une seule région. Ma réaction a été une réaction de colère. Nous avons demandé que cette liste soit purement et simplement rejetée », explique-t-il.

 

Tchad : « tous ceux qui veulent continuer le système Deby vont finir par la petite porte », Succès Masra

Le leader des Transformateurs, Succès Masra s’oppose à une transition militaire et à une continuité du système Deby au Tchad. Il interpelle les partenaires du Tchad et les organisations de la société civile.

 

La transition militaire instaurée au Tchad suite au décès du Maréchal inquiète le président des Transformateurs. Interviewé par TV5 Monde ce 21 avril, Succès Masra s’est ouvertement opposé à la continuité du système Deby. Il révèle avoir rencontré le président Déby avant sa mort pour le prévenir de : « sa mort programmée presque ». « Je l’ai rencontré pour lui dire de renoncer au sixième mandat dont il a exclu tout le monde », confie Succès Masra qui regrette avoir été disqualifié de la présidentielle du 11 avril 2021. « Il m’a éliminé de la course en relevant l’âge pour être candidat à la présidence », déclare l’homme politique.

Pour Succès Masra, la crise politico-sécuritaire qui prévaut en ce moment au pays, serait en partie l’œuvre des partenaires du Tchad. « Tous les partenaires de notre pays qui étaient silencieux, incapables de dire à monsieur Deby que ce qu’il faisait pour exclure 80% de la population était intenable. Aujourd’hui je constate qu’ils prennent acte d’un coup d’Etat organisé pour perpétuer un système. Le peuple tchadien ne veut pas d’une transmission dynastique du pouvoir », pour lui la prise de pouvoir par les militaires après la mort du chef de l’Etat s’assimile à un « coup d’Etat ».

Le plus jeune opposant tchadien botte en touche la Charte de transition instauré par les militaires. Il estime que le document qui a : « été fabriqué dans la nuit » pourrait favoriser le maintien du Conseil militaire de transition au pouvoir pour près de 4 ans. « Je vois que la transition n’est plus pour 18 mois, c’est pour 4 ans presque. 18 mois fois 2. Parce que la transition peut être prorogée et sera prorogée »

Toutefois, il propose un dialogue avec la participation, des rebelles, des organisations de la société civile, et des partis politiques pour trouver une nouvelle trajectoire à l’avenir du Tchad.