Le Royaume-Uni décide d’apporter un soutien financier au Tchad pour couvrir les domaines prioritaires

Dans le cadre de la coopération bilatérale, le Royaume-Uni entend apporter un soutien financier dans le domaine de la sécurité, le développement, l’éducation et la santé.

Dans la journée du 29 juillet 2024, le premier ministre, Allah-Maye Halina a reçu en audience, l’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Royaume-Uni, de la Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, Ross Matthews. Une rencontre qui intervient un mois après la présentation des copies figurées du diplomate et ses lettres d’accréditation en tant qu’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Royaume-Uni, de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord au Tchad.

D’après le service de presse de la primature, Ross Matthews, est allé présenter ses civilités au premier ministre, Allah-Maye Halina, et échanger sur les questions liées à la coopération entre le Tchad et le Royaume uni.

Les domaines prioritaires de cette coopération sont la sécurité, le développement, l’éducation et la santé. « Le Royaume-Uni a exprimé sa volonté d’apporter une assistance technique et un soutien financier au Tchad dans ces domaines stratégiques. »

Coopération : Mahamat Idriss Deby reçoit en audience le ministre britannique pour le développement

Le président tchadien de transition, Mahamat Idriss Deby Itno, a reçu le 27 mars 2024, le ministre d’État pour le Développement et de l’Afrique du Royaume Uni, Andrew Mitchel.

 

Les deux hommes ont discuté de la la coopération bilatérale et la question soudanaise avec en point d’orgue la situation des réfugiés soudanais installés au Tchad et l’exploration des opportunités de coopération. Le ministre britannique a fait état du renforcement des liens de coopération entre son pays et le Tchad. C’est d’ailleurs, le tout premier membre du gouvernement britannique en fonction à visiter le Tchad.

Avec le président tchadien, la délégation de Grande Bretagne a également examiné. La possibilité de parvenir à un cessez-le-feu et une solution politique à la crise au Soudan.

Le rôle que joue le Tchad pour le retour à la paix dans ce pays et ses efforts sur le plan humanitaire ont été appréciés par le ministre d’Etat Andrew Mitchel qui doit effectuer une visite de reconnaissance dans l’Est du Tchad pour mieux s’imprégner des réalités dans lesquelles se trouvent les réfugiés à un moment extrêmement difficile où la tendance baissière des financements impacte sérieusement l’assistance humanitaire laissant craindre une dégradation avancée, voire une catastrophe humanitaire, rapporte la présidence du Tchad.

A qui profite la mode des sommets avec l’Afrique ? (Chronique)

Les nombreux sommets que tiennent les grandes puissances mondiales avec l’Afrique renseignent à suffisance sur l’attractivité du continent. Cependant, les pays africains y participent en ordre dispersé sans agenda commun : une attitude individualiste qui ne semble pas profiter au continent… pourtant confronté dans son ensemble à des défis énormes dans plusieurs domaines. En raison de sa pertinence, nous rééditons ici cette chronique parue initialement le 21 novembre 2019.C’est un chiffre révélateur : sur les cinq pays membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies, seule la Grande-Bretagne n’a pas encore son Sommet périodique avec l’Afrique. Sous l’ancien président américain, Barak Obama, les Etats-Unis avaient organisé en 2014 leur premier Sommet avec l’Afrique.

La France, quant à elle, tient depuis 1973 des sommets avec l’Afrique. D’abord, ce furent des rencontres entre Paris et les pays du pré-carré qui ont fini par être rejoints par tous les Etats du continent. Le 28ème Sommet Afrique-France est d’ailleurs prévu en juin 2020 à Bordeaux, dans le sud-ouest de la France.

Lancé en 2001, le sommet Chine-Afrique, qui a tenu sa 7ème édition en septembre dernier, est devenu un événement important de l’agenda des rencontres internationales. Longtemps restée à l’écart depuis la dislocation de l’Union soviétique, la Russie a organisé en octobre 2019 à Sotchi son premier sommet Russie-Afrique.

Sans être membres permanents du Conseil de sécurité, d’autres grandes nations du monde ont leur rendez-vous avec l’Afrique. Sous l’acronyme de Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD), le Japon tient depuis 1993 sa rencontre politique de haut niveau avec l’Afrique. La Turquie a tenu en novembre 2018 son deuxième Sommet avec l’Afrique à Istanbul.

Le Business contre l’aide

A la faveur du Sommet du G-20, l’Allemagne a lancé en 2017, son sommet avec l’Afrique sous le nom de « Compact with Africa ». Plutôt que de recevoir toute l’Afrique, Berlin a choisi une douzaine de pays du continent présentant des garanties de stabilité et des niches de progression en matière de développement et de commerce.

Ici, le paradigme n’est pas d’annoncer de gros montants d’aide au développement, ni de procéder à une annulation de la dette, mais de créer des interactions entre entreprises africaines et allemandes qui seraient soutenues par des accompagnements financiers de l’Etat fédéral allemand.

Quels que soient leur format et leur périodicité, ces Sommets avec l’Afrique révèlent un rapport de forces déséquilibré et une impréparation totale des Etats africains. Les pays d’en face ont leur agenda et savent ce qu’ils attendent des pays africains : le soutien diplomatique, les matières premières, de nouvelles destinations commerciales, de nouveaux clients pour les industries, y compris celles de l’armement, etc.

Les Africains en ordre dispersé !

En revanche, les pays africains arrivent à ces tête-à-tête en ordre dispersé et sans agenda commun. En effet, il n’y a aucune concertation préalable (pré-Sommet interafricain) pour arriver face à la Chine, la France, les Etats-Unis, la Russie, les Etats-Unis, le Japon ou la Turquie avec des propositions et des demandes transnationales.

Chaque Etat y vient avec ses attentes spécifiques. L’Afrique arrive donc avec 54 attentes alors que le camp d’en face arrive avec sa seule attente. Finalement, alors que ces sommets auraient pu servir à faire avancer des grands projets continentaux tels le financement des routes transsahariennes, des liaisons ferroviaires continentales, de la Grande Muraille Verte, les dirigeants africains repartent satisfaits des annonces d’annulation d’une partie de la dette, du doublement voire du triplement des échanges commerciaux dont on ne sait pas à qui ils profitent surtout.

Dans sa forme actuelle, le Sommet Afrique/reste du monde n’est qu’une grand-messe qui n’apportera aucune valeur ajoutée à la mobilisation pour améliorer le bien-être des populations.