Après avoir écouté les explications des officiels tchadiens sur le raid meurtrier chez l’opposant Yaya Dilllo, Abdoulaye Diarra, chercheur d’Amnesty international sur l’Afrique central, invite les autorités à ouvrir de toute urgence une enquête.
Le chercheur d’Amnesty international note que : « Les autorités tchadiennes doivent ouvrir de toute urgence une enquête indépendante, impartiale et efficace sur le recours à la force meurtrière lors d’une descente au domicile de Yaya Dillo, candidat de l’opposition à l’élection présidentielle, et sur l’homicide de proches de cet homme.
« Yaya Dillo a affirmé que sa mère, son fils et trois de ses sympathisantes ont été tués lors d’un raid effectué par les forces de sécurité à son domicile. Selon le gouvernement, la police a essayé d’exécuter deux mandats judiciaires, a riposté à des tirs provenant de la résidence de Yaya Dillo, et deux personnes ont été tuées et cinq blessées, parmi lesquelles trois membres des forces de sécurité.
« Ces homicides illustrent les fortes tensions auxquelles le Tchad est en proie à l’approche de l’élection du mois prochain. On déplore d’ores et déjà des violations des droits humains, qui prennent la forme d’une interdiction de manifester et d’arrestations arbitraires. Certaines informations font par ailleurs état de coupures d’Internet relevant d’une attaque injustifiée contre la liberté des médias et la liberté d’expression.
« Face à cette instabilité et craignant une escalade de la violence, nous demandons aux autorités tchadiennes de diligenter une enquête indépendante et efficace sur le recours par la police à une force meurtrière, afin d’établir les faits et de veiller à ce que toute personne soupçonnée d’être pénalement responsable soit amenée à rendre des comptes dans le cadre d’un procès équitable. Les autorités doivent aussi rétablir l’espace politique et civique au Tchad, qui se réduit à grande vitesse actuellement, en garantissant le droit à la liberté d’expression et de réunion, et en assurant que la connexion Internet ne connaisse aucune interruption. », conclut le chercheur de cette institution.