A près de 1000 km à l’Est de la capitale N’Djamena, dans la province du Ouaddaï, maintenir la chaîne du froid pour les vaccins constitue un véritable défi.
Dinar Tchere est d’humeur bougonne. Le début de la session de vaccination a pris du retard. Dans son centre de santé d’Hilouta, dans la province du Tchad du Ouaddaï, il rassemble rapidement les vaccins dans une glacière avant de les embarquer à l’arrière du pick-up. Il faut vingt minutes de piste sablonneuse pour atteindre Agang, 400 habitants, le village cible du jour situé à plus de 950 km à l’est de la capitale N’Djamena et à une journée de voyage du premier tronçon goudronné.
« C’est ce que je craignais, la plupart des mamans sont parties au marché », peste M. Tchere en étendant une natte sur le sol, sous un manguier. Mais pourtant, une à une, des femmes accompagnées d’un ou plusieurs enfants commencent à arriver de tous les côtés. Il n’y a bientôt plus un centimètre libre sur la natte. Les glacières sont ouvertes et la session peut commencer. Pour se rassurer, Dinar Tchere touche du doigt la glace pour vérifier son état. Et pour cause : il fait déjà 40 degrés et les vaccins ne supportent pas la chaleur.