Créée en avril 2023 afin de contourner certaines obligations contractuelles de la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) à l’égard de Glencore, la Tchad Petroleum Company (TPC), société d’État chargée de gérer une part importante des ressources pétrolières nationales, est étroitement contrôlée par des proches du président Mahamat Idriss Déby.
Un document comptable auquel la rédaction a récemment eu accès révèle, pour la première fois, la réalité des performances économiques de la TPC. Ces données montrent que l’entreprise réalise des résultats financiers très supérieurs à ses prévisions officielles. Ces performances n’ont pourtant jamais été communiquées publiquement, ni même officiellement au gouvernement.
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Selon ce document, la TPC a atteint un chiffre d’affaires de 247 millions USD au cours du dernier exercice, largement au-dessus des 200 millions USD initialement prévus. Le bénéfice exceptionnel atteint 145 millions USD, mettant en lumière une excellente santé financière de la société, capable notamment de distribuer des dividendes importants. Reste toutefois la question essentielle de l’identité des bénéficiaires réels de ces dividendes.
Officiellement, la TPC ne communique pas sur ces résultats et ne diffuse que des informations floues, parfois contradictoires, alimentant ainsi les interrogations sur les véritables performances de cette entreprise d’État. Des revenus substantiels qui ne semblent pas bénéficier directement à la population tchadienne.
Les institutions de contrôle financier du pays apparaissent quant à elles impuissantes ou réticentes à clarifier ces zones d’ombre. Dans un contexte où les revenus pétroliers sont essentiels au développement du pays, ces révélations mettent en évidence la nécessité de renforcer la transparence et d’améliorer la gouvernance des entreprises publiques, afin que les bénéfices des ressources nationales profitent effectivement à toute la population.