Sénégal : les parents d’élèves à l’épreuve de la vie chère

Les quotidiens sénégalais parvenus mardi à APA titrent principalement sur la préparation de la rentrée scolaire dans un contexte national de vie chère pour les parents d’élèves.A deux jours de la rentrée des classes au Sénégal, Sud Quotidien remarque que le concept wolof « Ubbi Tey Jàng Tey », qui veut que les élèves commencent à étudier dès la rentrée des classes, est « encore (mis) à l’épreuve ».

« Les élèves s’apprêtent à reprendre le chemin de l’école, ce jeudi 6 octobre 2022. Entre un déficit d’enseignants et de table-bancs, des écoles inondées, d’autres sans eau ni toilettes, les défis à relever pour cette rentrée scolaire sont nombreux. Qui plus est, en raison de la hausse des prix, la rentrée scolaire de cette année est aussi un sacré casse-tête pour les parents d’élèves », note le journal.

En prélude à la rentrée des élèves, Le Soleil se fait l’écho de la « bonne présence dans les écoles » des enseignants depuis lundi 3 octobre. Le quotidien national estime que « le chef de l’Etat leur rend hommage » avant d’indiquer qu’une « commande de 300.000 tables-bancs est annoncée pour résorber le gap » dans les classes.

Sur la baisse des prix des denrées promise par le chef de l’Etat, Walf Quotidien signale que « ce n’est pas encore le bout du tunnel ». « Macky Sall a du pain sur la planche avec sa volonté de tenir ses promesses de réduction des prix des denrées. Des spécialistes doutent en effet de la capacité de l’Etat à proposer des mesures structurelles pouvant faire baisser les prix » au Sénégal, rapporte le journal.

La conjoncture difficile dans ce pays se traduit également par la « rareté et la cherté du poisson », d’après Le Soleil qui trouve que « les acteurs n’ont plus la pêche ». En effet, « les acteurs de la pêche artisanale, qui imputent la rareté du poisson à la concurrence industrielle et aux phénomènes climatiques, réclament une +surveillance rigoureuse de nos côtes+ et plus de sécurité en haute mer », souligne le journal.

En politique, Walf Quotidien note que « le plan de liquidation » de l’opposant Ousmane Sonko est « mis en branle ». Le journal estime que « la volonté du président Macky Sall de remettre en selle Karim Wade et Khalifa Sall à travers une amnistie pour la présidentielle de 2024 (…) pourrait être une manière bien habile de mieux isoler Sonko du fauteuil présidentiel. Mais sans lui-même ».

Sud Quotidien émet des réserves sur la probabilité d’une amnistie de Karim Wade et Khalifa Sall au regard de « l’équation à mille inconnues des milliards d’amende » à laquelle sont astreints l’ex-puissant ministre du régime libéral et l’ancien maire de Dakar après leur condamnation par la justice pour malversations. Cependant, « l’amnistie n’efface pas les condamnations civiles », estime Serigne Thiam, enseignant en sciences juridiques et politiques à l’Université Cheikh Anta Diop.

Economie et tourisme au menu des quotidiens marocains

Les enjeux de la suppression de la TVA sur les médicaments, le secteur touristique et les implications des incidents du festival de musique « L’Boulevard » sont les principaux sujets traités par les quotidiens marocains parus ce mardi.+L’Opinion+, qui s’attarde sur les enjeux de la suppression de la TVA appliquée aux médicaments, écrit que cette disposition, qui s’inscrit dans le cadre du PLF 2023, “rendra non seulement les médicaments plus accessibles”, mais “soulagera également les caisses des organismes de prévoyance sociale”.

Par rapport au niveau de vie des citoyens, le prix du médicament au Maroc reste “élevé” et “ne permet pas un suivi médical dans les meilleures conditions”, d’où “une nouvelle vision” dans ce domaine, qui sera pilotée par la nouvelle Agence du Médicament, explique le journal.

Mais, si l’Etat consent un effort financier pour baisser les prix, la situation dans l’industrie pharmaceutique n’est pas encore réglée, du fait que le marché du médicament, selon un avis rendu public par le conseil de la concurrence en 2020, est “très administré” et “très réglementé”, et dont le cadre légal et juridique reste “inapproprié” et “dépassé”, fait-il remarquer.

Il est urgent que l’Etat trace une nouvelle feuille de route pour ce secteur, avec le souci premier de rendre les médicaments plus abordables aux citoyens, plaide-t-il.

+Aujourd’hui Le Maroc+, qui aborde le secteur touristique, écrit que l’année 2022 sera probablement une année record pour le secteur touristique, du moins en termes de recettes, précisant que jusqu’au mois d’août de cette année, les arrivées de touristes ont généré quelque 52,2 milliards DH en devises, alors qu’à la même période de 2017, année pendant laquelle ces recettes avaient frôlé les 70 milliards DH, niveau le plus élevé jamais atteint par le secteur, le Maroc enregistrait quelque 49 milliards DH.

Logiquement, si le cap et le rythme sont maintenus, ce record historique de 2017 sera pulvérisé, estime le quotidien.

Les années qui viennent, et sauf une autre catastrophe qui viendrait encore frapper l’économie mondiale, la compétition sera “plus acharnée” sur les parts de marché et les tendances mondiales du voyage connaîtront des transformations en continu et sur des cycles temporels plus courts, prévoit-il, soulignant que le seul moyen de rester durablement dans la course c’est de “les anticiper et s’y préparer”.

Revenant sur les violences commis au festival de musique « L’boulevard », dont la 20e édition a été organisée du 23 septembre au 02 octobre à Casablanca, +L’Économiste+ estime que ce qui s’est passé vendredi dernier à ce festival “n’est ni inédit, ni surprenant”, mais “la réalité d’une partie de nos jeunes, sans repères, sans perspectives, sans projet de vie”.

Selon lui, le sujet ne se prête ni à la surenchère, ni aux échanges d’accusations, ni aux lectures simplistes, étant donné que ces incidents, au même titre que les scènes de vandalisme à côté des stades les jours de match, ou encore les combats aux sabres dans les quartiers populaires, “cristallisent le désarroi d’une partie de notre jeunesse, laissée au bord du chemin du développement”.

La solution sécuritaire est « incontournable », mais elle ne permettra pas de “soigner le mal à la racine”, fait remarquer la publication, soulignant l’urgence de “reprendre en main” la jeunesse marocaine, “avant qu’il ne soit trop tard”.

Certes, l’Etat a misé sur le développement des infrastructures sociales, éducatives et sportives au niveau local, mais au-delà des stratégies sectorielles, “ces jeunes ont besoin d’une vision, d’un projet qui leur parle”, afin de leur faire “changer de mindset”.

Maroc : « Les grands concerts de Rabat » pour célébrer la richesse et la diversité des musiques d’Afrique

A l’occasion de « Rabat Capitale Africaine de la Culture 2022 », la capitale marocaine a réuni 10 artistes locaux et internationaux de la scène continentale pour une série de concerts du 22 au 24 septembre 2022. Un événement destiné à promouvoir la diversité de la musique africaine. L’objectif est aussi d’insister sur la nécessité de développer l’industrie de la musique, softpower du continent.« Les grands concerts de Rabat » est la première grande manifestation musicale organisée dans le cadre des célébrations de Rabat Capitale Africaine de la Culture 2022. Impulsé par la Wilaya et la Mairie de Rabat ainsi que la Cités et Gouvernements Locaux Unis d’Afrique (CGLU Afrique) et placé sous le haut patronage du Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, ce concert gratuit était à l’image de la musique africaine, à savoir diversifié et multigénérationnel.

Durant trois jours, 520 000 spectateurs ont pu se délecter de tous les styles musicaux aux sonorités africaines : des musiques traditionnelles comme le raï, avec la participation de l’artiste algérien Cheb Khaled, aux titres de la nouvelle génération, à l’instar de la Nigériane Ayra Starr, star de l’Afropop, ou encore de l’artiste congolais Dadju, connu pour ses musiques urban pop. Étaient aussi présents des artistes tels que les Marocains Manal Benchlikha, El Grande Toto, Snor, Lartiste, ou encore le Malien Salif Keita.

« Nous sommes très heureux de l’engouement généré par ce grand concert, qui a connu la participation d’artistes de renom de toute l’Afrique, pour le plus grand plaisir de toutes les générations. Cette manifestation atteste de la richesse de la scène musicale africaine. La culture sous toutes ses formes est aujourd’hui un moyen de renforcer les liens entre le Maroc et les autres pays du continent », se félicite M. Mohammed Benyaacoub – Directeur des arts au Ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication.

 La musique, porte drapeau de la culture africaine

 « Les grands concerts de Rabat » s’inscrit dans le cadre de l’événement Rabat Capitale Africaine de la Culture 2022, dont l’objectif est de promouvoir la culture comme vecteur de création de richesses et de cohésion pour l’ensemble du continent.

La musique constitue l’un des arts culturels majeurs du continent, et permet depuis des décennies à l’Afrique de rayonner à l’international. Ainsi, ces événements culturels contribuent à structurer et à mettre en réseau les artistes et acteurs culturels du continent africain.

« J’étais très nerveuse avant de monter sur scène mais j’ai très bien été accueilli par le public marocain et je me suis sentie chez moi » assure la chanteuse nigériane Ayra Starr. « Je suis très honoré d’être là, de participer à cet évènement…j’ai une relation particulière avec Rabat, je suis venue 3-4 fois et à chaque fois c’était une belle expérience où j’ai pu faire découvrir de nouveaux titres » ajoute le chanteur congolais Dadju.

« Je suis très fière de cette invitation…fière que le Maroc investisse dans la culture, dans la musique…fière de vivre cette expérience » se réjouit le chanteur franco-marocain Lartiste.

Pour rappel, Rabat Capitale Africaine de la Culture est un évènement international culturel très riche organisé tout au long de l’année, de juin 2022 à mai 2023, avec la participation d’acteurs nationaux et internationaux. La ville de Rabat et sa région sont le théâtre d’activités et d’événements dans différents domaines culturels, comme la littérature, les arts plastiques, ou encore la danse ou le cinéma.

Burkina : Le capitaine Traoré déroule le tapis rouge à la Cédéao

Le capitaine Ibrahim Traoré a appelé, lundi soir, dans un communiqué diffusé à la télévision nationale, les populations à faire confiance aux nouvelles autorités et à ne pas perturber la mission de la CEDEAO, attendue mardi à Ouagadougou, alors que des jeunes ont érigé des barrières, à cet effet, a constaté APAnews.Peu avant 20h, une poignée de jeunes ont installé un check-point devant l’hôtel Laïco à Ouaga 2000, sur l’avenue Pascal Zagré.

Ils disent également vouloir « faire barrière à la mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) » qui est attendue, mardi, à Ouagadougou, selon des sources de APAnews.

Dans un communiqué diffusé à la télévision nationale, plus tard, le président du Faso par intérim, le Capitaine Ibrahima Traoré a regretté la diffusion de messages appelant à empêcher le bon déroulement de la mission de la Cédéao.

« Du reste, toute personne qui entreprendrait des actes de nature à perturber le bon déroulement de la mission de la Cédéao se verra appliquer la rigueur de la loi », peut-on lire dans le communiqué.

Le président de la transition le lieutenant-colonel Sandaogo Damiba a été renversé par un coup d’Etat le 30 septembre 2022.

Il a ensuite démissionné, cédant le pouvoir au capitaine Traoré, qui gère les affaires courantes en attendant la désignation d’un nouveau président.

Côte d’Ivoire : la FAO prône l’agroécologie

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) encourage le pays à promouvoir les solutions vertes existant au plan local face à l’urgence climatique et environnementale.Au cours d’un think-tank tenu lundi à Abidjan autour du thème « L’Afrique face aux mutations géostratégiques actuelles », le représentant résident de la FAO en Côte d’Ivoire, Samy Gaiji a insisté sur les solutions vertes en réponse à la déforestation et à l’émission des gaz à effet de serre.  

Cela, dira-t-il, devrait permettre au pays d’être résilient face aux chocs du changement climatique. Selon le ministère des Eaux et forêts, « la Côte d’Ivoire a perdu plus de 70% de son couvert forestier entre 1960 et 2015, passant de 12 millions d’hectares à 2,97 millions d’hectares en 2021 ».   

Le représentant résident de la FAO a en outre conseillé les acteurs en charge de ces questions au niveau national à « avoir une approche économique », car des projets visant la réduction massive des gaz à effet de serre et la protection de l’environnement peuvent être financés par le Fonds vert climat.

Le Fonds vert pour le climat (FVC) est un mécanisme financier de l’ONU créé pour appuyer les efforts des pays en voie de développement afin de répondre aux défis que représente le changement climatique. Il vise notamment à promouvoir un nouveau paradigme pour un développement à faible émission de CO2.

M. Samy Gaiji a par ailleurs soutenu que l’innovation locale et le développement de technologies sont des alternatives pouvant permettre de préserver l’environnement. Il a cité la technique du « bio charbon », opérée en Côte d’Ivoire à travers la carbonisation des cabosses vides de cacao.

Il a aussi évoqué l’agroforesterie, soutenant que le cacao est une culture de sous-bois. De ce fait, l’on peut reboiser de grandes surfaces où sont cultivés des vergers de cacao, ce qui permettrait de restaurer une large partie du couvert forestier et de pratiquer la cacao culture.

La déforestation contribue grandement au réchauffement climatique et perturbe le régime des pluies, limitant la productivité agricole. Elle créé un cercle vicieux préoccupant pour l’avenir du secteur agricole, mais surtout met en péril l’écosystème forestier et menace des animaux de disparition.

L’Etat de Côte d’Ivoire a opté pour une politique forestière dont la stratégie de mise en œuvre vise à porter la couverture forestière à au moins 20% du territoire national d’ici l’horizon 2030, soit un accroissement de 3 millions d’hectares de forêts ; ce qui la ferait passer la passer de 2,97 millions d’hectares en 2020 à environ 6,4 millions d’hectares de forêts en 2030.

Côte d’Ivoire : réflexions sur la compétitivité de la filière palmier à huile

Pour transformer le secteur palmier à huile à travers le pays, l’Etat ivoirien mène des prospectives afin d’accompagner efficacement les différents segments de la chaîne de valeur.Dans cette optique, un atelier entre les responsables du Projet des Chaines de valeur Compétitives pour l’Emploi et la Transformation économique (PCCET) et les acteurs de la chaîne de valeur du Palmier à huile est prévu les 6 et 7 octobre 2022 à Divo, dans l’Ouest du pays.

Durant deux jours de réflexion, les deux parties formuleront des recommandations pour adresser les contraintes majeures de la chaîne de valeur du palmier à huile et les difficultés rencontrées dans le processus de commercialisation et de transformation.    

Il s’agira pour M. Arthur Coulibaly, coordonnateur du PCCET et ses équipes de présenter les résultats de leur mission conduite entre le 1 er juillet au 19 août 2022 aux fins de recueillir les préoccupations et propositions des acteurs du secteur.

La mission du PCCET a notamment sillonné le bassin de production ivoirien du palmier à huile situé dans les régions de l’Agnéby-Tiassa, du Cavally, du Guémon, du Gbôklè, du Lôh Djiboua, de la Mé, de la Nawa, du District de San-Pedro et du Tonkpi.

Au cours de cet atelier, les participants vont en outre analyser les causes profondes associées aux contraintes majeures identifiées, proposer des solutions opérationnelles et le plan d’actions de la mise en œuvre desdites solutions.

La Côte d’Ivoire a franchi la barre des 514.491 tonnes d’huile de palme brute, provenant de la transformation d’au moins 2.337.733 tonnes de régimes de palme issus à plus de 70% de plantations villageoises.

La production de l’huile de palme est caractérisée par la présence de plus de 70 grandes, moyennes et petites huileries cumulant une capacité nominale de traitement d’environ 1.200 tonnes de régimes par heure, soit 3,9 millions de tonnes par an.

Les défis de l’Afrique face aux mutations géostratégiques débattus à Abidjan

Le continent africain est invité à revoir son paradigme économique pour créer de la valeur ajoutée, aller vers une souveraineté monétaire, une forte solidarité des Etats, promouvoir le digital, la formation et la transformation.Des éminences grises ont, dans le cadre d’un think-tank organisé par le Centre d’études prospectives (CEP), mené des réflexions autour du thème « L’Afrique face aux mutations géostratégiques actuelles ». La rencontre a enregistré la présence de l’ex-président du Nigeria, Goodluck Jonathan.

Ce forum a été l’occasion d’échanges entre les acteurs passionnés de géopolitique et de géostratégie. Il a permis de fournir des données actualisées sur les approches géostratégiques, mais aussi aux participants venus de divers horizons du monde de tirer les leçons et partager les expériences.

Il ressort des réflexions que l’Afrique doit être présente dans les instances de gouvernance à l’échelle internationale afin de ne pas subir les décisions de l’ordre mondial. Les Etats ont été encouragés à produire des aliments organiques pour contourner le manque d’engrais dû à la crise russo-ukrainienne.

L’ancien président de la République fédérale du Nigeria, Goodluck Jonathan, a soutenu que « chaque pays pense à son intérêt » dans la question de la géostratégie, avant d’ajouter que les conflits servent d’ailleurs des intérêts, soit des industries des armes, des puissances ou à des cartels.    

La cheffe de la diplomatie ivoirienne, Kandia Kamara, représentant le vice-président de la République de Côte d’Ivoire, a fait observer que le monde est en perpétuelle mutation et dans cette optique, l’Afrique doit sur le plan géostratégique s’appliquer à chercher sa voie.

Selon les résolutions, le continent doit établir des normes pour l’exportation des produits en vue de leur compétitivité, développer un système de santé propre avec des alternatives de la pharmacopée à l’instar de la Chine, de l’Inde et bien de pays dans le monde.

Les participants ont appelé au renforcement de l’opportunité qu’offre l’explosion de l’économie numérique en Afrique avec un contrôle plus accru des données des pays et une politique de cyber sécurité. L’on dénombre sur le continent plus de 500 millions d’utilisateurs d’Internet.

Ils ont invité les Etats à mettre l’accent sur l’industrialisation, à investir dans la formation professionnelle, à tenir compte de la jeunesse dans les politiques afin de résorber le chômage, à améliorer l’efficacité des secteurs à fort potentiel, et à renforcer la résilience contre le changement climatique via le mix énergétique.

L’ex-président nigérian Olusegun Obasanjo, a par visioconférence, déclaré que « le leadership des pays africains n’est pas engagé suffisamment pour trouver des solutions holistiques » face aux menaces du continent.

Le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Adama Bictogo, a appelé « à plus de justice et de solidarité, car les défis auxquels nous sommes confrontés imposent une mutualisation de nos forces pour éviter un repli sur nous-mêmes. L’Afrique doit sortir des secousses institutionnelles pour s’installer définitivement dans la marche du développement par un enracinement fort de (sa) jeune démocratie ».  

Les intervenants ont également encouragé les dirigeants à améliorer l’exploitation des secteurs tels que les mines, l’agriculture et les services, et à donner des orientations aux entreprises pour pouvoir se protéger contre la cybercriminalité et aller au-delà des Etats Nations.

Les débats ressortent par ailleurs la promotion d’une meilleure gouvernance des Etats africains et des ressources des pays, la construction de la confiance en soi. Les Etats doivent être puissants par l’anticipation et passer de l’économie de rente à une économie industrialisée.

La diversité des devises rend les échanges commerciaux difficiles en Afrique. Les panélistes ont recommandé la création d’une monnaie commune pour faciliter le commerce entre les Etats africains, développer un nouveau modèle économique et adapter le partenariat Afrique-Europe.

Les panélistes ont appelé à opérer le transfert de technologies, valoriser la recherche africaine sur les solutions climatiques et à promouvoir la sécurité alimentaire.

Situation au Burkina Faso: les vives préoccupations du Maroc

Le Maroc exprime sa vive préoccupation à la suite des événements qu’a connus le Burkina Faso ces derniers jours.Le Maroc appelle toutes les parties à faire preuve de retenue, à privilégier l’intérêt national suprême et à œuvrer pour la sécurité et la quiétude du peuple burkinabè.

Le Royaume, qui est uni au Burkina Faso par des liens forts, soutient les efforts de la CEDEAO en vue d’une transition apaisée dans ce pays africain frère.

Par ailleurs, le ministère des Affaires étrangères a mis en place une cellule de suivi de la situation de la communauté marocaine établie au Burkina Faso, en coordination avec l’Ambassade du Royaume à Ouagadougou.

Le Burkina Faso a été secoué, vendredi, par le coup d’Etat du Capitaine Ibrahim Traoré contre le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba.

Samedi, les putschistes ont affirmé, à la télévision nationale, avoir pris les armes contre le lieutenant-colonel Damiba au prétexte qu’il a refusé « d’aller vers d’autres partenaires prêts à aider dans la lutte contre le terrorisme ».

Le Maroc condamne « avec force » l’ingérence iranienne au Yémen

Le Maroc condamne « avec force » l’ingérence iranienne au Yémen et dans les affaires intérieures arabes, a affirmé, lundi à Rabat, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.S’exprimant lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre yéménite des Affaires étrangères et des expatriés, Ahmed Awad Bin Mubarak, à l’issue de leurs entretiens, M. Bourita a fait part de la solidarité du Maroc avec le Yémen face à l’ingérence iranienne, soulignant l’appui « fort et constant » du Roi Mohammed VI à la légitimité au Yémen, à travers le Conseil présidentiel, et à tous les efforts déployés pour parachever les étapes de transition dans ce pays.

Le Maroc défend la légitimité au Yémen et l’impératif de garantir les conditions de sécurité et de stabilité au peuple yéménite, exprimant la reconnaissance par le Royaume du Conseil présidentiel en tant que représentant légitime et interlocuteur officiel du Royaume du Maroc dans tout ce qui concerne la République du Yémen.

Concernant les derniers développements du dossier yéménite, M. Bourita a noté que le Maroc salue les positions « sages et positives » exprimées par le gouvernement yéménite et l’autorité légitime au Yémen au sujet de la question du renouvellement de la trêve, se félicitant de la tendance de l’autorité légitime et du conseil présidentiel à faire toujours prévaloir l’intérêt du Yémen et des Yéménites à toute autre considération.

Malheureusement, cet esprit positif n’a pas trouvé d’écho chez l’autre partie qui opère selon la « logique du chantage », de l’atteinte à la sûreté du Yémen et des Yéménites, du travail en faveur d’agendas étrangers, de la menace de la sûreté et de la paix régionales, non seulement au Yémen, mais aussi dans d’autres pays voisins, a-t-il poursuivi.

Le Maroc avait exprimé clairement, au plus haut niveau, sa condamnation des actes terroristes commis par les milices houthies, a rappelé le ministre, notant que ces actes constituent une menace aussi bien à la sûreté des Yéménites qu’à la sécurité du Royaume d’Arabie saoudite et des Émirats arabes unis.

Il a, à cet égard, incité la communauté internationale et le Conseil de sécurité à considérer ces attaques armées comme « des actes terroristes d’un groupe qui ne prend pas en compte la sécurité du Yémen et les intérêts des Yéménites, mais agit plutôt selon des agendas soutenus essentiellement par la partie iranienne ».

En réponse à une question relative aux événements en cours au Yémen, M. Bourita a affirmé que le Maroc soutient l’intégrité du Yémen et sa souveraineté nationale et territoriale, tout en appuyant l’ensemble des références internationales, du Golf et du Yémen, faisant l’objet de consensus en la matière.

« La trêve, malgré toutes les violations de la part des Houthis, a été un signal positif pour ce qui est de la sûreté, la quiétude et la sécurité du peuple yéménite », a-t-il relevé, faisant savoir que le Maroc, à l’instar de la communauté internationale, s’est réjoui de la réaction positive du gouvernement du Yémen, qui fait prévaloir le principe de responsabilité et l’intérêt du pays.

En contrepartie, « la position houthie ne sert pas les intérêts du Yémen et de son peuple, mais ceux de l’Iran en premier lieu. Elle contribue à l’escalade et à l’anéantissement du peu d’acquis qui ont été réalisés lors de la trêve », a ajouté M. Bourita, faisant observer que la position houthie concernant la trêve met en péril la sécurité d’autres pays arabes.

Le Yémen est devenu un espace d’ingérence iranienne par le biais des milices houthies, a soutenu le ministre, assurant que d’autres pays arabes sont victimes de cette ingérence que ce soit de façon directe ou indirecte, ou par le recours à des organisations armées et terroristes.

Dans ce sens, le ministre a indiqué que la prolifération des acteurs non gouvernementaux armés constitue « une menace pour la paix et la sécurité aux niveaux régional et international », relevant que les pays armant ces acteurs de technologies sophistiquées doivent assumer leur entière responsabilité devant la communauté internationale, puisque que ces acteurs non gouvernementaux n’ont pas de responsabilité juridique et ne sont pas une partie aux accords de démilitarisation ni aux accords de recours aux armes, contrairement aux gouvernements officiels.

M. Bourita a indiqué que « l’Iran ne peut continuer à exploiter cette lacune pour saper la sécurité et la stabilité dans la région arabe, notamment au Yémen, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord », faisant observer, en ce sens, que le Maroc est aussi victime de cette ingérence.

Le Comité de la Ligue arabe chargé de faire face à l’ingérence iranienne était clair en avançant que l’Iran est le parrain officiel du séparatisme et du terrorisme dans le monde arabe, avec la contribution de plusieurs parties, a tenu à souligner M. Bourita.

Pour sa part, M. Awad Bin Mubarak a exprimé les remerciements de son pays pour « la position claire et explicite » du Maroc concernant l’ingérence iranienne dans les affaires arabes, assurant que le Royaume était parmi les premiers pays à prendre une position claire face à cette ingérence.

Le chef de la diplomatie yéménite a indiqué que son pays soutient tous les efforts visant l’instauration d’une paix globale et durable sur la base des références et résolutions internationales, ajoutant que la coalition arabe œuvre à réunir toutes les conditions favorables à la paix et au retour à la table des négociations.

« La trêve qui a duré six mois était un espoir pour les Yéménites et une occasion ayant permis d’examiner plusieurs dossiers en dépit des violations de la partie houthie » qui faisait prévaloir ses intérêts et ceux de l’Iran aux dépens des Yéménites, a déploré le ministre.

« Au moment où tout le monde soutenait le dialogue yéménite, l’Iran envoyait des navires remplis d’armes aux Houthis. C’est une opération consignée dans les rapports internationaux », a affirmé le chef de la diplomatie yéménite, ajoutant qu' »à chaque fois que nous nous rapprochons de la solution, l’Iran intervient pour saboter les négociations ».

Il a ainsi appelé la communauté internationale à adopter des positions claires et une approche nouvelle vis-à-vis de la scène politique au Yémen et l’intervention de l’Iran dans ce pays, soulignant la nécessité d’inscrire les milices houthies comme groupe terroriste.